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AFRIQUE

Crise pétrolière entre le Niger et le Bénin : Exacerbation des tensions suite à l'arrestation de responsables nigériens


Alwihda Info | Par - 7 Juin 2024


Le 6 juin 2024, l'arrestation par les autorités béninoises de la Directrice Générale Adjointe de la West African Pipeline Company for Niger (WAPCO-Niger) et de quatre autres ressortissants nigériens a marqué un tournant dramatique dans le différend opposant le Niger et le Bénin concernant l'exportation de pétrole nigérien via le pipeline reliant les deux pays. Cet incident a déclenché une série de réactions officielles et de mesures de rétorsion, ravivant les tensions bilatérales et menaçant de fragiliser davantage la stabilité régionale.


Image:  camus C
Image: camus C
En mai 2024, le Bénin suspend les exportations de pétrole brut nigérien, invoquant la fermeture de sa frontière aux marchandises béninoises suite au coup d'État militaire survenu au Niger en juillet 2023.
Le 15 mai 2024, une levée provisoire du blocus est actée par le Bénin, ouvrant la voie à des pourparlers bilatéraux, mais aucune solution durable n'est dégagée.
Le 6 juin 2024, les autorités béninoises procèdent à l'arrestation de la Directrice Générale Adjointe de WAPCO-Niger et de quatre autres ressortissants nigériens au terminal pétrolier de Seme-Kpodji, les accusant d'infiltration illégale et de complot contre la sécurité de l'État.
Le même 6 juin 2024, le Niger dénonce vigoureusement ces arrestations, les qualifiant d'illégales et de violation flagrante de l'accord bilatéral régissant le pipeline.
Cette même date, 6 juin 2024 en guise de riposte, le Niger annonce la fermeture imminente du terminal de brut de Koulele à Agadem, menaçant ainsi de suspendre l'ensemble des exportations pétrolières.
Toujours le 6 juin 2024, le Niger brandit la menace de saisir les juridictions compétentes, y compris la cour d'arbitrage de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), si aucune solution n'est trouvée rapidement.
 
Le blocus des exportations pétrolières fragilise gravement l'économie nigérienne, fortement dépendante des revenus pétroliers. La fermeture du pipeline pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les deux pays, aggravant les difficultés économiques et sociales.
 
Les déclarations et les actions entreprises par les deux parties font craindre une escalade des tensions, voire des incidents frontaliers, fragilisant davantage la stabilité régionale.
 
Ce différend compromet les efforts de coopération régionale en Afrique de l'Ouest, déjà confrontée à de multiples crises politiques et sécuritaires.
 
Il est impératif que le Niger et le Bénin renouent le dialogue et privilégient la désescalade pour éviter une crise aux conséquences imprévisibles. Les autorités des deux pays doivent s'engager dans des négociations constructives et de bonne foi afin de trouver une solution diplomatique durable au différend pétrolier.
 
La CEDEAO, l'Union africaine et d'autres acteurs régionaux et internationaux peuvent jouer un rôle de médiateur crucial pour faciliter le dialogue et la recherche de solutions.
 
Le différend pétrolier entre le Niger et le Bénin met en lumière les défis de la coopération régionale en Afrique de l'Ouest et la nécessité de privilégier le dialogue, la désescalade et la recherche de solutions diplomatiques face aux crises multidimensionnelles. Les acteurs régionaux et internationaux doivent également s'engager activement pour soutenir la résolution pacifique du conflit et préserver la stabilité régionale.
Peter Kum
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la collecte... En savoir plus sur cet auteur



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