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AFRIQUE

Chine-Tchad : ensemble sur la voie d’une modernisation unique


Alwihda Info | Par Zhang Shanhui, présentatrice et commentatrice à CGTN français, et chercheuse au Center for China and Globalization (CCG). - 8 Janvier 2025


La tradition de la diplomatie chinoise se manifeste une fois de plus avec la première étape de la visite du ministre des Affaires étrangères en Afrique.


Depuis le 6 janvier 2025, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères, a entamé une tournée africaine, marquant ainsi le début d'une nouvelle année diplomatique. Cette tradition, qui perdure depuis 35 ans, souligne l'importance stratégique que la Chine accorde au continent africain. Les quatre pays visités (Namibie, Congo-Brazzaville, Tchad et Nigeria) illustrent la richesse des relations sino-africaines.

Qu'en est-il des relations entre la Chine et le Tchad ? Riche en ressources pétrolières, le Tchad joue un rôle essentiel dans la sécurité régionale en Afrique de l'Ouest. L'an dernier, les relations sino-tchadiennes ont été élevées au rang de partenariat stratégique, faisant du Tchad le principal partenaire commercial et d'investissement de la Chine dans la région.

Ces dernières années, ces relations ont connu un essor remarquable, illustré par le récent Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Beijing. D’un côté, on voit bien la volonté de la Chine de proposer une modernisation ouverte et inclusive, en s’appuyant sur les six dimensions évoquées par le président Xi Jinping : justice, ouverture, inclusion, écologie, sécurité et bien-être.

De l’autre côté, le Tchad s’affirme comme un partenaire de plus en plus solide, prêt à saisir ces nouvelles opportunités. Un exemple qui m’a vraiment interpellé, c’est la formation de 30 employés tchadiens dans les installations pétrolières de Yumen, en Chine.

Imaginez la scène : des techniciens tchadiens plongés au cœur de la plus ancienne base pétrolière chinoise, acquérant des compétences de pointe pendant 90 jours. À leur retour, ils deviennent des piliers techniques dans la raffinerie d’Emdjamel (N’Djamena), contribuant directement à l’autonomie énergétique du pays.

Avant 2006, le Tchad exportait son pétrole brut et importait ses produits raffinés, mais aujourd’hui, grâce à la coopération chinoise, le pays dispose d’une chaîne pétrolière intégrée. Dans le domaine agricole, l’histoire est tout aussi intéressante.

Saviez-vous que des experts chinois ont appris aux agriculteurs tchadiens à pratiquer la « transplantation de semis de riz » ? Résultat : des rendements multipliés dans les zones pilotes, et surtout une nouvelle perspective pour la sécurité alimentaire. Certains agriculteurs m’ont même raconté qu’ils n’auraient jamais imaginé cultiver du riz de cette manière, et encore moins doubler leur production.

Et puis, n’oublions pas l’aspect sanitaire. L’envoi de médecins chinois et la mise en place de centres médicaux conjoints sont cruciaux pour un pays où l’accès aux soins demeure un vrai défi. Ce soutien concret va bien au-delà des promesses : il touche la vie quotidienne des communautés les plus isolées.

En somme, grâce à ces actions très concrètes de l’énergie à l’agriculture en passant par la santé, la coopération sino-tchadienne montre comment un partenariat peut devenir un véritable moteur de modernisation avec la nouvelle impulsion du Forum sur la coopération sino-africaine.

Il ne fait aucun doute que le Tchad, fort de sa jeunesse et de ses ressources, est en bonne voie pour tracer sa propre route vers un développement durable et adapté à son contexte.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)