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INTERNATIONAL

Boko Haram : jusqu’où peuvent aller le Cameroun et le Nigeria ?


Alwihda Info | Par Erick Achille Nko'o - 1 Août 2015


Le Cameroun vient d’être la terre d’accueil du président nigérian qui y a effectué une visite de quarante huit heures. Au nom de la lutte contre le groupe takfiriste Boko Haram, le président Paul Biya a invité son homologue nigérian pour définir avec lui de manière harmonieuse le cadre et les modalités de lutte contre le terrorisme dans la sous région. Evidement, une visite qui semble véhiculer une lueur d’espoir aux peuples camerounais et nigérians qui voient en cette rencontre la fin du règne Boko Haram. La fin de la terreur.


Le Cameroun vient d’être la terre d’accueil du président nigérian qui y a effectué une visite de quarante huit heures. Au nom de la lutte contre le groupe takfiriste Boko Haram, le président Paul Biya a invité son homologue nigérian pour définir avec lui de manière harmonieuse le cadre et les modalités de lutte contre le terrorisme dans la sous région. Evidement, une visite qui semble véhiculer une lueur d’espoir aux peuples camerounais et nigérians qui voient en cette rencontre la fin du règne Boko Haram. La fin de la terreur.
Depuis quelque temps, le groupe takfiriste Boko Haram a fait allégeance aux jihadistes de l’état islamique et accroit des attaques à la fois contre le Cameroun, le Nigeria et le Tchad. On note un changement de stratégie de Boko Haram au Cameroun et au tchad qui jusque là semblait utiliser une stratégie militaire plus ou moins axée sur la symétrie mais qui aujourd’hui utilise des attaques Kamikazes du fait de ses multiples défaites militaires sur le terrain. Cela pourrait aussi être dû au fait que, ce groupe takfiriste a perdu des territoires qu’il contrôlait ce qui pourrait justifier ce changement de mode opératoire.
Il n’y a l’ombre d’aucun doute, le retard de la constitution de la force multinationale a permis à Boko Haram de se remettre, de redéfinir sa politique interne et de mieux réviser sa stratégie offensive d’où son extrême violence ces derniers temps. Heureusement, après sa visite au Cameroun, le président muhammad bukhari vient de remettre les pendules à l’heure en nommant le chef de la force multinationale le général nigérian Iliya Abbah. Ce qui suppose, tel que les deux chefs d’état se sont accordés, que les mécanismes d’éradication de Boko Haram seront totalement peaufinés pour que la force multinationale tant attendue rentre en jeu contre cette nébuleuse takfiriste qui n’a ni foi, ni loi.
Dans un contexte où une telle violence est perpétrée contre l’humanité, il est indéniable qu’il faut plus de solidarité et de complémentarité pour que cette lutte soit plus efficace et plus porteuse. Autrement dit, les pays de la commission du bassin du lac tchad ne peuvent pas à eux seuls venir à bout du terrorisme takfiriste dans la sous région. Bien évidement, il faut l’apport de la communauté internationale toute entière. Vue dans cette perspective, il est impératif d’impliquer les grandes puissances car, il est certain que l’axe Yaoundé- Abuja à lui seul ne portera pas de fruits. C’est-à-dire que Yaoundé- Abuja est une partie de la solution. Il faut une solution inclusive.


De mon point, boko haram est dans sa phase d’agonie dans la mesure où, le mode opératoire qu’il semble avoir adopté laisse voir une désubstantialisation de ses stratégies anachroniques pour des moyens désespérés. Cela dit, la méthode de bombe humaine montre que sur le plan stratégico-militaire Boko Haram a été affaibli. Et aujourd’hui le fait qu’il s’engage sur plusieurs fronts, pourrait le déstabiliser même s’il faut reconnaitre que cela un temps relativement long.
Sur le plan interne, il y a un certain nombre de dispositions sécuritaires à prendre. Parmi lesquelles, la révision du système d’identification que ce soit des camerounais, ou des étrangers résidents aux Cameroun, l’électrification des frontières. Heureusement quelques unes de ces mesures sécuritaires sont prises notamment le changement de la carte nationale d’identité au profit d’une mouture plus sécurisée et sécurisante. Aussi, il faut davantage lutter contre l’extrême paupérisation ambiante au Cameroun en général et en particulier dans l’extrême nord. Le takfirisme étant une idéologie, pour la combattre il ne faut pas uniquement s’appuyer sur le levier militaire. Bien plus, il faut associer à ce combat une approche idéologique car seule une idéologie peut détruire une autre. Vue dans cette perspective, la guerre contre Boko Haram est gagnable mais nécessite comme précédemment évoqué, un temps relativement long.

Erick-Achille Nko’o
Tel : 00237 697 56 81 83



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