Par Erick-Achille Nko’o
Le monde vit de manière spectaculaire le jeu de rapports de force internationaux en Crimée avec des tensions qui rappellent fort des relents de guerre froide. L’union européenne, pour concilier les enjeux économiques, sécuritaires et stratégiques, ne cesse d’exprimer sa volonté de s’étendre davantage géographiquement dans l’espace européen aux ultimes fins d’asseoir son hégémonie, d’égaler la superpuissance que constitue les Etats-Unis et de surcroît, pallier à son mal économique. Son désir aigu et inquiétant de s’affirmer dans le monde donne naissance à de nouvelles positions de la part de la Russie qui estime qu’elle (UE) pousse le bouchon trop loin dans un univers géostratégique où les cartes géopolitiques semblent pourtant claires et très bien redistribuées. Face à cette poussée menaçante de ses intérêts, on peut alors comprendre la volte-face de la Russie dans la crise syrienne et son soutien mordicus à Bachar Al Asad ; ou encore plus récemment son entérinement du referendum sécessionniste de la Crimée visant à la rattacher au giron russe. Face à cette annexion, et incapable d’agir de manière musclée, la communauté internationale ne peut que se contenter de ses beaux yeux et voir Poutine le nouvel homme fort du monde hardiment agir. A la rigueur, l'Union européenne et les Etats-Unis ne pourront que sanctionner et non dissuader la Russie à reconnaître l'indépendance de cette région ukrainienne qui, cela ne fait aucun doute, a des liens historiques avec elle. On se souvient encore que, les années qui ont suivi l’indépendance de l’Ukraine en 1991, ont vu naitre une avalanche de questions litigieuses entre les deux Etats avec en première loge, le statut de la Crimée, le contrôle de la flotte de la mer noire. Ainsi donc, la mouscaille politique dans laquelle le refus de Viktor Ianoukovytch de signer un accord d’adhésion à l’UE a entrainé l’Ukraine, a inéluctablement conduit à un revirement vers un conflit qui était longtemps resté latent et dont la solution se trouve dans ce plébiscite séparatiste. Et d’ailleurs Vladimir Poutine peut justifier le referendum tenu en Crimée dans l’histoire politique d’un certain nombre d’archipels qui comme la Crimée ont autodéterminé leurs annexions aux administrations colonialistes et qui au contraire de la Russie n’était aucunement liées par des rapports socio anthropologiques:
Référendum sur le statut de l’île Mayotte
Mayotte géographiquement une île africaine, a connu une consultation référendaire le 29 mars 2009 au terme de laquelle, elle devient un département d’outre-mer et une région d’outre-mer à assemblée délibérante unique de la république française. Ce changement de statut national lui vaut l’intégration à l’union européenne en tant que région ultrapériphérique. Comment comprendre que Mayotte soit française de part sa position géographique ? L’adhésion des îles Mayotte à l’union européenne n’est-elle pas là la balkanisation de l’union Africaine ? L’histoire de cet archipel dit qu’elle a été vendue à la France le 25 avril 1841 par le sultan Mayotte qui cédait ainsi sa souveraineté à la monarchie de juillet de louis-Philippe 1er. La France qui aujourd’hui fait avec véhémence pression sur la Russie de Vladimir Poutine semble oublier qu’elle a ipso facto violé l’aspiration à une véritable Union Africaine. Il aurait d’ailleurs été judicieux que l’union africaine et la communauté internationale prennent une position non complaisante face à cette violation de l’intégrité de l’union des Comores.
Référendum sur le statut des îles Malouines
Comme en Crimée, un referendum s’est tenu les 10 et 11 mars 2013 aux îles malouines déterminant la souveraineté britannique sur l’archipel au détriment de l’Argentine qui a des liens historiques avec elles. Et une fois de plus cela a été balayé d’un revers de la main comme tel a été le cas aux îles Mayotte en 2009 laissant ainsi passer les Falklands Islands au statut de territoire britannique d’outre-mer. On se souvient d’ailleurs que la communauté internationale avait entériné ce referendum. Aujourd’hui comme par le passé, cette appareil non pas impartial qu’est la communauté internationale montre une fois de plus aux yeux du monde qu’elle a l’art du « un poids mille mesures »
Vladimir Poutine pourra t’il tenir seul contre tous ?
Cela ne fait point de doute Poutine entend profiter de la position géographique de la Russie qui la veut à cheval entre l’Europe et l’Asie pour : soit améliorer ses relations commerciales avec d’autres géants comme la Chine ; soit créer de nouveau marchés dans des pays émergents à l’instar de la Malaisie. En Europe, si la France dispose de l’atout financier, l’Allemagne quant à elle privilégie l’arme commerciale par sa complémentarité et sa proximité ; elle devient logiquement le premier partenaire commercial de la Russie.
Vladimir Poutine affirme d’ailleurs au sujet des sanctions à lui brandies par les Etats-Unis et l’union Européenne que « le monde est inter connecté » comme pour dire que l’économie de bien de pays pourrait être en péril si ces sanctions étaient maintenues contre lui. Peut-être aussi que c’est la raison pour laquelle la communauté internationale consciente de cet enjeu, limite les sanctions à une sphère politico-russe négligeable. C’est-à-dire uniquement à l’endroit de certaines figures sécessionnistes ukrainiennes et non véritablement pas à l’endroit de la Russie. Une autre raison explique le mutisme immensurable de la communauté internationale : c’est bien le fait que Poutine trouve sa légitimité dans les referendums historiques des îles malouines et Mayotte. La France et l’Angleterre peuvent-elles véritablement prohiber l’entérinement de la Crimée alors qu’elles ont fait la même chose hier ? C’est aussi à ce niveau que se trouve la mise ; à cela s’ajoute à coup sur la volonté des pays européens de ne pas se faire une guerre violente entre eux comme ces politiciens-guerriers- africains qui n’ont pour cible que l’Afrique et les africains.
Vladimir Poutine affirme d’ailleurs au sujet des sanctions à lui brandies par les Etats-Unis et l’union Européenne que « le monde est inter connecté » comme pour dire que l’économie de bien de pays pourrait être en péril si ces sanctions étaient maintenues contre lui. Peut-être aussi que c’est la raison pour laquelle la communauté internationale consciente de cet enjeu, limite les sanctions à une sphère politico-russe négligeable. C’est-à-dire uniquement à l’endroit de certaines figures sécessionnistes ukrainiennes et non véritablement pas à l’endroit de la Russie. Une autre raison explique le mutisme immensurable de la communauté internationale : c’est bien le fait que Poutine trouve sa légitimité dans les referendums historiques des îles malouines et Mayotte. La France et l’Angleterre peuvent-elles véritablement prohiber l’entérinement de la Crimée alors qu’elles ont fait la même chose hier ? C’est aussi à ce niveau que se trouve la mise ; à cela s’ajoute à coup sur la volonté des pays européens de ne pas se faire une guerre violente entre eux comme ces politiciens-guerriers- africains qui n’ont pour cible que l’Afrique et les africains.
Erick-Achille Nko’o