ANALYSE

Congo/Gouvernement de la Nouvelle République : Premier test réussi du président Denis Sassou N’Guesso


Alwihda Info | Par Claude Dinard Vimont - 4 Mai 2016


38 ministres dont 8 femmes et 3 ministres d’Etat ; telle est l’ossature du premier gouvernement de la Nouvelle République rendu public, le 30 avril dernier par le Ministre d’Etat, Directeur du cabinet du chef de l’Etat, Firmin Ayessa. De par sa configuration géopolitique avec une présence remarquable de la gente féminine et de la jeunesse, cette équipe gouvernementale est un signal fort pour la rupture avec le passé.


Au sortir de la cérémonie d’investiture du président de la République, le 16 avril 2016, de nombreux congolais étaient dubitatifs quant à la rupture prônée par Denis Sassou N’Guesso dans son discours. Ses détracteurs l’attendaient au pied du mur avec la formation de la nouvelle équipe gouvernementale devant l’accompagner dans la réalisation de son projet de société, la Marche vers le développement. Mais, Denis Sassou N’Guesso, a brouillé toutes les cartes en donnant un premier signal fort avec la nomination du premier ministre, chef de gouvernement, Clément Mouamba, issu des milieux de l’opposition.

Une nomination qui, curieusement, n’a pas suscité beaucoup de réaction négatives au sein de la classe politique nationale surtout de l'opposition dite radicale. C’est une grande première dans l’histoire du Congo et c'était là déjà un bon signe, un premier test réussi pour le Chef de l'Etat appelé à diriger en tenant compte des aspirations profondes du peuple congolais qui réclamait du sang neuf dans la gestion de la chose publique.

Certes, la publication de la nouvelle équipe gouvernementale, a pris une bonne semaine après la nomination du premier ministre, mais ce temps a permis au Président de la République et à son premier ministre de mener des consultations pointues afin trouver une équipe capable d’impulser la dynamique de la marche vers le développement. Plusieurs critères devaient guider ces consultations pour prendre en compte les paramètres suivants: la rupture avec le passé; la prise en compte de la question du genre et de la jeunesse; le respect de l’équilibre géographique ou géopolitique et la continuité dans l’expérience.Sur l’ensemble de ces points, une large opinion pense que le président Denis Sassou N’Guesso a réussi ce premier pari de la rupture.

Ce n’était pas déjà gagné d'avance que le président congolais se sépare d'avec ses anciens compagnons de lutte, ceux qu’on appelaient à une certaine époque les caciques du parti au pouvoir. En éjectant du gouvernement plus de 12 membres dont 4 ministres d’Etat (Isidore Mvouba, Aimé Emmanuel Yoka, Aimé Emmanuel Yoka, Rodolphe ADADA et Florent Tsiba), et surtout en ne nommant aucun ministre rattaché à la présidence dans la nouvelle équipe, on ne peut pas dire qu'en espérait mieux .

Des choix judicieux et responsables

Dans le premier gouvernement de la Nouvelle République, Denis Sassou N’Guesso a pris le soin et l’engagement de responsabiliser, de plus en plus, la femme congolaise. Huit femmes sur trente huit membres du gouvernement, soit un pourcentage de 21%. Un record jamais atteint dans les précédentes équipes. Toutes ces femmes choisies pour porter haut l’étendard du Congo ne l’ont pas été par simple copinage, mais elles ont prouvé leur engagement pour certaines comme leaders politiques, pour d'autres comme technocrates.

Le président n’a pas dérogé à la règle lorsque dans son discours d’investiture, il a parlé de la responsabilisation de la jeunesse dans les grandes sphères de décision. Chose promise, chose due, les questions de jeunesse (chômage, formation qualifiante…) seront désormais gérées avec la jeunesse elle-même. Sans complexe, plusieurs jeunes dont 3 trentenaires ont été nommés à des postes de responsabilités.

Au sujet de l’équilibre géographique ou géopolitique, le président Denis Sassou N’Guesso n’ a pas fait les choses à moitié. C’est vrai, il est difficile de satisfaire toutes les composantes et dynamiques ayant contribué à la victoire de Denis Sassou N’Guesso au scrutin présidentiel du 20 mars 2016. Mais là aussi, on constate que toutes les grandes plateformes politiques et associatives ou presque, ont été servies. La même remarque est valable sur le plan géographique. Pour une fois, chaque département est représenté au moins avec deux ministres.

En somme, pour cette première épreuve, si l’on ne peut pas attribuer une note de 20/20 au président Denis Sassou N’Guesso, une chose est certaine, il mérite une note largement au dessus de la moyenne. Il revient donc à chaque ministre de donner le meilleur de lui-même pour retourner l’ascenseur à Monsieur le Président de la République et à son Premier Ministre qui les ont fait confiance parmi plusieurs compétences.

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