Eve Malonga - V.M - Michal Mamadou
BANGUI (LNC) — Bangui la capitale est bien une ville de pari, mais en vérité, de pari sur sa sécurité et sa survie. Le Bangui la coquette des années 50 n'est plus qu'un vague souvenir, dont les actuels habitants n'ont plus qu'une vague et très lointaine idée.
Les jours passent dans la capitale centrafricaine, et les violences et l'insécurité y perdurent.
Moins de 36 heures après l'embuscade au quartier "Combattant" ayant amené l'assassinat de 2 cadres de l'UPC (Séléka) se rendant à l'aéroport de Bangui en taxi, pour une rencontre dans cadre des discussion de paix dans le pays avec le gouvernement, le processus de vengeance n'a pas tardé à se déclencher.
Dès le matin de ce mardi 27 octobre, on vit des barricades s'ériger sur l'avenue Boganda, la seule côté sud de Bangui, menant au quartier du PK5 à majorité musulmane. Des tirs d'armes se firent entendre, puis s'ensuivirent des actes de vandalisme divers, destruction, vols et pillages de maisons et de commerce de "musulmans" du quartier "Lakouanga".
Réplique de vengeance en fait pour, quelques heures avant, des meurtres de trois habitants de "Lakouanga", s'étant rendu au quartier du PK5 pour leurs affaires, mais qui furent pris à partie, et assassinés.
Il s'en est suivi des actes de violences des deux côtés que les forces internationales eurent bien du mal à juguler...
Bilan provisoire de ces actes de vengeances à répétition des deux côtés : déjà 12 morts et une dizaine de blessés.
REACTIONS
Au quartier du KM5, Ousmane Abakar le porte parole de la communauté musulmane a réagi : « La population du 3e arrondissement condamne cet acte. Elle désire rester soudée avec les populations d’autres arrondissements. Le 3e arrondissement est vaste, il est difficile de contrôler tout le monde. [..] Hier au marché Combattant, ce sont quatre éléments de l’UPC qui avaient pris part à une réunion au niveau de l’aéroport qui ont été tués. L’un d’eux a été sauvé grâce aux forces internationales et reçoit des soins à l’hôpital ».
Côté gouvernement, c'est par un communiqué que Dominique Saïd Panguindji, le ministre de la Sécurité publique et porte parole du gouvernement a commenté, jugeant que "ces événements sont le fruit d’un travail des ennemis de la paix" : « Le détonateur de cette énième crise est l’agression injuste dont ont été victimes quatre éléments de l’UPC, qui pourtant séjournaient à Bangui dans le cadre du dialogue et de la concertation, pour examiner de manière consensuelle et pacifique toutes les voies de sortie de crise. Et comme on pouvait s’y attendre, des paisibles citoyens non musulmans qui se trouvaient dans le secteur du Km5 dans le cadre de leur activité lucrative ont été malheureusement pris à partie. Dans le même temps des tentatives d’incursion ont été signalées au niveau de Castors et du 5e arrondissement. Le bilan provisoire est de sept morts et un blessé dont le pronostic vital est aujourd’hui favorable. [..] Le gouvernement condamne avec force cette violence inutile qui n’a pas d’autre but que d’instaurer la terreur et le chaos. Il tient par ailleurs à exprimer ses condoléances aux familles éprouvées et sa compassion aux victimes collatérales qui demeurent dans la souffrance. En direction de la population centrafricaine, en générale et de celle du 2e arrondissement de Bangui en particulier, le gouvernement lance un appel au calme et à la retenue. L’érection des barricades n’est pas une solution. Aux jeunes de Lakouanga, il est temps de vous ressaisir. Votre arrondissement est et doit rester le symbole de la cohésion sociale et du vivre ensemble sans heurts entre chrétiens et musulmans. Ne détruisez pas ce que vous avez mis du temps pour construire. C’est pourquoi nous devons tous rester vigilent et privilégier les solutions pacifiques de sortie de crise ».
