Par Ahamed Cissé
Point n’est besoin de forcer l’évidence en rappelant que le peuple centrafricain dans son ensemble vit une tragédie humanitaire et sociale, consécutive à la crise politique qui a provoqué l’effondrement des structures étatiques.
La catastrophe annoncée a donc bien eu lieu. Elle est gigantesque. À l’image de la désespérance des Centrafricains : le pays est désormais livré aux seigneurs de guerre et aux crapules qui dictent la marche à suivre. À tel point que la population, livrée à elle-même, en est réduit à fuir pour se mettre à l’abri ou, plus hypothétique, à se confier à la protection divine.
À la folie meurtrière qui s’est emparée du pays, il faut y ajouter une pathologie destructrice. Celle qui conduit les milices Anti-balaka ou la rébellion Séléka à s’en prendre au domicile de particuliers. Nombreuses, sont en effet, les maisons et autres biens privés qui ont été pillés et détruits par ces grands criminels devant l’éternel.
C’est donc cette folie qui les a poussé à s’attaquer à dame Delphine Maka. Celle-ci, qui n’a rien à voir avec l’un ou l’autre camp en conflit en Centrafrique a v u son domicile et ses biens pillés. Ce qui l’a contraint à fuir. Mais c’est sans compter avec la hargne pernicieuse de ses détracteurs qui vont continuer à la chercher dans tout Bangui.
Aujourd’hui encore, cette pauvre femme est portée disparue mais son domicile de Bangui continue de recevoir les nombreuses visites des hommes armés. Pourquoi ces miliciens la recherche-t-elle? Qu’a-t-elle fait pour mériter un tel acharnement ? Toutes questions qui méritent bien un élément de réponse de la part des autorités qui devaient brider les pulsions meurtrières des puissants afin de protéger les faibles.