Trop c’est trop. Ce n’est pas possible, je ne peux pas me taire. C’est grave, très grave même. Ce n’est pas une petite histoire, ce n’est pas une mince affaire. Non, non et non. C’est bien plus grand que ce qu’il y parait. Ce n’était pas possible de ne rien dire. Il me fallait hurler. Oui, hurler. Oui, il me faut hurler. Prendre ma part de responsabilité. Crier au réveil des consciences, dénoncer ce petit feu, cette fumée qui débute tout juste et que tout le monde ignore un peu ou fait mine de ne rien voir. L’apprenti pyromane est déterminé et passe son temps à souffler dessus. On oublie que les petits feux deviennent des très grands. Que nous naissons bébés avant de devenir des adultes. Dans ce cas de figure, on parle de quelqu’un qui a une certaine audience médiatique, quelqu’un qui de rien se lance vers quelque chose d’incendiaire. Oui, de catastrophique. Mettre son peuple à feu et à sang, et pas que son peuple, puisque le Congo Brazzaville ne se situe pas sur la lune, mais sur terre et possède des frontières avec le Cameroun, Kinshasa, Angola, Centrafrique et Gabon. Alors ceci n’est pas une petite affaire, ce n’est pas un feu à négliger, il faut éteindre cela au plus vite, sinon ça brûlera toutes les maisons. Je refuse de faire comme si je n’avais rien lu ou vu venir, ma conscience me le rappellera.
J’ai contacté Alain Mabanckou bien avant sa leçon inaugurale au Collège de France, pour lui poser quelques questions sur son dernier livre et notamment sur Boko Haram et consort, et il m’a répondu qu’il ne pouvait pas répondre à mes questions parce qu’il n’était pas spécialiste de la politique africaine. Oui, c’est comme ça qu’il a répondu, je pense, c’est à peu près ce qu’il a écrit. Je suis étonné qu’il soit devenu tout à coup grand spécialiste, selon lui, du Congo Brazzaville. Il s’est d’ailleurs tellement énervé qu’il a qualifié le ministre congolais de la Culture de : « ministre d’Inculture ». Je ne suis pas toujours d’accord quand, dans ses œuvres, Mabanckou exprime clairement ses positions. C’est de son droit de le faire s’il en a l’envie et c’est aussi du mien de ne pas l’apprécier. Par exemple, dans le « sanglot de l’homme noir », qui est par ailleurs le livre que je ne supporte pas, que j’ai réellement eu du mal à lire jusqu’à la fin, que je n’aime pas, le raté sûrement ! Je n’ai pas du tout affectionné la manière dont il s’est transformé en sociologue de bas étage et a déversé un ramassis de conneries. J’aurais le temps, une autrefois, d’écrire une critique détaillée sur cette œuvre, parce que je ne suis pas du genre à dire : « je n’aime pas », sans toutefois expliquer les raisons.
Je reviens sur mon sujet. Je pense qu’Alain Mabanckou déconne en s’acharnant comme il le fait sur Denis Sassou Nguesso, c’est d’un ridicule abyssal, d’une laideur effrayante, un jeu de très mauvais goût qui contribue à dénigrer l’image du Congo Brazzaville et de l’Afrique en général. Il est écrivain, il écrit des livres, il a reçu des prix. Ça se voit qu’il veut prendre la grosse tête. Oui, il se voit grand. Oui, plus grand que sa taille. Il se croit être au-dessus des Congolais et des Africains. Il se voit président du Congo, ce qui est par ailleurs son droit, il peut rêver si ça lui chante, puisqu’il est aussi de nationalité congolaise et que tout Congolais peut se lancer dans cette course à la présidentielle. Mais il y a un souci, oui il y a quelque chose. Mabanckou croit peut-être qu’on devient président sans être candidat, oui il veut l’être sans être élu. Comment on appelle cela si ce n’est pas un coup d’État ? Je suis très étonné par ce retournement de veste, car, à ma connaissance, il vendait très bien les qualités de son très beau pays. Quelle est la soupe qu’il l’a fait chavirer ? Qui a concocté cette soupe ? Qui est derrière tout ça ? On dit souvent que les hommes changent et c’est de son droit de changer, s’il le souhaite, mais je me pose ces questions :
Pense-t-il à ces familles qui ne vivent que du tourisme ? À ces femmes commerçantes ou agricultrices qui ont besoin de continuer à vaquer à leurs occupations ? À ces jeunes au chômage, qui ont besoin de trouver un boulot, quand on sait que les investisseurs ne vont plus que là où c’est stable ? À ces Congolais de l’étranger qui aimeraient retourner dans leur pays, voir leurs familles en santé et profiter d’un peu de chaleur ? À ces hommes et femmes qui ont connu la guerre autrefois et veulent la paix ? Est-il au courant qu’aucun parent ne souhaiterait voir son enfant grandir dans la guerre ? Alain Mabanckou gardera-t-il, bien au chaud, en Europe ou ailleurs, ses enfants pendant que ceux des autres iront mourir au front ? Sait-il que la zone du bassin du Congo n’est pas stable en ce moment avec les histoires de Boko Haram et consort ? Oublie-t-il ce qu’il y a eu en Côte d’Ivoire ? Oublie-t-il le nombre de familles en deuil en République centrafricaine ? Rêve-t-il que pour ses beaux yeux, Denis Sassou Nguesso va se laisser faire ? Qu’il partira comme si rien ne s’était passé ? Que le camp du président congolais ne dira rien, ne fera rien, et se laissera chasser comme des malpropres ?
