En votre qualité de président du comité d’organisation, où en êtes-vous avec les préparatifs du congrès Ekang Beti prévu à Obala ?
Le congrès Ekang Beti que le Conseil représentatif Ekang Beti organise à Obala du 23 au 30 novembre 2019 à Obala est un grand moment de retrouvailles pour cette grande communauté. Actuellement, nous sommes en train de mettre la dernière main sur ces préparatifs sur les plans logistique et humain. Les ressources humaines devant faire des prestations diverses sont prêtes, les infrastructures devant accueillir les activités sont bien en place. L’équipe d’organisation est là au complet avec l’arrivée de nos collègues de la diaspora. Nous avons déjà lancé aussi la communication d’avant évènement.
Pourquoi avoir choisi la ville d’Obala pour abriter ce congrès?
La première raison est d’ordre historique. Une version de l’histoire des Ekang Beti dit qu’ils sont arrivés dans leur zone d’implantation actuelle en traversant la Sanaga sur le dos d’un gros serpent. Or Obala est à proximité des chutes de Nachtigal sur la Sanaga, un lieu qui fera d’ailleurs l’objet d’une excursion par les congressistes. La deuxième raison tient à la position géographique de cette ville. Elle se situe dans une zone carrefour entre les grands axes routiers Centre, Nord, Nord-ouest et Sud-ouest. C’est donc une ville cosmopolite mais à une taille raisonnable et nous avons voulu vivre et partager ce congrès avec sa population qui vient de plusieurs horizons du Cameroun.
Que vise le Conseil représentatif Ekang Beti par ce regroupement au moment où l'on observe au Cameroun comme un repli identitaire au niveau des différents groupes sociologiques ?
Depuis toujours, les communautés se retrouvent périodiquement (souvent une fois par an) autour de manifestations comme les festivals, les fêtes annuelles pour la promotion de leurs cultures. C’est le cas du Ngondo chez les Douala, du Ngouon chez les Bamoun, le Nyem Nyem dans l’Adamaoua, etc. Donc ce regroupement obéit à une tradition qui existe déjà. Par ailleurs, que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif, il est très courant qu’on décide de faire un temps d’arrêt dans sa vie pour faire un bilan, pour en tirer des leçons et faire des projets d’avenir en termes de perspectives.
Le groupe des Ekang n’échappe pas à cette règle. Les Ekang Beti vont faire leur bilan sur les plans économique, social, culturel et même politique afin de poser les jalons d’un projet de développement à déployer au cours des prochaines années. Enfin, les Ekang Beti ont un savoir-faire qu’ils souhaitent exposer et faire connaître. En résumé, ce congrès se veut donc un moment de bilan, d’analyse et de projection vers l’avenir pour les Ekang dans tous les domaines.
Dans les articulations du congrès, on note une forte tendance au retour aux sources, notamment dans les thématiques dédiées aux ateliers. Comment définissez-vous l'identité des Ekang?
Question très vaste que je ne saurai traiter en totalité ici et qui sera au cœur des débats du congrès. L’identité d’un peuple peut se définir à partir de plusieurs variables (religieuse, linguistique, économique, morphologique, géographique, etc…). L’identité des Ekang fera l’objet d’une analyse pluridisciplinaire par différents intervenants qui en débattront lors de ce congrès.
Qui peut prendre part à ce congrès et selon quelles modalités?
Tout le monde peut prendre part à ce congrès soit comme participant, soit comme intervenant. Pour les intervenants, un appel à communication avait été lancé et une sélection des meilleures propositions s’en est suivie. Ce sont des personnes dont les projets de communication ont été retenus qui feront des exposés.
Les participants s’inscrivent auprès du Conseil représentatif Ekang Beti (Creb) à hauteur de 10 000Fcfa par personne. Nous avons aussi des invités spéciaux. Il s’agit de personnes ou d’institutions à qui le Creb a adressé des invitations pour participer à ce congrès. Pour la plupart, ils sont nos partenaires et certaines institutions.
Comment le Conseil représentatif Ekang Beti contribue-t-il à la promotion de la culture et du développement qui sont les deux volets du thème général des travaux d'Obala?
Au sein du mouvement Ekang Beti il y a une composante «art et culture » qui a pour mission de collecter et vulgariser l’information sur la culture Ekang. Pour ce faire nous utilisons un réseau de correspondants sur le terrain, au Cameroun et dans des pays voisins qui abritent aussi des Ekang. En principe, nous devrions disposer ici au Cameroun d’une bibliothèque Ekang Beti. Mais tel n’est pas le cas. C’est l’occasion ici pour moi de lancer un appel aux éventuels promoteurs pour qu’ils se mobilisent autour du Creb afin que notre communauté dispose d’un centre culturel ou d’une maison de la culture Ekang Beti.
