Advienne que pourra...

Midi-Pyrénées connexion
C’était l’heure des informations. La voix suave de la présentatrice annonça sur les ondes de France Inter un incendie dont l’origine n’était pas encore connue. Celui-ci était survenu quelques minutes plus tôt quelque part dans le territoire français. Les locaux d’un établissement commercial avaient pris feu. Selon un bon nombre de témoins oculaires, une sorte de météorite avait jailli du ciel et s’était abattue sur le bâtiment qui abritait une entreprise. Était-ce le même feu du ciel qui avait détruit la ville biblique de Sodome ? L’archange Métatron, l’ange suprême de la mort et du pardon, avait-il enfin sévi ?
Par ailleurs, Anne-Laure Combes avait prédit que le feu de Dieu s’abattrait sur Don Pietro et ses hommes. N’avait-elle pas exigé du ciel la destruction de tous les biens de ce redoutable criminel ? Le foudroiement était-il programmé depuis la menace ayant été proférée par l’épouse du diplomate ayant été kidnappé ? Était-ce réellement Armageddon ?
Ainsi revenait-il à l’Honorable Baptiste Bisengu de l’Arnerie de Saint-Didier de clarifier ces phénomènes et faits hors du commun, dans l’attente de l’avis officiel mais énigmatique du Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN).

 Titre : Midi-Pyrénées connexion
Auteur :  Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Genre : policier
Sortie : 5 juin 2026
Lien : https://egregorelivres.fr/midi-pyrenees-connexion/

Quelques extraits
« La démarche posée, les mains dans les poches, il ne se montra nullement inquiet. Le tableau ressemblait à une configuration digne de l’univers mafieux. Don Vito « Corleone » Andoloni en train de faire respecter la loi dans son fief, eût-on cru. Le nouveau venu devait être le chef de la bande d’assassins. »
« Di diou ! Le patron approuva le fait de ne surtout pas agir a tchaque a cope, c’est-à-dire comme à chaque fois. Les exécutants devaient donc s’activer dans le meilleur délai, et en toute efficacité, telle fut la consigne. L’échec n’était donc pas permis. »
« Dans cette ambiance empreinte de morbidité, à un moment donné, le regard magnétique du grand manitou s’éloigna de la scène tragique et se focalisa sur la minuscule caméra que, avec maladresse, tenait dans ses mains Marc Combes. Surpris, comme un chien méchant, le caïd en costard d’une incontestable chicossité aboya en exhibant ses crocs. L’élégance du Chevalier gambette s’effaça instinctivement au profit de la hargne du loup. Heureusement, il n’y avait digus, ou déguin, dans le parc. »
« La caractérielle grand-mère paternelle de Marc Combes avait été une emmerdeuse comme on n’en pouvait plus. Elle aurait carrément dit, dans pareille circonstance, “tu veux que je te bougne ?” afin de signifier, sans mettre les gants, à la personne concernée l’intention de donner une baffe ou un coup de poing. »
« Comme son possible grand-père Raymond Marcellin, l’inspecteur prénommé Magloire était également partisan de l’ordre musclé qui avait été hérité du régime pétainiste de Vichy ayant assuré le gouvernement en France durant la Seconde Guerre mondiale. Cela s’était déroulé sous la supervision du Troisième Reich, du 10 juillet 1940 au 9 août 1944 »
« À ce moment, le rouquin assis à côté du conducteur rompit le silence. Il sortit de l’une des poches de sa veste une paire de lunettes aux verres opaques. Il la passa à son collègue qui était assis juste derrière lui. On se serait cru à l’époque d’affreux policiers Henri Chamberlain (dit Henry Lafont) et Pierre Bonny qui sévissaient dans le quartier général de la Gestapo française de la rue Lauriston dans seizième arrondissement de Paris. »

Mortelle surveillance
Bien avant l’entrée en scène de l’Honorable Baptiste Bisengu, les victimes s’étaient déjà retrouvées en plein centre d’un espace symboliquement sacré, matérialisant une sorte d’étoile de David. La première figure était un triangle équilatéral composé du grand manitou et ses deux gardes-chiourmes, tandis que la seconde d’un autre triangle de la même forme. Tout au milieu de cette combinaison oppressante se tenaient, sur une sorte de damier, les personnes complètement prises au piège de la mesquine sacralité. Un scénario qui avait été bien pensé, dans l’optique d’une initiative en l’absence de consentement.
En réalité, le triangle visible n’existait que pour le monde profane. Il servait surtout à cacher le triangle invisible décliné par les vrais gardiens du Temple couvrant les travaux d’une sorte de Loge qui travaillait de minuit à midi.
Plus aucun doute ne subsistait dans l’esprit du détective privé. La guerre de la pègre s’était bien transposée du Sud-Est de la France à Paris intra-muros. Ses soupçons commençaient à se transformer en un schéma cohérent, quant à la machiavélique stratégie ayant été imaginée par les concepteurs.
 
