Par Dr Djimé Adoum, tchadnews.info
samedi 11 octobre 2008: la grandeur ne s’acquiert pas par les armes! Par Dr. Djimé Adoum, tchadnews.info
Nous avons suivi avec intérêt le départ de l’ancien président Thabo Mbeki de son fauteuil présidentiel. Nous avons la conviction que c’était l’un des présidents les plus puissants du continent africain.
Quelle leçon tirée de cet éclipse?
D’abord, nous savons que les expériences démocratiques matures sont au service des citoyens. Le changement arrive sans casse et l’exemple de l’Afrique du Sud est la pour en témoigner. Nous n’ignorons pas le fait qu’il y a toujours en politique des règlements de compte, des insultes, des injures, des coups bas, et des histoires fabriquées de toutes pièces. L’essentiel et toujours dans les démocraties matures, les citoyens ne font pas appel à la violence mais aux urnes pour se venger contre le parti qui n’arrive pas à satisfaire les besoins socio-économiques du citoyen.
Nous savons bien la guerre qui a opposé l’ancien président Mbeki à son ancien vice président Jacob Zuma. Cette guerre de leadership s’est terminée par l’élection de Jacob Zuma à la tête de la puissante ANC. Etant devenu chairman, il se positionnait de facto à briguer le prochain mandat présidentiel à la fin du règne de Thabo Mbeki. Mais comme certains ont l’habitude de le clamer, la révolution bouffe ses fils. C’est ainsi que l’ancien président Thabo Mbeki s’est vu évincé des lors qu’il a perdu la présidence de l’ANC.
Ensuite nous avons vu l’élégance avec laquelle le président Mbeki a abandonné son fauteuil bien que son mandat n’était pas terminé. Au lieu de combattre son adversaire, il s’est retiré avec élégance du fauteuil lorsque le parti lui a retiré sa confiance, laissant la voie libre à Zuma pour devenir président.
Enfin, nous n’oublions pas la présence du Titan Mandela que les Sud africains appellent avec affection “Madiba » dans les parages de Mbeki et Zuma. Bien que Mbeki et Zuma ne se soient pas bien comportés au début en présence du Matiba, leur animosité n’a pas dégénéré en une situation semblable à celle du Zimbabwe. Les supporters des deux politiciens se sont contentés des résultats des urnes. Tout cela peut-être la résultante de ce géant qui a donné plus de 27 ans de sa vie pour lutter contre l’apartheid. Sa grandeur et son savoir faire ont sans doute préparé le terrain à ce changement pacifique.
En conclusion, nous pouvons supposer que l’expérience de l’Afrique du Sud puisse être reproduite partout mais il nous semble utile de rappeler aux apprentis de la démocratie que le temps des armements est révolu…..Les tchadiens peuvent-ils, eux aussi, tirer quelques leçons de cette expérience ?