Malgré l'important dispositif policier, les interdictions des lignes de bus sur le quartier Cheick Osman et les limitations de déplacement de la population, plusieurs milliers de personnes, de tous âges, de toutes conditions et de tous horizons, ont rallié dès 13 heures, pour la plupart à pied, le siège de l'USN à Balbala ce vendredi 20 novembre 2015.
La liesse sereine, la discipline, la courtoisie et la bienveillance altruiste des gens faisait tellement plaisir à voir. Plus encore, voir des policiers fraterniser avec la foule immense et applaudir aux discours a été une si belle surprise. J'ai même pu croiser des familles entières venues assister à cette véritable communion patriotique. Impensable encore, il y a peu de temps...
En ce jour mémorable, je ne peux cependant pas m'empêcher de penser à tous ces braves militants démocrates détenus arbitrairement ou exilés car si ils y avaient été en personne et de leurs propres yeux vu, pareil événement de salut (et de sursaut) national aurait pu les guérir instantanément de leurs plaies à l'âme et de toutes les humiliations, physiques et morales, endurées tant bien que mal mais toujours avec courage. Qu'ils sachent que leurs sacrifices et leur cause n'ont jamais été aussi bien honorés qu'aujourd'hui.
Le moment poignant de l'hymne national repris en chœur dans les deux langues nationales par toute l'assistance, les doigts des mains des deux bras levés en V, m'a même arraché quelques larmes de fierté. Tantôt les gens chantaient, dansaient, riaient, tantôt ils écoutaient religieusement leurs leaders avant de s'écrier comme un seul homme : Vive l'USN, Vive Djibouti, Vive la République !
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