Titre : Mortelle surveillance
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Genre : policier
Sortie : 3 mars 2023
Lien : https://egregorelivres.fr/mortelle-surveillance/

Harriet Tubman : Moïse du peuple noir

Harriet Tubman naquit en 1 821 ou 1 822 des parents esclaves dans le comté de Dorchester dans le Sud-Est de l’État du Maryland. Elle décéda le 10 mars 1913 à Auburn, dans le comté de Cayuga dans l’État de New York. Militante afro-américaine de l’abolition de l’esclavage, ses actions, lesquelles permettraient l’évasion de nombreux esclaves, lui vaudraient – longtemps avant Marcus Mosiah Garvey – le surnom de Moïse noire, ou alors Grand-Mère Moïse, ou encore Moïse du peuple noir. De son nom de naissance Araminta « Minty » Ross, elle était la fille d’Harriet Green, alias Rit, et de Ben Ross. Harriet Green appartenait à Mary Pattison Brodess et, plus tard, à son fils Edward Brodess, tandis que Ben Ross était le bien du second époux de Mary Pattison, Anthony Thompson. Cet homme dirigeait une grande plantation à proximité de la rivière Blackwater à Madison, toujours dans le Maryland [1]. Les deux propriétaires étant devenus mari et femme, leur cheptel humain avait de facto fusionné.

Araminta Ross fut une personnalité difficilement cernable, à commencer par sa date de naissance que les historiens ont située entre 1820 et 1825. Elle l’était aussi au regard du flou statutaire, s’agissant de sa condition sociale dans ses rapports avec sa famille dès lors que son père Ben Ross avait été libéré de l’esclavage à l’âge de 45 ans, comme cela avait été stipulé dans le testament d’un ancien propriétaire. Mais il n’avait d’autre choix que de continuer à travailler comme estimateur et contremaître dans le domaine du bois pour le sieur Anthony Thompson, puisque les conditions financières et les pesanteurs institutionnelles lui étaient très défavorables. Cela renforçait davantage, de manière tacite, son maintien en esclavage. Sur le plan matériel, paradoxalement, Ben Ross était plus en sécurité comme individu asservi qu’affranchi. Quoi qu’il en fût, le statut d’esclave dont relevait Harriet Green maintenait sa fille dans l’asservissement au regard du partus sequitur ventrem.

À propos de la naissance d’Araminta, Kate Clifford Larson a suggéré l’année 1822, en s’étant appuyée sur un paiement de sage-femme, ainsi que plusieurs autres documents historiques et administratifs. Quant à Jean McMahon Humez, il a affirmé que Minty était « née en 1820 mais cela aurait pu être un an ou deux années plus tard »[2]. Catherine Clinton a estimé l’année de sa naissance à 1825, tandis que son certificat de décès indiquait l’année 1815 et sa tombe confirmait 1820[3]. Un véritable rebus ! Casse-tête pour les historiens et les biographes.

Sa grand-mère maternelle Modesty était arrivée aux États-Unis sur un navire négrier en provenance d’Afrique subsaharienne. Si aucune information n’était disponible sur ses autres ancêtres[4], on sait toutefois que, dans son enfance, on avait appris à Araminta l’existence de sa lignée Ashanti, celle d’une population d’Afrique de l’Ouest vivant au Ghana[5]. Ce groupe ethnique a toujours fait partie du grand groupe des Akans et se subdivise en de nombreux sous-groupes. Par conséquent, en l’absence d’élément probant quant à l’affirmation ou à l’infirmation de son origine, on pourrait situer géographiquement son ascendance maternelle vers l’actuelle République du Ghana. Ses parents – Harriet Green, la cuisinière de la famille Brodess[6], et Ben Ross, le superviseur et l’estimateur dans le domaine du bois à la plantation[7] – s’étaient mariés vers 1808. Selon les dossiers relatifs à l’état civil, ils avaient eu ensemble neuf enfants : Linah en 1808, Mariah Ritty en 1811, Soph en 1813, Robert en 1816, Minty (Harriet) vers 1820, Ben en 1823, Rachel en 1825, Henry en 1830 et Moïse en 1832[8]. Famille nombreuse, forcément cellule heureuse ?

La famille Ross fut brutalement séparée par Edward Brodess, le fils de Mary Pattison, qui vendit trois des sœurs d’Araminta, en l’occurrence Linah, Mariah Ritty, et Soph. Harriet Green Ross cacha son plus jeune fils Moïse pendant un mois, aidée par d’autres esclaves et des personnes libres de la communauté noire, pour empêcher leur maître de le vendre à un commerçant de Géorgie dans le Sud-Est des États-Unis. La mère protectrice osa même s’opposer à Edward Brodess quand ce dernier, accompagné de « l’homme de Géorgie », vint prendre possession de l’enfant. Confronté à la menace maternelle consistant à fracasser la tête de quiconque franchirait le seuil de la porte de sa maison, le propriétaire n’insista pas. Mieux, il renonça à la vente. Pour plusieurs biographes, cet acte héroïque guiderait à jamais les convictions d’Araminta Ross en matière de résistance.

