Advienne que pourra...

Réaction de la direction Europe de l’ABACO aux vœux du président intérimaire de la RDC


Rédigé le Mercredi 3 Janvier 2018 à 12:19 | Lu 3185 fois | 3 commentaire(s)
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Essayiste réformiste et romancier, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles,... En savoir plus sur cet auteur


D’après les vœux pour 2018 du président intérimaire de la République Démocratique du Congo, tout va à merveille sur les plans sécuritaire et économique. Ainsi les Congolais doivent-ils s’approprier le processus électoral qui serait financé totalement par le gouvernement congolais.

La Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) réfute avec force et vigueur le bilan du président intérimaire de la République, et attire patriotiquement l’attention du peuple congolais et de l’opinion internationale sur les aspects sécuritaire, économique et électoral. En effet, en République Démocratique du Congo, on assiste de plus en plus à la déliquescence de l’État et à une répression sans précédent :

Sur le plan sécuritaire :
– le Conseil de sécurité des Nations Unies a reconduit jusqu’au 1er juillet 2018 les sanctions concernant la République démocratique du Congo (RDC) et prorogé jusqu’au 1er août 2018 le mandat du Groupe d’experts du Comité 1533 chargé de surveiller l’application des sanctions imposées ;
– vu contexte politique préélectoral, les manœuvres relatives à une nouvelle loi électorale ne pourraient que générer des violences en RDC ;
– des pays partenaires déconseillent des voyages touristiques, les conditions de sécurité n’étant pas réunies, surtout dans l’Est du pays (affrontements armés et enlèvements dans les Parcs des Virunga, de Kahuzi-Biega, de la Garamba) ;
– la situation sécuritaire dans les provinces du Haut-Lomami, du Tanganyika, de Lualaba et du Haut-Katanga demeure très préoccupante, en particulier dans le triangle Pweto-Manono-Mitwaba, aux confins des districts du Tanganyika, de la région de Kalemie et du Haut-Katanga, où les agissements de groupes armés ne cessent de provoquer des déplacements massifs de populations, sans compter les actes de banditisme aux environs immédiats de Lubumbashi, y compris sur l’axe routier principal conduisant vers le poste-frontière de Kasumbalesa ;
– les problèmes sociaux se sont cristallisés, dans le Kasaï, autour de successions de chefs traditionnels ; ils perdurent et risquent de déboucher sur d’autres affrontements ;
– les Grandes villes, comme Kinshasa et Kisangani, sont en proie aux regains de violence : attaques armées, vols dans la rue, cambriolage de domiciles, vols à la roulotte, les car-jackings et les agressions… ;
– l’insécurité dans les transports routiers et le manque de fiabilité de sociétés aériennes locales ne cessent de prendre de l’ampleur ;
– l’interdiction de manifester, conformément aux dispositifs constitutionnels, le silence du président intérimaire de la République sur les violences survenues le 31 décembre dernier relevant tout simplement du mépris envers les Congolais.

Sur le plan économique :
– une crise économique durable due à la révision du taux de croissance du pays, qui oscille en moyenne autour de 0 %, voire moins ;
– tous les indicateurs annoncent un horizon financier sombre, pendant que les noms de dirigeants figurent en bonne position dans les « Panama Papers » ;
– les affaires et la politique s’entremêlent tellement que le pays est sous l’emprise d’un clan ;
– les caisses de la plupart des gouvernorats sont vides, de même que celles de l’État central, au profit d’une petite clique ;
– la mauvaise gouvernance ravage le secteur bancaire, générant ainsi l’évasion fiscale, la surfacturation du commerce extérieur, les investissements dans l’immobilier pour blanchir l’argent, les détournements de fonds publics…

Sur le plan électoral :
– le processus électoral est loin d’être apaisé, les conflits entre les différentes factions politiques s’accroissant davantage ;
– la mainmise de la majorité présidentielle sur le processus électoral augure des élections non fiables, donc pas du tout démocratique ;
– un processus électoral qui ne vaut rien du tout, les règles du jeu étant changé au profit de la seule majorité présidentielle…

Compte tenu des éléments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l’ABACO demande aux forces vives de la République Démocratique du Congo de s’approprier carrément leur avenir en vue d’un Congo à jamais démocratique.

Que vive la République Démocratique du Congo, libre de toute oppression !

Que 2018 soit l’année de la Libération du peuple congolais, de la sécurisation du territoire national, ainsi que de la pacification de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs !

Que nos martyrs soient honorés, le 4 janvier, comme cela se doit !

Fait à Paris, le 3 janvier 2018

Pour la Direction Europe de l’ABACO,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier-Vice Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO)




1.Posté par Anatole T. MALU le 13/01/2018 15:31
J'avoue que c'est la première fois que j'entends parler de cette structure (ABACO).
Le sigle ABACO fait penser inévitablement au célèbre parti ethnique de Kasavubu (ABAKO) qui a joué un certain rôle dans l'histoire politique de la RDC.
Est-ce par hasard ou s'agit-il d'une volonté délibérée de faire porter un faux nez à une nouvelle structure à caractère ethnique au moment où l'enjeu primordial c'est la lutte pour la survie d'un grand Congo menacé de toutes parts dans son unité en tant que Nation?
Cela dit, j'aimerais savoir, au-delà de l'analyse tout à fait classique de votre article, quel est le degré d'engagement de votre association aux côtés de ceux qui ont sacrifié leur vie pour nous débarasser du régime mortifère de Kabila et ses mercenaires.

A Malu
Président de l'Université Populaire Africaine en Suisse (UPAF)

2.Posté par Charly le 15/01/2018 11:49
Cher monsieur Malu,
Toute personne qui suit l'activité politique en RDC sait très bien que l'ABACO est l'une des branches politiques de l'ABAKO. Mais, sous l'impulsion de l'ancêtre Yvon Mabanda et d'autres "Abaquistes", il a été question d'asseoir la structure sur le plan national et non seulement au Kongo central. Raison pour laquelle l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) a vu le jour en 1991 avant même que le maréchal Mobutu ne ressuscite la vieille ABAKO pour diviser et mieux contrer cette nouvelle structure. Il ne s'agit donc pas d'amuser la galerie, si 'on se réfère à votre condamnation hâtive.
Pour le reste, s'agissant donc de l'implication réelle de l'ABACO, il vous revient de vérifier sur le terrain.

3.Posté par Anatole T. MALU le 15/01/2018 15:43
Merci pour ces informations.
Voudriez-vous m'indiquer si votre Mouvement a participé aux différentes concertations pour dégager Kabila et quelles ont été ses positions?

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