Burundi: un célèbre chanteur et un militant de l’opposition tués à Bujumbura

Un célèbre musicien et un jeune militant d’un parti d’opposition ont été tués dans la capitale burundaise, Bujumbura, a appris Anadolu lundi de sources concordantes.

Selon sa famille, ses amis et bien d’autres témoins sur place, le chanteur Pascal Trésor Nshimirimana, alias Lisuba, a été arrêté, dimanche dans le quartier contestataire de Musaga (Sud de Bujumbura), "pour avoir manifesté contre le régime".

« Nous avons retrouvé son corps criblé de balles peu après son arrestation, dimanche», explique à Anadolu André Bizoza, un des parents de la victime.

La police reconnaît avoir tué le chanteur, mais elle voit en lui plutôt un "insurgé qui s'est attaqué aux policiers", selon la même source.

"Des policiers qui patrouillaient sont tombés sur un groupe de quatre jeunes gens suspects. Pascal Trésor, qui en faisait partie, voulait alors désarmer de force un policier. C'est là qu'il a été mortellement touché", a expliqué à Anadolu Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police burundaise.

Pour éclaircir davantage les circonstances de sa mort, la police promet quand même des enquêtes. « Nous espérons que les enquêtes en cours donneront plus de lumière sur ce cas », a encore dit à Anadolu le porte-parole de la police.

Pour la famille de la victime, ces explications de la police ne sont qu’un "tissu de mensonges", selon le terme d'André Bizoza, parent de la victime.

Âgé de 27 ans Pascal trésor Nhsimirimana était reconnu comme un grand talent de la musique traditionnelle burundaise. Il chantait dans le groupe Amagaba [lances des guerriers traditionnels en
Kirundi, langue officielle].

Au même moment, le parti Front national de libération (FNL) de l’opposant Agathon Rwasa apprenait l’assassinat du jeune William Nimubona, président de la ligue des jeunes de ce parti dans le quartier Kavumu (Nord de Bujumbura).

La police a également commencé ses enquêtes. « Nous avons vu son corps comme tout le monde, nous ignorons pourquoi et par qui il a été tué », a expliqué à Anadolu le commissaire de police Ferdinand Ngandabanka.

Ces tueries quasi-quotidiennes interviennent alors que le Président Pierre Nkurunziza estimait, dans son discours de fin d'’année, que 2015 s'est achevé dans "la paix, la joie et la tranquillité".

Des centaines de morts ont été enregistrées depuis avril 2015, quand une candidature controversée de Nkurunziza a plongé le pays dans une grave crise sécuritaire et humanitaire.