Dès l’âge de 5 ou 6 ans, Araminta Ross fut louée à « Miss Susan » pour veiller sur un bébé et, surtout, empêcher qu’il pleure la nuit. Elle y subirait tous les jours des mauvais traitements. Une fois, craignant des représailles pour avoir mangé un morceau de sucre sans l’autorisation de son employeur, Araminta Ross se cacha dans la porcherie d’un voisin pendant cinq jours, bataillant presque contre les animaux pour manger les restes de pitance. Affamée, elle retourna en fin de compte chez Miss Susan où elle fut sévèrement frappée avec comme conséquence des cicatrices et des contrecoups fâcheux à vie. Elle travaillait aussi, dans la journée, au domicile d’un planteur nommé James Cook. Elle vérifiait surtout pour le compte de cet homme, en plus des tâches ménagères, les pièges à rats musqués dans les marais avoisinants.

Araminta Ross était aussi victime, pendant des années, de traitements inhumains de la part d’autres esclavagistes qui recourraient de temps à autre à ses services. Adolescente, elle fut déjà déclarée inapte à la suite d’un choc violent à la tête dû à l’acte volontaire d’un individu leucoderme dans une mercerie. Miss Susan décréta que, à la suite de cet acte, la pauvre esclave « ne valait pas un sou ». Elle la renvoya recta au domicile de son maître Edward Brodess. Ce dernier essaya, en vain, de la vendre. Des séquelles provoquées par cet accident, probablement des crises éphémères d’épilepsie dues à des commotions cérébrales, perdureraient durant toute son existence. Le traumatisme crânien était survenu au moment où Araminta Ross commençait à être passionnément en phase avec la foi en l’Éternel. Elle avait de plus en plus des visions et faisait des rêves qu’elle interprétait, à l’instar de Nat Turner, comme des signes divins. Cette perspective religieuse la guiderait à jamais. Elle s’entretiendrait désormais sans intermédiaire avec les anges et pourrait entrer en contact, en cas d’extrême urgence, avec Dieu le Père. Elle comprendrait les différentes attitudes des animaux et saisirait leurs perceptions.

Vers 1844, en tout cas, Araminta Ross épousa un homme noir libre qui s’appelait John Tubman. Jeune adulte, Araminta Ross adopta le prénom d’Harriet, certainement par rapport à la bravoure de sa mère, pour qui elle avait de l’admiration, ou alors à une conviction religieuse, ou bien pour honorer un parent très apprécié. D’après Kate Clifford Larson, le changement de prénom d’Araminta s’était fait juste après son mariage tandis que Catherine Clinton a situé ce fait en fonction des plans d’Araminta Ross pour s’affranchir.

En 1849, après être tombée sérieusement malade, le sieur Edward Brodess estima à la baisse la valeur marchande de son esclave Harriet Ross Tubman. Il fallait s’en débarrasser moyennant finance dans un délai le plus court possible, avant que le produit ne se déprécie davantage. En conséquence, il essaya de la vendre, sans toutefois parvenir à trouver un acquéreur. En plus, l’interlocutrice des anges et des saints s’était connectée en permanence avec l’au-delà pour que son maître renonce à son mercantile projet.

 

« Je priais chaque nuit pour mon maître, jusqu’au premier mars ; et durant toute cette période, il continua d’amener des acheteurs pour me jauger et tenter de me vendre. »[9]

 

Quand il apparut inéluctable que la vente finirait par avoir lieu, Harriet Ross Tubman préféra changer la nature de sa demande. Disposant d’un registre très étendu en matière d’invocation et de fréquence céleste, elle passa sans attendre à la phase hautement supérieure, grâce à une sorte de haut débit de nos jours, en comparaison à l’Assytmetric Digital Subscriber Line (ADSL). Ainsi s’adressa-t-elle directement à Dieu, par le biais d’un ensemble de protocoles de communication sans fil régi par les normes d’un groupe puissamment spirituel n’ayant rien à avoir avec l’IEEE 802.11 (ISO/CEI 8802-11). Ce réseau, s’apparentant au Wi-Fi, lui permit de relier par ondes cérébrales plusieurs neurones au sein d’un canal immatériel afin de permettre la transmission de données à Dieu plutôt qu’à ses saints. « Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira… » Le Nouveau Testament. Mathieu, chapitre 7, versets 7 à 11.

 

« Le premier mars, je commençai à prier : “Mon Dieu, si vous ne comptez pas changer le cœur de cet homme, tuez-le, et ôtez-le de mon chemin”. »[10]

 

Le message fut reçu cinq sur cinq, et la réaction divine ne se ferait pas attendre longtemps. En effet, conformément à la demande de la mystique Harriet Ross Tubman, l’offensive serait foudroyante. Le bon Dieu avait entendu et pris en compte les lamentations de l’être mortel. Il se montrerait très compréhensif.