Ici, je parle de vies humaines, on est dans la réalité et la réalité c’est ça. Ça compte, une vie ! Quand est-ce que les gens comprendront ça ? Je ne dis pas que je détiens la solution, je me refuse cette prétention, mais je pense fermement qu’Alain Mabanckou se trompe sérieusement de combat. Ce n’est pas possible, j’étais catastrophé à la lecture de sa lettre ouverte à François Hollande : « Monsieur le président, nous autres « Noirs de France », quelles que soient nos origines ou nos nationalités, nous vous regardons. Et, vous le savez, nous sommes nombreux à voter en France et à contribuer à son destin. Il est évident que cette tragédie qui ennuage le Congo-Brazzaville sera dans nos esprits lorsque nous déposerons nos bulletins dans les urnes pour la prochaine élection présidentielle française. Il est encore temps… », dit-il. Ah oui, il a écrit cela. Je ne savais pas qu’il pouvait à ce point mal écrire une lettre d’une page. C’est vraiment du n’importe quoi, les mots sont mal choisis, le ton n’est pas approprié. Oui, sa lettre est médiocre et empêche de comprendre sa vraie lancée. Quand la France va au Mali ou en Centrafrique, tout le monde crie et le qualifie de tous les noms obscurs. Mabanckou disait dénoncer la Françafrique. Aujourd’hui, comme par hasard, il a besoin de la France pour aller destituer un président élu ? Quelle que soit la manière dont Sassou a été élu, n’est-il pas élu ? Ceux qui ont voté pour Sassou Nguesso ne sont-ils pas des Congolais ?
J’ai contacté Alain Mabanckou bien avant sa leçon inaugurale au Collège de France, pour lui poser quelques questions sur son dernier livre et notamment sur Boko Haram et consort, et il m’a répondu qu’il ne pouvait pas répondre à mes questions parce qu’il n’était pas spécialiste de la politique africaine. Oui, c’est comme ça qu’il a répondu, je pense, c’est à peu près ce qu’il a écrit. Je suis étonné qu’il soit devenu tout à coup grand spécialiste, selon lui, du Congo Brazzaville. Il s’est d’ailleurs tellement énervé qu’il a qualifié le ministre congolais de la Culture de : « ministre d’Inculture ». Je ne suis pas toujours d’accord quand, dans ses œuvres, Mabanckou exprime clairement ses positions. C’est de son droit de le faire s’il en a l’envie et c’est aussi du mien de ne pas l’apprécier. Par exemple, dans le « sanglot de l’homme noir », qui est par ailleurs le livre que je ne supporte pas, que j’ai réellement eu du mal à lire jusqu’à la fin, que je n’aime pas, le raté sûrement ! Je n’ai pas du tout affectionné la manière dont il s’est transformé en sociologue de bas étage et a déversé un ramassis de conneries. J’aurais le temps, une autrefois, d’écrire une critique détaillée sur cette œuvre, parce que je ne suis pas du genre à dire : « je n’aime pas », sans toutefois expliquer les raisons.
