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Son Excellence Madame ZUMA Présidente de la commission de l’Union Africaine
Objet: Lettre ouverte à la présidente de la commission de l’union Africaine concernant le réarmement des Forces armées Centrafricaine et la violation de la liberté d’expression du peuple par le Gouvernement Centrafricain.
Excellence madame la présidente,
Nous, membre du collectif touche pas à ma constitution, attaché aux valeurs constitutionnelles et à la défense des droits de l’Homme, présentons à travers cette lettre nos remerciements les plus sincère pour la grande commisération dont votre institution a eu en précipitant la force de maintien de paix de l’Union Africaine à la rescousse du peuple Centrafricain meurtri par les exactions et exécutions extra-judiciaires quotidiennes de nos frères les Anti balaka, Seleka et enfin torturé moralement, émotionnellement, financièrement par la décision du Gouvernement de supprimé l’envoie des sms. Aucun mot ne peut qualifier l'intensité de l’émotion et le caractère douloureux de cette décision qu’a pris le gouvernement Centrafricain.
Toute fois dans le souci d’éviter toute entrave à vos efforts plus que précieux de maintien de paix et de rétablissement de l’ordre constitutionnel, le collectif tient à préciser :
Acte N°1 : De la violation flagrante des droits de l’homme et de la liberté d’opinion, d’expression (Suppression des sms) garantie par les traités internationaux ainsi que la constitution.
Acte N°2 : De l’absence notoire des Forces Armées Centrafricaine dans la résolution de ce conflit.
Rappelant que les droits fondamentaux de l’individu tels qu’ils sont proclamés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme tel la liberté d’opinion, d’expression, de la presse, d’association, de manifestation, etc. sont garantie par la charte constitutionnelle en son article 17 qui dispose :
La liberté d'informer, d'exprimer et de diffuser ses opinions par la parole, la plume et l’image, sous réserve du respect des droits d'autrui, est garantie individuellement et collectivement.
L’État garantit la liberté de manifestation pacifique.
Le secret de la correspondance ainsi que celui des communications postales, électroniques, télégraphiques et téléphoniques sont inviolables.
II ne peut être ordonné de restriction aux dispositions ci-dessus qu'en application d'une loi. De même que les citoyens, les dirigeants politiques sont soumis au respect de droit, l’organisation de l’État, la forme du gouvernement, la répartition des pouvoirs, sont consignés dans une loi fondamentale, la Constitution. L’État ne peut pas prendre n’importe quelle décision, il doit se conformer à la Charte Constitutionnelle qui fait office de Constitution durant la transition, qui garantit la liberté des individus. Ainsi, les droits individuels des citoyens sont protégés contre les excès de pouvoir. C’est ce que l’on appelle l’État de droit.
En vertu de quelle loi le gouvernement se permet de suspendre l’utilisation des SMS ?
Le Collectif se réserve le droit de demander, à Son Excellence madame la présidente de la commission de l’union Africaine, pourquoi de tel indifférence vis-à-vis de la violation de l’article 3 du Protocole Relatif à la Création du Conseil de Paix et de Sécurité de L’Union Africaine qui dispose : f. de promouvoir et d’encourager les pratiques démocratiques, la bonne gouvernance et l'état de droit, la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect du caractère sacré de la vie humaine, ainsi que du droit international humanitaire, dans le cadre des efforts de prévention des conflits.
Excellence, en interdisant l’utilisation des SMS en Centrafrique, le gouvernement de la transition n’est pas en train d’envoyer un signal fort à la commission de l’union Africaine que les textes du Conseil de Paix et de Sécurité de l’union Africaine demeure seulement sur papier ? La population Centrafricaine qui a salué l’envoie des troupes Africaine de maintien de la paix en RCA, une population qui vit majoritairement avec moins d’un dollar par jour, dont le seul moyen de communication abordable a été suspendu, conformément à la disposition de l’article 3 ci-dessus, n’est-ce pas les libertés fondamentales (SMS y compris) sont garantie pour cette population ?
Est-ce promouvoir les pratiques démocratiques, la bonne gouvernance est de rester indiffèrent face à une violation grotesque de la liberté fondamentale en plein 21ème siècle en interdisant aux citoyens de communiquer.
Excellence vous avez affirmé au mois de mai à Alger, "Notre sécurité globale est de la responsabilité du Conseil de sécurité des Nations Unies, mais nous, Africains, avons réalisé que l'ONU nous ramène parfois des solutions qui ne sont pas réalistes pour l'Afrique" ensuite vous avez dit "l'UA a décidé d'avoir son propre Conseil de sécurité, et son architecture de paix et de sécurité, afin de faire face aux conflits" puis vous avez cité, "Si vous prenez le cas de la République centrafricaine (RCA), ceux qui souffrent le plus sont les troupes africaines qui sont engagées là-bas. Des troupes françaises y sont aussi. Mais si les troupes africaines n'y étaient pas, ça serait un désastre humanitaire"
Contrairement aux fables raconter par certains membres du gouvernement dont la présidente de la transition aucun de ces articles cité ci-dessus n’est respecté et l’absence des Forces Armées Centrafricaines favorise le massacre du peuple.
Le Collectif vous invite à mener vos investigations pour vérifier la véracité de nos assertions auprès de la population et demande :
1. Le rétablissement des envois et réception des SMS tant au niveau national qu’international interdit par le premier ministre chef du gouvernement avec la bénédiction de la présidente de la transition.
2. Le réarmement pur et simple des forces armées Centrafricaine.
Ces deux points constituent un immense soulagement pour le peuple qui ne sait à quel saint se vouer.
En vous assurant Excellence, de l’importance de votre aide pour éviter un soulèvement populaire en gestation, veuillez recevoir ici, l’expression de notre sincère considération.
Fait à Dakar, le 22/06/2014
Le Coordonnateur Général Adjoint
Gerard Nga Boukanga Gononguele
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