Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a effectué, lundi, deux entretiens téléphoniques avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, et son homologue iranien Mohamed Jawad Zarif dans une tentative de désamorcer la crise entre les deux pays.
Stéphane Dujarric, porte-parole de Ban Ki-moon, a déclaré que « Le Secrétaire général s’est entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères concernant l’exécution du dignitaire chiite saoudien Nimr al-Nimr et 46 autres prisonniers en Arabie saoudite, le 2 janvier courant, et de la condamnation par le secrétaire général de l’attaque saoudienne à Téhéran ».
Dujarric, qui animait une conférence de presse, lundi soir, au siège des Nations Unies, à New York, a ajouté : « Le Secrétaire général a exhorté le ministre des Affaires étrangères de l’Iran à prendre les mesures nécessaires pour protéger les représentations diplomatiques en Iran ».
Et Dujarric de poursuivre : «Dans son entretien avec le ministre saoudien, le secrétaire général a réitéré sa position inhérente à la peine capitale et fait part de sa consternation après l’exécution du cheikh al-Nimr, question discutée à maintes reprises avec les autorités saoudiennes».
Ban Ki-moon a affirmé à al-Joubeir, selon Dujarric, que l’agression contre l’ambassade saoudienne à Téhéran est un acte « condamnable ».
Il a fait observer, également, que l’annonce de la rupture des relations diplomatiques saoudiennes avec l’Iran suscite une inquiétude extrême.
Le porte-parole onusien a relevé que l’entretien téléphonique entre le Secrétaire général et le chef de la diplomatie saoudienne a permis, par ailleurs, de passer en revue la situation au Yémen.
« Ki-moon a exhorté Riyad à renouveler son engagement à respecter le cessez-le-feu », a-t-il conclu.
L’Arabie Saoudite avait décidé dimanche, de rompre ses relations avec l'Iran, et avait appelé les membres de la mission diplomatique iranienne à quitter le pays dans les 48 heures après l'attaque contre son ambassade à Téhéran.
Des manifestants iraniens en colère avaient incendié, samedi, le bâtiment de l’ambassade d'Arabie Saoudite à Téhéran et saccagé le siège de son consulat dans la ville de Machhad, en signe de protestation contre l’exécution, samedi, du dignitaire religieux chiite, Nimr baqer al-Nimr.
Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Jubeir, avait déclaré, dimanche, lors d'une conférence de presse, à Riyad, que l’Iran a une longue expérience dans la violation des missions diplomatiques étrangères, en allusion aux attaques ayant ciblé l'ambassade des États-Unis en 1979, et l'ambassade britannique en 2011.