Je reviens sur mon sujet. Je pense qu’Alain Mabanckou déconne en s’acharnant comme il le fait sur Denis Sassou Nguesso, c’est d’un ridicule abyssal, d’une laideur effrayante, un jeu de très mauvais goût qui contribue à dénigrer l’image du Congo Brazzaville et de l’Afrique en général. Il est écrivain, il écrit des livres, il a reçu des prix. Ça se voit qu’il veut prendre la grosse tête. Oui, il se voit grand. Oui, plus grand que sa taille. Il se croit être au-dessus des Congolais et des Africains. Il se voit président du Congo, ce qui est par ailleurs son droit, il peut rêver si ça lui chante, puisqu’il est aussi de nationalité congolaise et que tout Congolais peut se lancer dans cette course à la présidentielle. Mais il y a un souci, oui il y a quelque chose. Mabanckou croit peut-être qu’on devient président sans être candidat, oui il veut l’être sans être élu. Comment on appelle cela si ce n’est pas un coup d’État ? Je suis très étonné par ce retournement de veste, car, à ma connaissance, il vendait très bien les qualités de son très beau pays. Quelle est la soupe qu’il l’a fait chavirer ? Qui a concocté cette soupe ? Qui est derrière tout ça ? On dit souvent que les hommes changent et c’est de son droit de changer, s’il le souhaite, mais je me pose ces questions :
Pense-t-il à ces familles qui ne vivent que du tourisme ? À ces femmes commerçantes ou agricultrices qui ont besoin de continuer à vaquer à leurs occupations ? À ces jeunes au chômage, qui ont besoin de trouver un boulot, quand on sait que les investisseurs ne vont plus que là où c’est stable ? À ces Congolais de l’étranger qui aimeraient retourner dans leur pays, voir leurs familles en santé et profiter d’un peu de chaleur ? À ces hommes et femmes qui ont connu la guerre autrefois et veulent la paix ? Est-il au courant qu’aucun parent ne souhaiterait voir son enfant grandir dans la guerre ? Alain Mabanckou gardera-t-il, bien au chaud, en Europe ou ailleurs, ses enfants pendant que ceux des autres iront mourir au front ? Sait-il que la zone du bassin du Congo n’est pas stable en ce moment avec les histoires de Boko Haram et consort ? Oublie-t-il ce qu’il y a eu en Côte d’Ivoire ? Oublie-t-il le nombre de familles en deuil en République centrafricaine ? Rêve-t-il que pour ses beaux yeux, Denis Sassou Nguesso va se laisser faire ? Qu’il partira comme si rien ne s’était passé ? Que le camp du président congolais ne dira rien, ne fera rien, et se laissera chasser comme des malpropres ?
Ici, je parle de vies humaines, on est dans la réalité et la réalité c’est ça. Ça compte, une vie ! Quand est-ce que les gens comprendront ça ? Je ne dis pas que je détiens la solution, je me refuse cette prétention, mais je pense fermement qu’Alain Mabanckou se trompe sérieusement de combat. Ce n’est pas possible, j’étais catastrophé à la lecture de sa lettre ouverte à François Hollande : « Monsieur le président, nous autres « Noirs de France », quelles que soient nos origines ou nos nationalités, nous vous regardons. Et, vous le savez, nous sommes nombreux à voter en France et à contribuer à son destin. Il est évident que cette tragédie qui ennuage le Congo-Brazzaville sera dans nos esprits lorsque nous déposerons nos bulletins dans les urnes pour la prochaine élection présidentielle française. Il est encore temps… », dit-il. Ah oui, il a écrit cela. Je ne savais pas qu’il pouvait à ce point mal écrire une lettre d’une page. C’est vraiment du n’importe quoi, les mots sont mal choisis, le ton n’est pas approprié. Oui, sa lettre est médiocre et empêche de comprendre sa vraie lancée. Quand la France va au Mali ou en Centrafrique, tout le monde crie et le qualifie de tous les noms obscurs. Mabanckou disait dénoncer la Françafrique. Aujourd’hui, comme par hasard, il a besoin de la France pour aller destituer un président élu ? Quelle que soit la manière dont Sassou a été élu, n’est-il pas élu ? Ceux qui ont voté pour Sassou Nguesso ne sont-ils pas des Congolais ?
PS : il y a des jours où j’apprécie Alain Mabanckou, et d’autres, un peu moins ou pas du tout. Pourquoi ces explications ? Parce qu’il n’est jamais facile de porter critique, en plus en public, à quelqu’un qu’on apprécie parfois. J’ai même une phrase de Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux et ministre de la Justice française, qui disait un jour à quelqu’un : « si c’est comme ça que vous m’aimez, abstenez-vous ! ».