Une semaine plus tard, au début du mois de mars 1849, Edward Brodess décéda, laissant une veuve, Eliza Brodess, et huit enfants. Mais ce fait mortuaire n’écarta toujours pas l’éventualité d’une transaction financière concernant Harriet R. Tubman. Pis encore, pour payer les dettes de son défunt mari et éviter la saisie de sa ferme, Eliza Brodess se montra pragmatique. Elle prit la résolution de vendre, en plus de madame Tubman, quelques esclaves de la famille.

Même si le bon Dieu veillait sur son troupeau, il était temps, pour Harriet Ross Tubman, de le confier à un berger. Elle devait faire la part de la situation, sachant dissocier l’emprise de César à celle de Dieu. Craignant une éventuelle séparation d’avec ses frères, elle envisagea sérieusement l’émancipation de son propre chef. Accompagnée de ses frères Ben et Henry Ross, elle s’échappa une première fois le 17 septembre 1849. Son mari, John Tubman, qui était un homme pourtant libre, n’avait pas voulu prendre un tel risque. Il privilégia l’option consistant à rester dans la propriété d’Eliza Brodess. Toutefois son esprit, lequel était pourtant libre, préféra rester prisonnier, tandis que son corps, privé de toute liberté, souhaita s’en aller.

Pendant cette période, compte tenu de la fusion des biens – mobiliers, immobiliers et humains –, Harriet Ross Tubman était affectée au service du docteur Anthony Thompson, qui, outre le fait d’avoir été le deuxième mari de feue Mary Pattison, possédait dans le voisinage de Caroline County une très grande plantation appelée Poplar Neck. Les esclaves ayant été prêtés ou mutés à court ou moyen terme, Eliza Brodess ne s’aperçut sans doute pas immédiatement de leur disparition. Deux semaines plus tard, elle fit toutefois publier un avis de recherche dans le journal local, Cambridge Democrat Newspaper, offrant une récompense de cent dollars pour chaque esclave qu’on lui ramènerait. Une fois loin de leur lieu d’asservissement, les frères Ross furent cependant pris de remords. Ben avait dû laisser son tout jeune fils dans la propriété d’Eliza Brodess. Effrayés par les dangers et les conséquences de la vie de fugitif, les deux hommes jugèrent bon de rebrousser chemin. Cela mit leur sœur Harriet dans une position délicate. Un choix cornélien. Elle se décida à rentrer avec eux. Recula-t-elle pour mieux sauter ?

Peu de temps après la première tentative, cette fois sans ses deux frères qui étaient en proie aux états d’âme, Harriet Ross Tubman, âgée de 27 ans, récidiva. Elle s’échappa à nouveau. Elle fut assistée dans cette entreprise par des sympathisants quakers et d’autres membres du mouvement abolitionniste, Noirs comme Blancs. Ces derniers avaient organisé un vaste réseau d’évasion connu sous le nom d’Underground Railroad[11]. De la zone de Preston proche de Poplar Neck dans le comté de Caroline dans le Maryland, le siège d’une importante communauté quaker et sans doute l’étape initiale de son parcours vers la liberté, elle aurait emprunté la nuit le chemin long de près de cent quarante-cinq kilomètres en direction du Nord-Est par la rivière Choptank, à travers le Delaware, et s’orienta ensuite vers le Nord jusqu’à Philadelphie. Lors de l’un de ses premiers arrêts, la femme qui l’accueillit lui fit balayer la cour pour donner l’impression qu’elle était au service de sa famille. Dès la nuit tombée, on la cacha dans une charrette pour la conduire à la prochaine étape du parcours.

Harriet Ross Tubman réalisa donc son rêve. Elle atteignit, en fin de compte, la Pennsylvanie avec un sentiment mêlé d’émerveillement et de terreur. Ce fut donc l’exploit. Pari gagné !

 

« Quand je découvris que j’avais franchi cette ligne, je regardai mes mains pour voir si j’étais la même personne. Il y avait une telle gloire sur tout : le soleil est apparu comme l’or à travers les arbres et sur les champs, et je me sentais comme si j’étais au Paradis. »[12]

 

Loin des yeux, mais tout près du cœur. À peine était-elle arrivée dans la ville de Philadelphie dans l’État de Pennsylvanie, sa première pensée fut pour sa famille.

 

« J’étais une étrangère dans un monde étrange […] Mon père, ma mère, mes frères et sœurs et amis étaient [restés dans le Maryland]. Mais j’étais libre, et ils devaient être libres eux aussi. »[13]

 

Très soulagée de s’être enfin affranchie, Harriet Ross Tubman s’inquiétait toutefois pour les membres de sa famille qui étaient restés dans le comté de Dorchester. Elle accepta n’importe quel travail pour vivre et économiser de l’argent. Entre-temps, elle effectua de nombreux allers et retours à travers le Maryland pour aider d’autres esclaves à s’enfuir. Cela lui valut le surnom de « Moïse ». Sa véritable carrière de guide de fugitifs commencerait d’ailleurs par la libération des membres de sa propre famille.

