Après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, voici le tour de la Guinée Bissau. Les coups de force militaires se multiplient en Afrique de l’Ouest et la CDEAO assiste impuissante à la prise de pouvoir par les militaires qui ensuite semblent y rester. Faut-il alors craindre pour la contagion dans une sous-région en pleine mutation sécuritaire ?
Aliouen Tine, expert indépendant des droits de l’homme rappelle que les pouvoirs militaires sont néfastes au processus démocratique. « L’effet de boule est déjà là. Il a été évoqué après les coups d’état du Mali, et en Guinée. Nous nous sommes dit : quelle est la suite ? Et tout le monde a pensé au Burkina Faso où il y avait eu des tentatives de coups d’Etat. Maintenant, les gens pensent au Niger et à d’autres pays dans la sous-région. Mais cela n’est pas la solution.
Les militaires quand ils prennent le pouvoir, ils font pire que les civils ». Pour comprendre cette situation qui se passe en Afrique de l’Ouest et qui semble quasi uniforme à la sous-région, il faut dire sans embages qu’il y a une espèce d’exaspération des militaires qui sont chargés d’assurer la sécurité du pays et des populations.
En effet, les forces de sécurité et de défense en ont marre de subir de très grosses pertes dans leurs rangs pendant que les armées des puissances militaires étrangères partenaires, soit disant venues les appuyer, sont incapables d’obtenir les résultats probants, alors que les locaux ont des solutions, mais non pas véritablement les moyens matériels pour mener à bien leurs opérations sur le terrain.
Ces moyens sont ardemment réclamés, mais ces militaires ont l’impression que les autorités politiques ne les suivent pas et semblent incapables de trouver les solutions adaptées. D’où la décision désespérée de passer à l’action et prendre eux-mêmes les choses en mains pour en finir et retrouver un semblant de souveraineté. Dans cette situation, la France qui est présente dans ces régions, quoiqu’elle reste une puissance importante et qui compte, semble totalement dépassée et déphasée.
Elle n’arrive plus véritablement à contrôler quoi que ce soit, et partant, n’a pas plus les moyens politiques et militaires d’imposer seule sa volonté ou sa vision à ces pays. Résultat des courses, par exemple au Mali, l’ambassadeur de la France a été expulsé. Les peuples du Sahel veulent se libérer d’un lien de subordination avec la France. Est-il monétaire, économique ou militaire ? Les communistes pensent que ce sont les trois à la fois. Il faut rabattre les cartes de la présence de la France au Sahel.
Les sociétés privées de sécurité comme Wagner ne sont là que parce que la politique française sahélienne a failli. Malgré le courage des soldats français, la politique de la France a échoué. En conséquence, il faut annoncer le retrait des troupes avec un agenda concerté. Plutôt que les accords d’Alger qui vont déchirer le Mali.
Soutenir le désarmement de tous les groupes armés, comme le propose la feuille de route de Lusaka, rendre une deuxième fois l’indépendance à ces Etats, faire respecter la démocratie, écouter le peuple et pas seulement les autorités. Si la France fait tout cela au Sahel, tous ces coups d’Etat se seraient heurtés à une résistance farouche de la population. Alors, quelle analyse faire de cet autre de coup d’Etat manqué en Guinée Bissau et face à ce concert de condamnations qui fusent de toutes parts, notamment des Etats unis, de l’Union Africaine et de la CDEAO ? La question que l’on serait en droit se de se poser est la suivante : que doit faire la CDEAO pour renverser cette tendance ?
Arthur Banga, chercheur et maitre de conférences à l’Université Félix Houphouët Boigny pense que « d’abord en amont, en regardant déjà tout ce qui peut causer les coups d’Etat : à savoir la gouvernance militaire, son efficacité, la gouvernance de façon générale, mais aussi en aval en restant plus ferme, en soutenant les sanctions que prend la CDEAO contre les régimes putschistes, parce que quand l’opinion publique est divisée ou quand on entend les intellectuels se dresser contre les sanctions de la CDEAO, cela donne des ailes aux putschistes.»