© Octobre 2015 LNC - LA NOUVELLE CENTRAFRIQUE
BANGUI (LNC) — Bangui la capitale est bien une ville de pari, mais en vérité, de pari sur sa sécurité et sa survie. Le Bangui la coquette des années 50 n'est plus qu'un vague souvenir, dont les actuels habitants n'ont plus qu'une vague et très lointaine idée.
Les jours passent dans la capitale centrafricaine, et les violences et l'insécurité y perdurent.
Moins de 36 heures après l'embuscade au quartier "Combattant" ayant amené l'assassinat de 2 cadres de l'UPC (Séléka) se rendant à l'aéroport de Bangui en taxi, pour une rencontre dans cadre des discussion de paix dans le pays avec le gouvernement, le processus de vengeance n'a pas tardé à se déclencher.
Dès le matin de ce mardi 27 octobre, on vit des barricades s'ériger sur l'avenue Boganda, la seule côté sud de Bangui, menant au quartier du PK5 à majorité musulmane. Des tirs d'armes se firent entendre, puis s'ensuivirent des actes de vandalisme divers, destruction, vols et pillages de maisons et de commerce de "musulmans" du quartier "Lakouanga".
Réplique de vengeance en fait pour, quelques heures avant, des meurtres de trois habitants de "Lakouanga", s'étant rendu au quartier du PK5 pour leurs affaires, mais qui furent pris à partie, et assassinés.
Il s'en est suivi des actes de violences des deux côtés que les forces internationales eurent bien du mal à juguler...
Bilan provisoire de ces actes de vengeances à répétition des deux côtés : déjà 12 morts et une dizaine de blessés.
REACTIONS
Au quartier du KM5, Ousmane Abakar le porte parole de la communauté musulmane a réagi : « La population du 3e arrondissement condamne cet acte. Elle désire rester soudée avec les populations d’autres arrondissements. Le 3e arrondissement est vaste, il est difficile de contrôler tout le monde. [..] Hier au marché Combattant, ce sont quatre éléments de l’UPC qui avaient pris part à une réunion au niveau de l’aéroport qui ont été tués. L’un d’eux a été sauvé grâce aux forces internationales et reçoit des soins à l’hôpital ».
Côté gouvernement, c'est par un communiqué que Dominique Saïd Panguindji, le ministre de la Sécurité publique et porte parole du gouvernement a commenté, jugeant que "ces événements sont le fruit d’un travail des ennemis de la paix" : « Le détonateur de cette énième crise est l’agression injuste dont ont été victimes quatre éléments de l’UPC, qui pourtant séjournaient à Bangui dans le cadre du dialogue et de la concertation, pour examiner de manière consensuelle et pacifique toutes les voies de sortie de crise. Et comme on pouvait s’y attendre, des paisibles citoyens non musulmans qui se trouvaient dans le secteur du Km5 dans le cadre de leur activité lucrative ont été malheureusement pris à partie. Dans le même temps des tentatives d’incursion ont été signalées au niveau de Castors et du 5e arrondissement. Le bilan provisoire est de sept morts et un blessé dont le pronostic vital est aujourd’hui favorable. [..] Le gouvernement condamne avec force cette violence inutile qui n’a pas d’autre but que d’instaurer la terreur et le chaos. Il tient par ailleurs à exprimer ses condoléances aux familles éprouvées et sa compassion aux victimes collatérales qui demeurent dans la souffrance. En direction de la population centrafricaine, en générale et de celle du 2e arrondissement de Bangui en particulier, le gouvernement lance un appel au calme et à la retenue. L’érection des barricades n’est pas une solution. Aux jeunes de Lakouanga, il est temps de vous ressaisir. Votre arrondissement est et doit rester le symbole de la cohésion sociale et du vivre ensemble sans heurts entre chrétiens et musulmans. Ne détruisez pas ce que vous avez mis du temps pour construire. C’est pourquoi nous devons tous rester vigilent et privilégier les solutions pacifiques de sortie de crise ».
© Octobre 2015 LNC - LA NOUVELLE CENTRAFRIQUE