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RDC : L’accord politique entre l’ABACO et le RDPC inquiète une minorité rétrograde


Rédigé le Mercredi 22 Juillet 2015 à 08:12 | Lu 1812 fois | 0 commentaire(s)
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Essayiste réformiste et romancier, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles,... En savoir plus sur cet auteur


La signature du protocole ayant officialisé l’adhésion du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) au sein de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), ratifiée le 2 juin 2015 à Paris, ne cesse d’alimenter les conversations dans le landerneau politique en République Démocratique du Congo. A cet effet, Œil d’Afrique s’est entretenu avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko, le chef de fil du RDPC, qui vient d’être nommé Premier Vice-Président Général de l’ABACO.
 
Œil d’Afrique : Pourquoi toute cette agitation autour de l’adhésion du RDPC au sein de l’ABACO ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il faut reconnaître que l’adhésion du RDPC en tant que courant politique à part entière au sein de l’ABACO, ce parti politique précurseur de l’indépendance du Congo-Léopoldville, n’a laissé indifférent aucun acteur politique. Il n’est donc pas surprenant que, au lieu de l’accompagner, quelques personnes essaient à tout prix d’étouffer dans l’œuf la nouvelle dynamique qui est en train de se mettre en place en vue de l’émergence de l’Etat de droit en République Démocratique du Congo.
 
Œil d’Afrique : Que reproche-t-on, au juste, à cet accord politique ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Ces individus, qui font partie d’une très infime minorité rétrograde, prétendent à tort que j’ai créé un parti politique que j’ai sciemment baptisé ABACO. Ils estiment donc que je me sers de cette appellation pour capitaliser les acquis de l’Alliance des Bakongo (ABAKO). En réalité, pour des raisons purement idéologiques, je n’ai fait qu’entreprendre des démarches ayant abouti, au grand désespoir des adversaires de la dynamique politique, à l’adhésion du RDPC au sein de l’ABACO, parti politique reconnu comme tel par la loi zaïroise depuis 1991.
 
Œil d’Afrique : Pourtant l’Alliance des Bakongo a été fondée en 1950…
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Effectivement, mais la minorité mécontente de l’accord politique entre l’ABACO et le RDPC ont la mémoire courte. Elle semble ignorer que le coup d’Etat de 1965 a interdit l’existence de tous les partis politiques en République Démocratique du Congo au profit du parti unique qu’était le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Mais le 24 avril 1990, une date historique dans la mémoire collective congolaise qui restera gravée dans les annales nationales, représente un repère indélébile de l’Histoire postcoloniale de notre pays. De plus, le discours prononcé ce jour-là par le maréchal Mobutu, en sa qualité de Président de la République du Zaïre, préconisait principalement la mise en place d’un régime nouveau, basé sur la démocratie multipartiste et d’où naîtraient les structures d’un Etat de droit qui chapeauterait globalement notre société.
Le lendemain de ce discours historique, plus précisément le 25 avril 1990, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) adopta en Assemblée Générale, laquelle s’était tenue à Kinshasa, les Statuts portant sa création. Ceux-ci furent agréés par le ministère zaïrois des Affaires intérieures, le 6 février 1991, par arrêté n° 91/117 modifié et complété par un autre du 17 février 1993 portant le n° 93/45. Plus d’une année plus tard, c’est-à-dire le 14 août 1992, une autre structure, en l’occurrence l’Alliance des Bâtisseurs Kongo (ABAKO), serait reconnue comme parti politique par les autorités compétentes.
 
Œil d’Afrique : Aux dires de vos propos, il n’y a pas lieu d’avoir peur de la dynamique nouvelle ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Pendant que les éternels pessimistes râlent et traînent les pieds, les optimistes apportent leur contribution à l’évolution des mentalités et à la démocratisation du Congo. Disons que l’ABACO fut, à sa création, une formule moderne de l’ancienne ABAKO (Alliance des Bakongo pour l’Unification, la conservation et l’Expansion de la langue Kikongo). Celle-ci fut fondée en 1950 par feu Edmond Nzeza Landu, dirigée à partir du 21 mars 1954 par feu le premier Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu, et remise à jour le 25 avril 1990 par l’équipe de feu Yvon Mabanda Diyungu Salazaku. Cela démontre parfaitement que l’Alliance de Base pour l’Action Commune, au sein de laquelle a adhéré le RDPC, est antérieure à l’Alliance des Bâtisseurs Kongo. Contrairement aux gens de mauvaise foi, qui cherchent seulement à discréditer les actions honorables, nous sommes partisans, le président Sylvère Luizi Balu et moi-même, de la réunification de tout ce qui est épars. Nous sommes donc favorables au rassemblement de toutes les mouvances « abaquistes » en vue d’un véritable ancrage national.
Dans cette optique, le Bureau Exécutif de l’Alliance de Base pour l’Action Commune, réuni en date du 25 juin 2015 à Kinshasa, a pris acte, à la suite du protocole d’accord politique signé le 2 juin de cette année à Paris, de l’adhésion du RDPC en son sein et a décidé de me confier les fonctions de Premier Vice-Président Général. En tant que nouveau cadre de l’ABACO, les polémiques stériles et sans fondement ne m’empêcheront pas de travailler avec désintéressement afin de permettre à mon parti de fonctionner efficacement et de gagner en notoriété. Ne dit-on pas que les chiens aboient, mais la caravane passe ? Une chose est certaine, mon champ d’action politique se situe dans un espace ternaire et sacré. Ainsi, suis-je en parfaite harmonie avec Dieu, les Ancêtres et le Peuple.
 
Propos recueillis par Roger Musandji
 
© Œil d’Afrique
abaco_d6b68.jpg Abaco-d6b68.jpg  (24.47 Ko)



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