En 1850, le Congrès américain adopta le Fugitive Slave Act. En conséquence, tous les États, même ceux qui avaient interdit l’esclavage, furent contraints de collaborer, de faciliter les opérations relatives à la capture des esclaves fugitifs et d’infliger de lourdes peines à leurs complices.

En décembre 1850, depuis Cambridge dans l’État du Massachusetts, Harriet Ross Tubman reçut une nouvelle bouleversante. Celle-ci l’alerta sur la vente prochaine de sa nièce Kessiah Bowley et de ses deux enfants, James Alfred, âgé de 6 ans, et son homonyme Araminta, encore nourrisson. Horrifiée, elle partit pour la terre de son asservissement. Elle emprunta le chemin jusqu’à Baltimore dans le Maryland où son beau-frère, Tom Tubman, la cacha jusqu’au moment de la vente. Le mari de Kessiah, un homme noir libre nommé John Bowley, se rendit à l’endroit où se déroulerait la vente de sa femme. Sur place, au moment des tractations, il fit en sorte de remporter l’enchère. Tandis qu’il feignait de prendre ses dispositions pour payer, Kessiah Bowley et ses enfants s’enfuirent. Ils finirent par atteindre un refuge situé à proximité et s’y abritèrent. Dans la nuit, John Bowley convoya sa famille à l’aide d’un canot jusqu’à Baltimore, à cent kilomètres du lieu du refuge. Harriet Ross Tubman les prit en charge. Ils se dirigèrent vers Philadelphie.

À l’automne 1851, très déterminée, Harriet R. Tubman s’apprêta à retourner dans le comté de Dorchester pour la première fois depuis sa fuite de la propriété de la famille Brodess. Elle avait tenu à retrouver son mari John. Avec l’argent épargné sur ses maigres salaires, elle lui acheta un costume et fit route vers le Sud. Mais, aussitôt à destination, John Tubman refusa de suivre son épouse. De plus, il était heureux de son sort et avait épousé une autre femme prénommée Caroline. Devant le fait accompli, tant qu’à faire, Harriet Ross Tubman mit son voyage à profit en emmenant quelques esclaves à Philadelphie. Elle réussit par la suite à ramener en toute sûreté ses quatre frères, Ben, Robert, Henry, et Moïse Ross, ainsi que leurs enfants. Malheureusement, elle échoua dans l’exfiltration de sa sœur adorée, Rachel Ross, et de ses deux enfants : Ben et Angerine. Harriet ne pourrait pas la libérer puisqu’elle mourrait en 1859.

Harriet Ross Tubman s’activa davantage dans toute entreprise. Elle embarquait aussi des esclaves vers le Canada, désormais le seul endroit sûr d’Amérique du Nord pour les esclaves en fuite. D’après certaines sources, avec onze fugitifs en partance pour le Nord, elle avait fait un jour une halte, en 1851, au domicile de l’abolitionniste et ancien esclave Frederick Douglass (voir le chapitre XXXVIII). D’ailleurs à propos de ce fait, dans la troisième édition de son autobiographie, le « lion d’Anacostia » avait écrit :

 

« Une fois, j’eus onze fugitifs à la fois sous mon toit, et il était nécessaire pour eux de rester avec moi jusqu’à ce que j’aie pu recueillir suffisamment d’argent pour les conduire au Canada. Ce fut le plus grand nombre que j’aie jamais abrité et j’eus quelques difficultés à fournir la nourriture et un toit à tant de monde. »[14]

 

En dix-neuf expéditions, estima-t-on, Harriet Tubman avait personnellement guidé, au bout de dix années, à peu près trois cents esclaves vers la liberté en direction des lieux sûrs : les États libres ou le Canada. Cette évaluation serait confirmée par ses proches collaborateurs. Beaucoup de ces fugitifs s’enrôleraient d’ailleurs dans l’Union Army. Elle avait déclaré, sur un ton mi-sérieux mi-plaisant :

 

« J’ai été la conductrice du chemin de fer clandestin pendant huit années, et je peux dire, contrairement à la plupart des conducteurs, que mon train n’a jamais déraillé et que je n’ai jamais perdu de passager ».

 

Effectivement, s’agissant de l’utilisation de ce salutaire « chemin de fer » sans voies ferrées, le recours aux mots codés, comme stations (gares) et conductors (conducteurs), permettait de brouiller les pistes. Il fallait en fait dissimuler les activités qui devaient rester à tout prix clandestines – l’implication dans l’Underground Railroad ayant été l’une des premières formes de désobéissance civile aux États-Unis d’Amérique. De toute évidence, les opérations qu’avait menées Harriet Ross Tubman furent de belles réussites. Pourtant, sa propriétaire Eliza Brodess avait promis une prime de cent dollars, et non mille ou plus comme avaient laissé entendre certaines sources, pour sa capture. Elle ne s’imaginerait jamais que l’innocente fugitive était en réalité la redoutable responsable d’autant de fuites d’esclaves des propriétés voisines dans le comté du Maryland.