Aliouen Tine, expert indépendant des droits de l’homme rappelle que les pouvoirs militaires sont néfastes au processus démocratique. « L’effet de boule est déjà là. Il a été évoqué après les coups d’état du Mali, et en Guinée. Nous nous sommes dit : quelle est la suite ? Et tout le monde a pensé au Burkina Faso où il y avait eu des tentatives de coups d’Etat. Maintenant, les gens pensent au Niger et à d’autres pays dans la sous-région. Mais cela n’est pas la solution.
Les militaires quand ils prennent le pouvoir, ils font pire que les civils ». Pour comprendre cette situation qui se passe en Afrique de l’Ouest et qui semble quasi uniforme à la sous-région, il faut dire sans embages qu’il y a une espèce d’exaspération des militaires qui sont chargés d’assurer la sécurité du pays et des populations.
En effet, les forces de sécurité et de défense en ont marre de subir de très grosses pertes dans leurs rangs pendant que les armées des puissances militaires étrangères partenaires, soit disant venues les appuyer, sont incapables d’obtenir les résultats probants, alors que les locaux ont des solutions, mais non pas véritablement les moyens matériels pour mener à bien leurs opérations sur le terrain.
Ces moyens sont ardemment réclamés, mais ces militaires ont l’impression que les autorités politiques ne les suivent pas et semblent incapables de trouver les solutions adaptées. D’où la décision désespérée de passer à l’action et prendre eux-mêmes les choses en mains pour en finir et retrouver un semblant de souveraineté. Dans cette situation, la France qui est présente dans ces régions, quoiqu’elle reste une puissance importante et qui compte, semble totalement dépassée et déphasée.
Elle n’arrive plus véritablement à contrôler quoi que ce soit, et partant, n’a pas plus les moyens politiques et militaires d’imposer seule sa volonté ou sa vision à ces pays. Résultat des courses, par exemple au Mali, l’ambassadeur de la France a été expulsé. Les peuples du Sahel veulent se libérer d’un lien de subordination avec la France. Est-il monétaire, économique ou militaire ? Les communistes pensent que ce sont les trois à la fois. Il faut rabattre les cartes de la présence de la France au Sahel.
Les sociétés privées de sécurité comme Wagner ne sont là que parce que la politique française sahélienne a failli. Malgré le courage des soldats français, la politique de la France a échoué. En conséquence, il faut annoncer le retrait des troupes avec un agenda concerté. Plutôt que les accords d’Alger qui vont déchirer le Mali.
Soutenir le désarmement de tous les groupes armés, comme le propose la feuille de route de Lusaka, rendre une deuxième fois l’indépendance à ces Etats, faire respecter la démocratie, écouter le peuple et pas seulement les autorités. Si la France fait tout cela au Sahel, tous ces coups d’Etat se seraient heurtés à une résistance farouche de la population. Alors, quelle analyse faire de cet autre de coup d’Etat manqué en Guinée Bissau et face à ce concert de condamnations qui fusent de toutes parts, notamment des Etats unis, de l’Union Africaine et de la CDEAO ? La question que l’on serait en droit se de se poser est la suivante : que doit faire la CDEAO pour renverser cette tendance ?
Arthur Banga, chercheur et maitre de conférences à l’Université Félix Houphouët Boigny pense que « d’abord en amont, en regardant déjà tout ce qui peut causer les coups d’Etat : à savoir la gouvernance militaire, son efficacité, la gouvernance de façon générale, mais aussi en aval en restant plus ferme, en soutenant les sanctions que prend la CDEAO contre les régimes putschistes, parce que quand l’opinion publique est divisée ou quand on entend les intellectuels se dresser contre les sanctions de la CDEAO, cela donne des ailes aux putschistes.»