Un projet controversé
La création du parc national de Ma Mbed Mbed, dans le département du Mayo-Kani, suscite une vive opposition de la part des populations locales, notamment les Toupouri. Ces derniers ont manifesté leur mécontentement de manière spectaculaire, dénonçant un projet qu'ils considèrent comme une véritable menace pour leur mode de vie.
Les raisons de la colère
Les populations locales avancent plusieurs arguments pour justifier leur opposition :
- Conflits homme-faune : Les éléphants, en particulier, causent d'importants dégâts aux cultures et aux habitations. Les populations craignent une augmentation de ces conflits avec la création du parc.
- Perte de terres : La création du parc entraîne souvent des restrictions d'accès aux ressources naturelles, ce qui limite les activités agricoles et d'élevage des populations locales.
- Manque de concertation : Les populations locales estiment n'avoir pas été suffisamment consultées lors de la prise de décision.
Une mobilisation sans précédent
Les manifestations organisées le 30 janvier par les populations de Guidiguis et de Taïbong témoignent d'une forte mobilisation. Le maire de Taïbong, Binwé Colbert, a été particulièrement virulent dans ses critiques, comparant les éléphants à des "chiens de compagnie".
Les autorités face à une situation délicate
Face à cette situation explosive, les autorités administratives ont tenté d'apaiser les tensions. Le préfet du Mayo Kani et le sous-préfet de Taïbong se sont rendus sur place pour discuter avec les populations.
Parallèlement, le lamido de Guidiguis, qui avait pourtant soutenu le projet de parc national, a été vivement critiqué pour son attitude jugée opportuniste.
Les enjeux de cette crise
Cette crise met en lumière les difficultés liées à la conservation de la biodiversité en Afrique. Il est essentiel de trouver des solutions qui permettent de concilier les besoins de conservation de la nature et les intérêts des populations locales.
Le cas du parc national de Ma Mbed Mbed illustre les tensions qui peuvent naître entre les projets de conservation et les intérêts des populations locales. Il est urgent de trouver des solutions durables pour résoudre ce conflit et garantir la coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature.