En République Démocratique du Congo, alors qu’il faudrait parvenir à mobiliser les recettes, l’exécutif a retenu l’hypothèse d’un budget de 10 milliards de dollars américains pour l’exercice 2020. Ainsi faudrait-il proposer des mesures d’accompagnement en vue de la sécurisation des recettes et de la limitation des dépenses. Les 17 % d’appui budgétaire extérieur sur lesquels comptent le gouvernement congolais, soit environ 1,7 milliard de dollars, paraissent d’ores et déjà insuffisants pour couvrir le coût de la gratuité de l’enseignement primaire souhaité, à juste titre, par le président de la République.
Au lieu de s’appuyer inconsciemment sur la Banque mondiale ou le FMI pour réaliser le programme présidentiel, Kinshasa ferait mieux d’assurer la présence étatique dans la partie orientale. Cela lui permettrait de sécuriser la région du Kivu et l’Ituri, et d’avoir le contrôle sur le trafic des minerais de sang. Ainsi pourrait-il financer aisément la gratuité de l’enseignement primaire et lutter efficacement contre la pauvreté, plutôt que de faire de manière tacite du Rwanda le premier exportateur de coltan dont ne regorge pas son sous-sol.
Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, une réunion devrait se tenir les 24 et 25 octobre à Goma en compagnie des états-majors de la République Démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda dans le but d’éradiquer des groupes armés, aussi bien étrangers que congolais. Par conséquent, dans le cadre du futur état-major intégré, les armées burundaise, rwandaise et ougandaise pourraient y avoir des délégués. Quid de l’Africom et de la Monusco, déjà présents dans la région en tant qu’observateurs ?
Dans mon dernier ouvrage, tel un entomologiste, je me suis penché les faits constituant le véritable rôle de la Monusco dans l’Est de la République Démocratique du Congo(*). En tout cas, le projet de l’état-major intégré en vue des opérations conjointes contre les groupes armés congolais et étrangers soulève sérieusement la question de la présence onusienne dans la partie congolaise de la région des Grands Lacs. Faudrait-il réintroduire officiellement sur le sol congolais les pays voisins, et notamment le Rwanda et le Burundi accusés de se faire la guerre dans cette partie du territoire congolais en instrumentalisant les groupes armés congolais et étrangers ? Devrait-on maintenir, dans la région du Kivu et en Ituri, une force onusienne qui, depuis plus de vingt ans, ne parvient pas à y instaurer la paix ?
À l’instar du chanteur, musicien, compositeur et acteur français Enrico Macias, les Congolais osent de tout cœur espérer que « rien [ne sera] plus beau qu’un fusil rouillé, qu’un soldat un jour [aura] oublié quelque part à l’ombre d’un buisson pour courir vers son village et sa maison. Et qui ne servira plus jamais, plus jamais. »
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Au lieu de s’appuyer inconsciemment sur la Banque mondiale ou le FMI pour réaliser le programme présidentiel, Kinshasa ferait mieux d’assurer la présence étatique dans la partie orientale. Cela lui permettrait de sécuriser la région du Kivu et l’Ituri, et d’avoir le contrôle sur le trafic des minerais de sang. Ainsi pourrait-il financer aisément la gratuité de l’enseignement primaire et lutter efficacement contre la pauvreté, plutôt que de faire de manière tacite du Rwanda le premier exportateur de coltan dont ne regorge pas son sous-sol.
Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, une réunion devrait se tenir les 24 et 25 octobre à Goma en compagnie des états-majors de la République Démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda dans le but d’éradiquer des groupes armés, aussi bien étrangers que congolais. Par conséquent, dans le cadre du futur état-major intégré, les armées burundaise, rwandaise et ougandaise pourraient y avoir des délégués. Quid de l’Africom et de la Monusco, déjà présents dans la région en tant qu’observateurs ?
Dans mon dernier ouvrage, tel un entomologiste, je me suis penché les faits constituant le véritable rôle de la Monusco dans l’Est de la République Démocratique du Congo(*). En tout cas, le projet de l’état-major intégré en vue des opérations conjointes contre les groupes armés congolais et étrangers soulève sérieusement la question de la présence onusienne dans la partie congolaise de la région des Grands Lacs. Faudrait-il réintroduire officiellement sur le sol congolais les pays voisins, et notamment le Rwanda et le Burundi accusés de se faire la guerre dans cette partie du territoire congolais en instrumentalisant les groupes armés congolais et étrangers ? Devrait-on maintenir, dans la région du Kivu et en Ituri, une force onusienne qui, depuis plus de vingt ans, ne parvient pas à y instaurer la paix ?
À l’instar du chanteur, musicien, compositeur et acteur français Enrico Macias, les Congolais osent de tout cœur espérer que « rien [ne sera] plus beau qu’un fusil rouillé, qu’un soldat un jour [aura] oublié quelque part à l’ombre d’un buisson pour courir vers son village et sa maison. Et qui ne servira plus jamais, plus jamais. »
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
(*) Lire Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ?, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Atelier de l’Égrégore, Paris, 27 septembre 2019.