Il est impensable de constater que la plus-part des groupes sociaux du Cameroun disposent à Yaoundé de centres et foyers culturels, mais que les Ekang ou leurs composantes n’en disposent sur le même qui est pourtant leur lieu d’origine. Par ailleurs, la promotion de la culture Ekang se fait à travers l’organisation de manifestations et d’évènements ponctuels tels que les congrès, les festivals et des expositions artistiques. La littérature occupe une place de choix dans cette promotion de la culture Ekang. Nous soutenons les auteurs et écrivains qui veulent publier sur ce sujet. Cet axe de travail est appelé à s’intensifier dans l’avenir car il permet de constituer la mémoire pour notre aire culturelle. Là aussi, il nous faut des promoteurs pour organiser par exemple des foires du livre Ekang Beti. En tout cas, Obala est le rendez-vous de la renaissance.
Pour ce qui est du développement, nous pouvons dire toutes les activités réalisées par le Creb vise le développement des Ekang sur tous les plans. Sur le plan économique, nous menons des actions dans plusieurs domaines de l’entreprenariat pour améliorer les conditions de vie des Ekang. Cela va du renforcement des capacités des individus et des groupes dans la création et la gestion des exploitations agricoles des activités génératrices de revenu jusqu’ à la commercialisation des produits finis. Le volet scientifique et technologique n’est pas en reste et vous verrez des exemples concrets tels que certains groupes de promotion de l’innovation scientifique et technologique Ekang à l’image du Reece International Research Consortium (Rirco) de Dr Marlyse Mbezele, qui vont présenter les résultats de leurs travaux. Vous savez très bien que la connaissance scientifique est un facteur de d é v e l o p p e m e n t). Concernant les autres domaines comme l’éducation et la santé, nous encourageons des initiatives à travers des projets sur le terrain.
Dans les ateliers, vous consacrez un spécifiquement à la gouvernance locale dans l'espace Ekang Beti. Quelles sont vos motivations et à quels résultats comptez-vous aboutir?
La gouvernance locale se situe en droite ligne de la décentralisation qui connaît depuis quelques temps des avancées dans notre pays et la chefferie traditionnelle y aura un rôle important à jouer. Il nous est apparu nécessaire de mettre ce sujet au programme afin de permettre à nos chefs traditionnels d’en débattre afin de mieux se préparer à faire face à cette évolution. Un atelier spécifique sera donc consacré à ce sujet et sera animé par des chefs traditionnels et notables. Acteurs désormais incontournables dans les politiques et stratégies de développement local les chefs traditionnels doivent être outillés pour accompagner les populations à mieux prendre leur place dans les projets de développement local.
Le congrès Ekang Beti que le Conseil représentatif Ekang Beti organise à Obala du 23 au 30 novembre 2019 à Obala est un grand moment de retrouvailles pour cette grande communauté. Actuellement, nous sommes en train de mettre la dernière main sur ces préparatifs sur les plans logistique et humain. Les ressources humaines devant faire des prestations diverses sont prêtes, les infrastructures devant accueillir les activités sont bien en place. L’équipe d’organisation est là au complet avec l’arrivée de nos collègues de la diaspora. Nous avons déjà lancé aussi la communication d’avant évènement.
Pourquoi avoir choisi la ville d’Obala pour abriter ce congrès?
La première raison est d’ordre historique. Une version de l’histoire des Ekang Beti dit qu’ils sont arrivés dans leur zone d’implantation actuelle en traversant la Sanaga sur le dos d’un gros serpent. Or Obala est à proximité des chutes de Nachtigal sur la Sanaga, un lieu qui fera d’ailleurs l’objet d’une excursion par les congressistes. La deuxième raison tient à la position géographique de cette ville. Elle se situe dans une zone carrefour entre les grands axes routiers Centre, Nord, Nord-ouest et Sud-ouest. C’est donc une ville cosmopolite mais à une taille raisonnable et nous avons voulu vivre et partager ce congrès avec sa population qui vient de plusieurs horizons du Cameroun.
Que vise le Conseil représentatif Ekang Beti par ce regroupement au moment où l'on observe au Cameroun comme un repli identitaire au niveau des différents groupes sociologiques ?
Depuis toujours, les communautés se retrouvent périodiquement (souvent une fois par an) autour de manifestations comme les festivals, les fêtes annuelles pour la promotion de leurs cultures. C’est le cas du Ngondo chez les Douala, du Ngouon chez les Bamoun, le Nyem Nyem dans l’Adamaoua, etc. Donc ce regroupement obéit à une tradition qui existe déjà. Par ailleurs, que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif, il est très courant qu’on décide de faire un temps d’arrêt dans sa vie pour faire un bilan, pour en tirer des leçons et faire des projets d’avenir en termes de perspectives.
Le groupe des Ekang n’échappe pas à cette règle. Les Ekang Beti vont faire leur bilan sur les plans économique, social, culturel et même politique afin de poser les jalons d’un projet de développement à déployer au cours des prochaines années. Enfin, les Ekang Beti ont un savoir-faire qu’ils souhaitent exposer et faire connaître. En résumé, ce congrès se veut donc un moment de bilan, d’analyse et de projection vers l’avenir pour les Ekang dans tous les domaines.