Ayant souhaité mettre son savoir-faire et son expérience de « conductrice du chemin de fer clandestin » au service de l’Union Army pendant la Guerre de Sécession, Harriet Ross Tubman intégra un groupe d’abolitionnistes de Boston et de Philadelphie basé sur l’Île de Hilton-Head en Caroline du Sud. Par son aide aux esclaves fugitifs, elle devint en très peu de temps une figure importante des camps du Port-Royal dans le comté de Beaufort, où avait sévi en 1822 Denmark Vesey dont le nom servirait notamment de cri de ralliement aux régiments noirs pendant la Guerre de Sécession. Elle s’impliqua comme cuisinière et infirmière, préparant des remèdes à base de plantes médicinales et aidant les soldats qui souffraient de dysenterie. Elle soigna même des hommes atteints de variole. Le fait de ne pas avoir contracté de maladie fit d’elle la protégée de Dieu dont la foi, selon l’historienne Kate Clifford Larson, avait efficacement fusionné les croyances chrétiennes et africaines.

 

« Sa conviction qu’il n’y avait pas de séparation entre les mondes physique et spirituel était le résultat direct des pratiques religieuses africaines. Tubman croyait littéralement qu’elle se déplaçait entre une existence physique et une expérience spirituelle où elle survolait parfois la terre. »[15]

 

Dans l’univers non mystique, sous la responsabilité du Secrétaire à la Guerre des États-Unis, Edwin McMasters Stanton, les marais et les rivières de Caroline du Sud étant similaires au paysage de la rive orientale du Maryland, le groupe d’éclaireurs pouvait profiter de l’expérience d’Harriet R. Tubman en voyage clandestin et de sa connaissance du terrain. Cela leur permettrait de réaliser un travail appréciable, en matière des repérages et de cartographie. Elle travailla ensuite aux côtés d’un abolitionniste reconnu, le colonel James Montgomery, à partir du 1er juin 1863. Comme éclaireur, elle avait fourni des renseignements précieux qui permettraient la prise de Jacksonville en Floride.

Au début du mois de juin 1863, Harriet Ross Tubman participa en effet à une série de raids que menèrent les troupes du colonel controversé James Montgomery dans des plantations situées le long de la rivière Combahee, dans le comté de Colleton en Caroline du Sud. Lors de l’assaut, en tant que guide, Harriet fit partie des personnes qui embarquèrent à bord de l’USS John Adams – l’objectif ayant consisté à faire passer entre les mines les trois bateaux à vapeur qui transportèrent les trois cents soldats de l’opération. En tant que chef de réseau de l’Underground Railroad Bicycle Route (UGRR), en suivant l’étoile polaire, elle connaissait toutes les routes du territoire libre et avait prêté le serment à propos du droit de réserve pour que le secret de ce mythique réseau soit bien gardé. Sa grande intelligence, son audace et son caractère lui valurent donc la réussite dans les tâches qui lui avaient été assignées au cours de ces dangereuses expéditions. Elle s’était appuyée sur la communauté noire, parallèlement à ces diverses missions dans le Maryland, afin de ramener les membres de sa famille qui étaient restés à Dorchester.

Au cours du River Raid Cambahee, cette opération militaire ayant été menée les 1er et 2 juin 1863 par les éléments de l’Union Army, Harriet Ross Tubman dirigea une expédition de cent cinquante soldats afro-américains du 54th Massachusetts Infantery Regiment. Au moins sept cent cinquante esclaves seraient libérés lors de cette périlleuse entreprise.

Après la Guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage aux États-Unis d’Amérique en 1865, Harriet Ross Tubman consacra ses actions à la lutte contre le racisme et au mouvement en faveur du droit de vote des femmes, d’abord dans les réunions des organisations suffragistes, ensuite aux côtés des femmes comme Susan Brownell Anthony et Emily Howland[16]. À une dame blanche qui, en proie au scepticisme défaitiste, lui demanda si elle croyait que les femmes devraient avoir le droit de vote, elle répondit qu’elle avait « assez souffert pour le croire ». Lors de ses déplacements à New York, Boston et Washington pour des conférences, Harriet R. Tubman essayait de démontrer que le droit de vote des femmes passait avant tout par l’accès aux droits politiques. L’illustration de son propos s’appuyait sur sa propre action pendant et après la Guerre de Sécession, tout en évoquant le sacrifice d’innombrables personnes du sexe féminin qui avaient œuvré en faveur de la nation américaine.

Avec l’aide de Sarah Bradford, sa biographie fut publiée en 1869 sous le titre de Scenes in the Life of Harriet Tubman. La même année, elle épousa Nelson Davis, un vétéran de la Guerre de Sécession de vingt-deux années son cadet. Ils vécurent ensemble, pendant dix-neuf années, à Auburn dans l’État de New York, dans une maison qu’elle avait rachetée à son ami William Henry Seward, secrétaire d’État sous la présidence d’Abraham Lincoln. Elle y vécut entourée de membres de sa famille et d’amis. Après une longue campagne – une trentaine d’années – pour bénéficier d’une pension militaire, elle eut droit en fin de compte en 1895 à huit dollars par mois, en tant que veuve de Nelson Davis qui était mort en 1888, et vingt dollars mensuels en 1899 pour les services rendus à la Nation américaine. Elle vendrait finalement de la tarte et de la bière à base de racine pour vivre, plutôt que de continuer de percevoir les rations du gouvernement ayant suscité la jalousie de certains esclaves fugitifs qui voyaient dans l’attribution de ces allocations le signe d’un traitement spécial.

