Des dizaines de milliers d’habitants ont fui le nord du Nigeria où sévit la secte islamiste Boko Haram. Mais ces déplacés ne connaissent aucun répit : ils sont poursuivis par les combattants islamistes jusque dans les camps, voire de l’autre côté de la frontière, au Cameroun.
Le 23 septembre, le commandement de la police de l’État de l’Adamawa a annoncé qu’il avait arrêté plusieurs membres suspectés de faire partie de la secte Boko Haram dans un camp de déplacés près de Yola, la capitale de l’État. Un camp accueillant près de 4 500 refugiés - la plupart sont des femmes et des enfants - ayant fui les zones de l’État de Borno et de l’Adamawa ciblées par Boko Haram.
"Une réfugiée est tombée sur l’homme qui a tué son mari"
Justina Adamu Sojah (pseudonyme) travaille dans le camp.
Dernièrement, une réfugiée a découvert la présence de l'homme qui a tué son mari dans ce camp. Elle a immédiatement fait savoir qu’il faisait partie de Boko Haram et il a été arrêté. Je ne sais pas pourquoi certains de leurs combattants se trouvent ici.
Depuis l’arrestation de plusieurs membres de la secte, la sécurité dans le camp est beaucoup plus stricte. Pour entrer, il faut un badge. Ceux qui travaillent dans le camp ne sont pas autorisés à entrer avec leur véhicule, à moins qu’il ne soit d’abord fouillé. Et ceux qui ne travaillent pas sur place doivent se garer à l’extérieur. Dans la ville, le dispositif sécuritaire est aussi très important. On met maintenant une heure en ville à faire des trajets qu’on faisait avant en dix minutes.
"Beaucoup ont survécu en se cachant dans leur toiture"
Les récits des nouveaux arrivants sont bouleversants. Beaucoup ont survécu en se cachant dans leur toiture. Certains y sont restés, la peur au ventre, pendant trois jours puis ont profité de la nuit pour s’enfuir. Ils ont pu marcher jusqu’à 200 km pour rejoindre le camp. On voit des réfugiés arriver avec des blessures ouvertes sur les jambes, d’autres n’ont pas mangé pendant des jours et beaucoup sont déshydratés.
"Un homme a retrouvé son fils au milieu du camp"
Ce qui me touche ici c’est lorsque des familles arrivent à se reconstituer. Dans la panique du départ, les gens perdent des proches. L’autre jour, un homme a reconnu son fils au sein d’un groupe d’enfants qui jouait au football. Ils ont vécu un moment très fort. Le père de famille recherche maintenant sa femme.
"Je ne me sens pas en sécurité ici"
Mohammad est un réfugié qui a quitté l’État de Borno.
Quand Boko Haram s’approchait de ma ville, j’ai pris la fuite. J’étais fermier et j’ai perdu tout ce que j’avais. J’ai passé plus d’un mois caché dans les montagnes. Et je suis arrivé ici il y a trois semaines.
Dans le camp, les autorités se sont arrangées pour que nous ayons tout. Nous avons de la nourriture et savons où dormir. Mais je veux partir car je ne me sens pas en sécurité. Pour autant, il est hors de question que je rentre dans mon village.
Selon l'UNHCR, la secte de Boko Haram est aussi l’auteur de plusieurs attaques contre des réfugiés passés de l’autre côté de la frontière, au Cameroun. L’organisation onusienne prévoit de deplacer 5 000 refugiés massés à la frontière vers une zone plus sûre à l’intérieur du pays.
Près de 44 000 Nigérians ont passé la frontière pour fuir les attaques, expliquent les autorités camerounaises et la moitié d’entre eux sont pris en charge par l'UNHCR. Quelque 70 000 autres Nigérians ont fui vers le Niger et 1 600 vers le Tchad. Et plus de 650 000 Nigérians sont déplacés dans leur pays.
Le 23 septembre, le commandement de la police de l’État de l’Adamawa a annoncé qu’il avait arrêté plusieurs membres suspectés de faire partie de la secte Boko Haram dans un camp de déplacés près de Yola, la capitale de l’État. Un camp accueillant près de 4 500 refugiés - la plupart sont des femmes et des enfants - ayant fui les zones de l’État de Borno et de l’Adamawa ciblées par Boko Haram.
"Une réfugiée est tombée sur l’homme qui a tué son mari"
Justina Adamu Sojah (pseudonyme) travaille dans le camp.
Dernièrement, une réfugiée a découvert la présence de l'homme qui a tué son mari dans ce camp. Elle a immédiatement fait savoir qu’il faisait partie de Boko Haram et il a été arrêté. Je ne sais pas pourquoi certains de leurs combattants se trouvent ici.
Depuis l’arrestation de plusieurs membres de la secte, la sécurité dans le camp est beaucoup plus stricte. Pour entrer, il faut un badge. Ceux qui travaillent dans le camp ne sont pas autorisés à entrer avec leur véhicule, à moins qu’il ne soit d’abord fouillé. Et ceux qui ne travaillent pas sur place doivent se garer à l’extérieur. Dans la ville, le dispositif sécuritaire est aussi très important. On met maintenant une heure en ville à faire des trajets qu’on faisait avant en dix minutes.
"Beaucoup ont survécu en se cachant dans leur toiture"
Les récits des nouveaux arrivants sont bouleversants. Beaucoup ont survécu en se cachant dans leur toiture. Certains y sont restés, la peur au ventre, pendant trois jours puis ont profité de la nuit pour s’enfuir. Ils ont pu marcher jusqu’à 200 km pour rejoindre le camp. On voit des réfugiés arriver avec des blessures ouvertes sur les jambes, d’autres n’ont pas mangé pendant des jours et beaucoup sont déshydratés.
"Un homme a retrouvé son fils au milieu du camp"
Ce qui me touche ici c’est lorsque des familles arrivent à se reconstituer. Dans la panique du départ, les gens perdent des proches. L’autre jour, un homme a reconnu son fils au sein d’un groupe d’enfants qui jouait au football. Ils ont vécu un moment très fort. Le père de famille recherche maintenant sa femme.
"Je ne me sens pas en sécurité ici"
Mohammad est un réfugié qui a quitté l’État de Borno.
Quand Boko Haram s’approchait de ma ville, j’ai pris la fuite. J’étais fermier et j’ai perdu tout ce que j’avais. J’ai passé plus d’un mois caché dans les montagnes. Et je suis arrivé ici il y a trois semaines.
Dans le camp, les autorités se sont arrangées pour que nous ayons tout. Nous avons de la nourriture et savons où dormir. Mais je veux partir car je ne me sens pas en sécurité. Pour autant, il est hors de question que je rentre dans mon village.
Selon l'UNHCR, la secte de Boko Haram est aussi l’auteur de plusieurs attaques contre des réfugiés passés de l’autre côté de la frontière, au Cameroun. L’organisation onusienne prévoit de deplacer 5 000 refugiés massés à la frontière vers une zone plus sûre à l’intérieur du pays.
Près de 44 000 Nigérians ont passé la frontière pour fuir les attaques, expliquent les autorités camerounaises et la moitié d’entre eux sont pris en charge par l'UNHCR. Quelque 70 000 autres Nigérians ont fui vers le Niger et 1 600 vers le Tchad. Et plus de 650 000 Nigérians sont déplacés dans leur pays.