Dans les articulations du congrès, on note une forte tendance au retour aux sources, notamment dans les thématiques dédiées aux ateliers. Comment définissez-vous l'identité des Ekang?
Question très vaste que je ne saurai traiter en totalité ici et qui sera au cœur des débats du congrès. L’identité d’un peuple peut se définir à partir de plusieurs variables (religieuse, linguistique, économique, morphologique, géographique, etc…). L’identité des Ekang fera l’objet d’une analyse pluridisciplinaire par différents intervenants qui en débattront lors de ce congrès.
Qui peut prendre part à ce congrès et selon quelles modalités?
Tout le monde peut prendre part à ce congrès soit comme participant, soit comme intervenant. Pour les intervenants, un appel à communication avait été lancé et une sélection des meilleures propositions s’en est suivie. Ce sont des personnes dont les projets de communication ont été retenus qui feront des exposés.
Les participants s’inscrivent auprès du Conseil représentatif Ekang Beti (Creb) à hauteur de 10 000Fcfa par personne. Nous avons aussi des invités spéciaux. Il s’agit de personnes ou d’institutions à qui le Creb a adressé des invitations pour participer à ce congrès. Pour la plupart, ils sont nos partenaires et certaines institutions.
Comment le Conseil représentatif Ekang Beti contribue-t-il à la promotion de la culture et du développement qui sont les deux volets du thème général des travaux d'Obala?
Au sein du mouvement Ekang Beti il y a une composante «art et culture » qui a pour mission de collecter et vulgariser l’information sur la culture Ekang. Pour ce faire nous utilisons un réseau de correspondants sur le terrain, au Cameroun et dans des pays voisins qui abritent aussi des Ekang. En principe, nous devrions disposer ici au Cameroun d’une bibliothèque Ekang Beti. Mais tel n’est pas le cas. C’est l’occasion ici pour moi de lancer un appel aux éventuels promoteurs pour qu’ils se mobilisent autour du Creb afin que notre communauté dispose d’un centre culturel ou d’une maison de la culture Ekang Beti.
Il est impensable de constater que la plus-part des groupes sociaux du Cameroun disposent à Yaoundé de centres et foyers culturels, mais que les Ekang ou leurs composantes n’en disposent sur le même qui est pourtant leur lieu d’origine. Par ailleurs, la promotion de la culture Ekang se fait à travers l’organisation de manifestations et d’évènements ponctuels tels que les congrès, les festivals et des expositions artistiques. La littérature occupe une place de choix dans cette promotion de la culture Ekang. Nous soutenons les auteurs et écrivains qui veulent publier sur ce sujet. Cet axe de travail est appelé à s’intensifier dans l’avenir car il permet de constituer la mémoire pour notre aire culturelle. Là aussi, il nous faut des promoteurs pour organiser par exemple des foires du livre Ekang Beti. En tout cas, Obala est le rendez-vous de la renaissance.
Pour ce qui est du développement, nous pouvons dire toutes les activités réalisées par le Creb vise le développement des Ekang sur tous les plans. Sur le plan économique, nous menons des actions dans plusieurs domaines de l’entreprenariat pour améliorer les conditions de vie des Ekang. Cela va du renforcement des capacités des individus et des groupes dans la création et la gestion des exploitations agricoles des activités génératrices de revenu jusqu’ à la commercialisation des produits finis. Le volet scientifique et technologique n’est pas en reste et vous verrez des exemples concrets tels que certains groupes de promotion de l’innovation scientifique et technologique Ekang à l’image du Reece International Research Consortium (Rirco) de Dr Marlyse Mbezele, qui vont présenter les résultats de leurs travaux. Vous savez très bien que la connaissance scientifique est un facteur de d é v e l o p p e m e n t). Concernant les autres domaines comme l’éducation et la santé, nous encourageons des initiatives à travers des projets sur le terrain.
Dans les ateliers, vous consacrez un spécifiquement à la gouvernance locale dans l'espace Ekang Beti. Quelles sont vos motivations et à quels résultats comptez-vous aboutir?
La gouvernance locale se situe en droite ligne de la décentralisation qui connaît depuis quelques temps des avancées dans notre pays et la chefferie traditionnelle y aura un rôle important à jouer. Il nous est apparu nécessaire de mettre ce sujet au programme afin de permettre à nos chefs traditionnels d’en débattre afin de mieux se préparer à faire face à cette évolution. Un atelier spécifique sera donc consacré à ce sujet et sera animé par des chefs traditionnels et notables. Acteurs désormais incontournables dans les politiques et stratégies de développement local les chefs traditionnels doivent être outillés pour accompagner les populations à mieux prendre leur place dans les projets de développement local.