À cause de l’arthrite et de sa santé de plus en plus fragile, Harriet Ross Davis, celle que l’abolitionniste John Brown avait surnommée « Général Tubman », emménagea dans l’hospice pour Afro-Américains âgés et malades, Harriet Tubman Home for the Aged, qu’elle avait elle-même contribué à fonder. Il était construit sur un terrain qu’elle avait acheté, jouxtant sa propriété d’Auburn. Elle raconta ses mémoires jusqu’au dernier jour, puis mourut le 10 mars 1913 – l’année de la naissance de l’activiste Rosa Parks. Cette dernière décéderait au sommet de la célébrité en 2005, après avoir fait avancer la cause des Noirs en ayant refusé de se lever de son siège dans un autobus neuf mois après qu’une gamine de 15 ans, nommée Claudette Austin, la future Claudette Colvin, eut fait exactement la même chose à Montgomery dans l’Alabama en violation des lois Jim Crow des États du Sud qui imposaient la ségrégation raciale dans les transports publics. Harriet Ross Davis, anciennement Harriet Tubman, reçut les honneurs militaires au cours de son inhumation, et une plaque à sa mémoire fut posée au tribunal du comté de Cayuga, à Auburn.

En 1944, la première dame des États-Unis Anna Eleanor Roosevelt a baptisé le Liberty Ship Harriet Tubman, et, en 1995, l’US Postal Service a plébiscité sa vie par un timbre-poste.

Harriet Tubman est officiellement valorisée aux États-Unis d’Amérique depuis une directive présidentielle du 10 mars 1990. Rétrospectivement, le 20 février 1990, le sénateur Joseph Robinette Biden Jr (dit Joe Biden), le futur vice-président des États-Unis pendant les deux mandats de Barack Obama et candidat du Parti démocrate à l’élection présidentielle de 2020, a fait déposer une résolution, la S.J.Res.257, à la commission de justice de commémoration d’Harriet Tubman. Le 6 mars 1990, elle a été adoptée par la commission à l’unanimité pour être soumise au Sénat. Le 7 mars 1990, elle a été votée au Sénat et envoyée à la Maison-Blanche pour soumission auprès du président des États-Unis d’Amérique. Le 9 mars 1990, le président George Herbert Walker Bush a signé la proclamation 6107 par laquelle, après avoir rendu hommage à Harriet Tubman, il a « proclamé le 10 mars 1990, la Journée Harriet Tubman, et appelé le peuple des États-Unis à la célébrer en organisant des cérémonies et des activités appropriées ». Le 13 mars 1990[16], la directive a été signée par le président George H. W. Bush Sr, devenant ainsi la Public law n° 101-252 à laquelle a été adjointe une résolution rappelant le motif[17].

À Saint Catharines, à Ontario au Canada, au numéro 92 de la rue Geneva, le promeneur le plus curieux peut prendre connaissance de l’inscription sur une plaque portant cette éclairante inscription :

 

« Née dans une plantation du Maryland, Harriet Tubman a fui l’esclavage pour devenir l’une des grandes héroïnes du XIXe siècle. Au prix de périlleuses traversées secrètes, la plus célèbre figure du chemin de fer clandestin a conduit bon nombre de personnes qu’elle a arrachées à l’esclavage aux États-Unis vers la sécurité et la liberté au Canada. Elle les a aidées à s’y établir tout en jouant un rôle clé dans la campagne anti-esclavagiste. Elle devint l’image publique du chemin de fer clandestin en Amérique du Nord britannique, attirant l’attention et de nombreux dons en faveur du mouvement abolitionniste. »

 

Cette plaque a été posée à la suite d’une loi canadienne sur les lieux et monuments historiques (L.R.C., 1985, ch. h-4).

Le portrait de la militante Harriet Tubman aurait dû initialement figurer, d’après l’annonce de l’ancien secrétaire au Trésor Joseph Jacob Lew (dit Jack) dans l’administration du président Obama, sur le billet de vingt dollars américains à partir de 2020, devant faire d’elle l’une des premières personnalités noires ainsi distinguée[18]. Alors que Barack Obama avait annoncé en 2016 que son portrait remplacerait en 2020 celui du président esclavagiste Andrew Jackson[19], cette décision ne serait pas du tout appliquée par l’administration Donald John Trump. Dans une déclaration qu’il a faite sur la chaîne CNBC, Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, a expliqué qu’il y avait « d’autres sujets plus importants sur lesquels travailler »[20]. Il faudrait attendre peut-être plusieurs années pour que cela devienne réalité[21]. Cette attitude de l’administration Trump n’avait rien de surprenant dès lors que, en octobre 1994, Lynne Ann Vincent Cheney, l’épouse de Richard Bruce Cheney (dit Dick), le futur vice-président de George Walker Bush Jr, avait dénoncé le « politiquement correct » qui aurait donné trop d’importance à Harriet Tubman dans les manuels d’histoire.[22]

