Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Par delà les vitupérations acrimonieuses de la Centrafrique profonde contre le Gouvernement du Premier ministre Nzapayéke,il est aisé d'admettre que le pays doit sortir de ce bourbier qui menace vraisemblablement de l'engloutir.A vrai dire, les défis sont énormes et la Présidente de la République semble en avoir une certaine lisibilité.D'un ton braque,elle avait dressé dans ses premiers discours, les défis prioritaires qu'elle s'évertuera d'affronter avec le Gouvernement durant toute la transition. A priori, le Gouvernement du Premier ministre Nzapayéke doit mettre en musique dans les prochains jours un programme d'action globale qui lui permettra d'absorber partiellement tous les défis qui s'imposent au pays.Un vaste chantier qui nécessite un investissement humain, financier et matériel... Il serait souhaitable que la Présidente Samba Panza et son Gouvernement ressortent clairement les attentes du peuple centrafricain dans la politique globale du pays.
Quasiment tous les Centrafricains s'accordent à dire qu'il ne peut y avoir réconciliation sans la justice et la réparation.Or la Présidente n'a jamais évoqué dans ses discours, la poursuite inéluctable de tous les auteurs de différentes exactions et crimes délictueux.Sitôt élue, la Présidente avait juste appelé toutes les forces vives de la nation à la réconciliation et demandé à tous les miliciens d’intégrer les forces armées centrafricaines si tels étaient leurs souhaits.A fortiori, l'appel de la Présidente a fait l'objet d'une critique acerbe par plusieurs analystes de la crise centrafricaine.D'abord, ils s'interrogent sur la nature d'une telle réconciliation si on occulte d'emblée la justice et la réparation. Aussi,ils estiment que la Présidente doit mettre en place une commission nationale d'enquête sur la brume contemporaine depuis Décembre 2012 jusqu'à nos jours en vue de contraindre les responsables bien que l'ONU aurait approuvé la poursuite des auteurs des différents massacres et autres faits délictueux en Centrafrique.Ensuite,Ces analystes ergotent que l'armée n'est point un dépotoir pour résorber sans coup férir un conglomérat de bandits ou des trublions qui ne s'identifient que par une violence abyssale d'une autre ère.Enfin, ils souhaitent que le Ministre de la défense organise dans un bref délai les états généraux de la défense dans l'unique but de faire la relecture des recommandations antérieures de la dite assise et de traiter minutieusement l'intégration systémique de tous les miliciens désireux au sein des forces armés centrafricaines.
A contrario, le silence ahurissant de la Présidente laisse transparaître clairement une procrastination qui trouve un début de réponse dans l'intervention du sulfureux Abakar Sabone sur RFI:"Le départ de Djotodia a été négocie..."La poursuite des auteurs des exactions fait ' il partie des points négociés pour faciliter le départ de Djotodia? Patatras! Les victimes doivent ' elles se rendre justice elles-mêmes? A l'évidence, il est important que le Gouvernement s'active pleinement autour des circonvolutions paperassières qui permettront un dénouement effectif de la crise.Fort de tout ce qui précède, la Présidente doit mettre les attentes du peuple centrafricain au coeur de ses politiques globales.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
[email protected]
France, Vitré
France, Vitré