La Sangaris s'en va.
Tout le monde se souvient encore de l'entrée remarquée de cette force en Centrafrique, de l'enthousiasme des populations meurtries qui ont applaudi les militaires français, qu'elles considéraient alors comme des libérateurs.
Trois ans plus tard, les << libérateurs >> plient bagage dans l'indifférence générale, et au moment même où nous assistons à une recrudescence des tueries.
La nature a horreur du vide. Le départ des militaires français ouvre aux groupes armés un véritable boulevard, dans leur projet de reconquête du pays. La Séléka, la plus redoutable des cliques factieuses, sait maintenant qu'elle n'a plus en face que la MINUSCA, qui n'a pas les moyens de la Sangaris. Ces deux dernières forces, venues protéger les populations civiles en danger, avaient procédé, dans un premier temps, à un semblant de désarmement avant de se transformer en forces d'interposition ou de dissuasion, au demeurant très peu dissuasives, puisqu'elles n'ont pu empêcher la perpétration de plusieurs tueries et massacres dans le pays.
L'étau se resserre donc un peu plus sur les populations civiles dénutries, désorientées et désabusées, qui n'hésitent plus ( n'ayant plus rien à perdre ), à demander le départ du contingent camerounais de Bocaranga, accusé de soutenir le rebelle Sidiki, le départ du contingent pakistanais de Kaga Bandoro, de Bambari et de Ngakobo, le départ en somme de toute la MINUSCA. Une telle exigence ne peut être dictée que par un immense désespoir.
Le peuple n'en peut plus. On lui avait fait miroiter l'élection présidentielle comme l'ultime remède à ses malheurs, la panacée. Il se retrouve en face des groupes armés mieux armés, mieux organisés et mieux aguerris qu'au début du coup d'État de la Séléka. On lui avait imposé la démocratie sans prendre le temps de ramasser au préalable les armes qui faisaient la loi. Il se retrouve démuni en face des armes qui faisaient la loi. On lui avait promis l'État de droit. Il se retrouve dans un drôle d'État, où la force prime le droit. Il se retrouve dans un État divisé, saucissonné par les groupes armés. C'est désespérant. D'autant que tout concourt à la pérennisation des rebelles. Un conflit sans fin, que rien ne semble pouvoir arrêter. Un calvaire sans nom, qui ne laisse nulle part en sécurité les populations assiégées dans leur propre pays. Voilà le visage hideux de la guerre civile qui ravage le cœur du continent noir.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir, que la Séléka a déjà exercé, mais avec une violence telle qu'on a parlé de conflit confessionnel en Centrafrique.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir ! Et tant pis pour les civils, qui peuvent crever par centaines et par milliers.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir à tout prix, et quand bien même ils devaient passer sur une montagne de cadavres.
GBANDI Anatole
Tout le monde se souvient encore de l'entrée remarquée de cette force en Centrafrique, de l'enthousiasme des populations meurtries qui ont applaudi les militaires français, qu'elles considéraient alors comme des libérateurs.
Trois ans plus tard, les << libérateurs >> plient bagage dans l'indifférence générale, et au moment même où nous assistons à une recrudescence des tueries.
La nature a horreur du vide. Le départ des militaires français ouvre aux groupes armés un véritable boulevard, dans leur projet de reconquête du pays. La Séléka, la plus redoutable des cliques factieuses, sait maintenant qu'elle n'a plus en face que la MINUSCA, qui n'a pas les moyens de la Sangaris. Ces deux dernières forces, venues protéger les populations civiles en danger, avaient procédé, dans un premier temps, à un semblant de désarmement avant de se transformer en forces d'interposition ou de dissuasion, au demeurant très peu dissuasives, puisqu'elles n'ont pu empêcher la perpétration de plusieurs tueries et massacres dans le pays.
L'étau se resserre donc un peu plus sur les populations civiles dénutries, désorientées et désabusées, qui n'hésitent plus ( n'ayant plus rien à perdre ), à demander le départ du contingent camerounais de Bocaranga, accusé de soutenir le rebelle Sidiki, le départ du contingent pakistanais de Kaga Bandoro, de Bambari et de Ngakobo, le départ en somme de toute la MINUSCA. Une telle exigence ne peut être dictée que par un immense désespoir.
Le peuple n'en peut plus. On lui avait fait miroiter l'élection présidentielle comme l'ultime remède à ses malheurs, la panacée. Il se retrouve en face des groupes armés mieux armés, mieux organisés et mieux aguerris qu'au début du coup d'État de la Séléka. On lui avait imposé la démocratie sans prendre le temps de ramasser au préalable les armes qui faisaient la loi. Il se retrouve démuni en face des armes qui faisaient la loi. On lui avait promis l'État de droit. Il se retrouve dans un drôle d'État, où la force prime le droit. Il se retrouve dans un État divisé, saucissonné par les groupes armés. C'est désespérant. D'autant que tout concourt à la pérennisation des rebelles. Un conflit sans fin, que rien ne semble pouvoir arrêter. Un calvaire sans nom, qui ne laisse nulle part en sécurité les populations assiégées dans leur propre pays. Voilà le visage hideux de la guerre civile qui ravage le cœur du continent noir.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir, que la Séléka a déjà exercé, mais avec une violence telle qu'on a parlé de conflit confessionnel en Centrafrique.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir ! Et tant pis pour les civils, qui peuvent crever par centaines et par milliers.
Que veulent les groupes armés ? Le pouvoir à tout prix, et quand bien même ils devaient passer sur une montagne de cadavres.
GBANDI Anatole