CENTRAFRIQUE DE SAMBA PANZA : LE PAYS DE TOUS LES DANGERS
Par Chancel SEKODE NDEUGBAYI, Enseignant et Ecrivain
Rarement les centrafricains auront connu une période aussi bouillante. A quelques semaines du Dialogue Politique Inclusif, ils assistent médusés ou amusés, horrifiés ou terrorisés, à un affrontement à couteaux tirés entre le camp gouvernemental et les redoutables bandits de tous poils Anti Balaka en plein Bangui, et les Ex-SELEKA dans les provinces septentrionales : Prises d’otages et rapt « nouvelles formules » scandent désormais le quotidien des populations. Au cœur de cette guerre inédite et à en croire les forces des ténèbres: la tenue du Dialogue national et l’hypothèse de la participation ou non des anciens chefs de guerre BOZIZE YANGOUVONDA FRANCOIS et son nouvel allié DJOTODJA MICHEL AM NANDROKO. Nouveau stratagème pour peser lourd et se refaire une place au soleil.
Mais les questions que l’on se pose sont les suivantes : Madame la présidente Catherine SAMBA PANZA a –t-elle vraiment les coudées franches pour conduire en bonne intelligence cette transition jusqu’à bon port ? N’y a-t-il pas lieu d’évoquer une fatale erreur de casting quant à sa désignation à tort ou à raison comme la femme de la situation ? Mais la MINUCA, à quoi ça sert?
A chacun d’y réfléchir… !!! Toutefois, à l’allure où vont les choses, il est légitime d’exprimer une certaine déception et stupéfaction quant à la situation sécuritaire toujours très préoccupante sur tout le territoire national. Car un an déjà après son investiture à la tête du pays, tout patauge, le pouvoir central est toujours et nettement dépassé. Il existe désormais ce que qualifieraient nos amis anglo-saxons de « NO GO ZONES » tant à Bangui la capitale que dans de nombreuses provinces.
Le « Modus operandi » de kidnapping version centrafricaine !!!
Après l’enlèvement et la libération de l’humanitaire française Claudia PRIEST et bien d’autres cas moins médiatisés, c’est au tour du gouvernement KAMOUN 2 et donc la République d’être frappée en plein cœur avec le kidnapping de Monsieur Armel SAYO, ministre de la Jeunesse et des Sports. Tout ceci ne sert-il pas à un certain dessein ?
Du jamais vu en Centrafrique. Ce spectacle humiliant et déprimant que nous offrent les acteurs de la crise centrafricaine est de nature à donner de gros boutons à plus d’un.
Alors à qui le prochain épisode ?
De peur de pratiquer de l’uchronie, pur néologisme d’utopie, cela devrait faire trembler même au plus haut sommet de l’Etat. Car toujours à l’allure où s’écrit actuellement l’histoire, il n’est pas impossible d’apprendre d’ici là que Madame la présidente de la Centrafrique et son Premier ministre ont été à leur tour enlevés, ligotés, bastonnés, trainés au sol et faits prisonniers par tel ou tel.
Et si cela se produisait ?
Sans aucun doute, ça leur permettrait de comprendre enfin que gérer une nation, c’est faire appliquer la justice, c’est combattre l’impunité, c’est ne jamais laisser faire, et dans le cas de la Centrafrique c’est appliquer intégralement les résolutions des Nations-Unies, en une phrase, c’est faire preuve de courage. Car comme dirait l’autre, nous ne devons pas compter sur ceux-là mêmes qui nous ont emmené des problèmes pour les résoudre.
Et pourtant, même si nous ne pouvons pas être d’accord sur le pourquoi des choses, ensemble nous pouvons réfléchir sur le comment.
En vérité, je pense que c’est l’immobilisme des Autorités centrafricaines de la Transition notamment la nonchalance de la MINUSCA qui commencent à se retourner violemment contre elles. Malheureusement, ce sont bien souvent des populations innocentes qui continuent d’en être tributaires. Or, même si nous ne pouvons pas être d’accord sur le pourquoi, ensemble nous pouvons néanmoins réfléchir sur le comment.
Alors, chers Gouvernants, comment faire pour réussir ? Mieux vaut tard que jamais, ouvrez enfin votre intelligence, agissez sans complaisance, désarmez sans conditions, exercez la justice et la CENTRAFRIQUE EN SORTIRA GUERIE ET LES CENTRAFRICAINS GRANDIS.
Que Dieu bénisse notre Centrafrique !!!
Fait à Paris le 26 janv. 15
Chancel SEKODE NDEUGBAYI