Toutefois, d’ores et déjà, un mémorial est édifié dans l’État du Maryland dans le Mid-Atlantic, le Harriet Tubman Underground Railroad National Monument. Un astéroïde découvert en 2010 a été nommé Harriet en l’honneur d’Harriet Ross Tubman, tout comme elle est inscrite au National Women’s Hall of Fame. Le peintre américain Jacob Lawrence a consacré entre 1938 et 1940 une série d’œuvres sur la vie de l’intrépide Harriet R. Tubman, puis repris ce thème en 1967 dans son livre pour enfants Harriet and the Promised Land.

Le 10 janvier 2017 à Auburn, dans l’État de New York, le parc historique national Harriet Tubman a été créé sur le site où elle avait vécu et s’était occupée des membres de sa famille, ainsi que d’autres personnes, anciennement asservies, qui étaient à la recherche d’un refuge sûr dans le Nord.

Source : Les Noirs lumineux du XVIe au début du XXe siècle.

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[1] In Bound for the promised land : Harriet Tubman, portrait of an American hero, Kate Clifford Larson, Ballantine, 2004, p. 16.
[2] In Harriet Tubman : the life and the life stories, Jean McMahon Humez, University of Wisconsin Press, 2003, p. 12.
[3] In Harriet Tubman : the road to freedom, Catherine Clinton, Brown and Company, Little, 2004, p. 4.
[4] Ibidem, p. 5.
[5] In Bound for the promised land : Harriet Tubman, portrait of an American hero, op. cit., p. 10.
[6] In Harriet Tubman : the life and the life stories, op. cit.
[7] In Bound for the promised land : Harriet Tubman, portrait of an American hero, op. cit., p. 10.
[8] Ibidem, pp. 311-312.
[9]  In Scenes in the Life of Harriet Tubman, Sarah Bradford, Books for Libraries Press, Freeport, 1971, pp. 14-15.
[10] Ibidem.
[11] Un réseau de routes clandestines qui, avec l’aide des abolitionnistes qui adhéraient à leur cause, étaient utilisées par les esclaves noirs américains pour tenter de se réfugier au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu’au Canada. Pour Natsha L. Henry, le chemin de fer clandestin était le plus important mouvement anti-esclavagiste pour la liberté. Entre 30 000 à 40 000 fugitifs, qui avaient trouvé refuge en Amérique du Nord britannique, c’est-à-dire dans l’actuel Canada, l’avaient emprunté.
[12] In Scenes in the Life of Harriet Tubman, op. cit., p. 19.
[13] Ibidem, p. 20.
[14] In Life and times of Frederick Douglass : his early life as a slave, his escape from bondage, and his complete history, written by himself, Frederick Douglass, Collier-Macmillan, Londres, 1969, p. 266.
[15] In Faith made Harriet Tubman fearless, Robert Gudmestad, The Conversation. Article mis en ligne le 3 décembre 2019, consulté le 13 mai 2020.
[16] In Bound for the promised land : Harriet Tubman, portrait of an American hero, op. cit., p. 1287.
[17] Effectivement, le Harriet Tubman Day est une loi américaine, Public Law 101-252, du 13 mars 1990 qui a été promulguée lors de la cent unième session du Congrès des États-Unis d’Amérique. Elle a fait du 10 mars de chaque année, une journée célébrant Harriet Tubman, une occasion d’étudier et de réfléchir à la portée de son action pour l’abolition de l’esclavage.
[18] In USA : une femme noire sur un billet américain, article de l’Agence France Presse (AFP) repris et mis en ligne le 20 avril 2016 par Le Figaro, consulté le 12 mai 2020.
[19] Andrew Jackson était le septième président des États-Unis. Il est connu pour avoir détruit la deuxième Banque américaine, fondé le Parti démocrate, ainsi que pour son soutien à la liberté individuelle. Il a également institué des politiques qui avaient abouti à la migration forcée des autochtones.
[20] In L’administration Trump refuse d’apposer le portrait de la militante abolitionniste Harriet Tubman sur le billet de 20 dollars, article mis en ligne sur le site Internet de France info, consulté le 12 mai 2020.
[21] In La militante noire antiesclavagiste Harriet Tubman ne sera pas sur le billet de 20 dollars avant 2028, article de l’AFP mis en ligne sur lemonde.fr.
[22] In Qui est Harriet Tubman, première femme noire à figurer sur un billet américain ?, Philippe Boulet-Gercourt, article mis en ligne le 20 avril 2016 sur le site Internet nouvelobs.com.


Par le Vendredi 18 Décembre 2020 | Commentaires (5)


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