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ANALYSE

Débat sur le changement de la constitution : Rien de nouveau au congrès du MCDDI


Alwihda Info | Par Georges Perez Vimont - 10 Avril 2015


Les Congolais en général et les militants du parti de feu Bernard Kolelas, le Mouvement pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), en particulier, s’attendaient à quelque chose de nouveau dans les conclusions du congrès extraordinaire de ce parti, tenu les 3 et 4 avril 2015 à Brazzaville. Ils ont tous été surpris de constater que le congrès n’a eu pour annonce phare que la répétition du ‘’non’’ au changement de la constitution brandi avant le congrès comme un trophée re général du parti, Guy Brice Parfait Kolelas.


Débat sur le changement de la constitution : Rien de nouveau au congrès du MCDDI
Le point de vue exprimé par le secrétaire général Mcddi à l’issue de son congrès extraordinaire sur son opposition à l’idée de changer la constitution est un non événement. C’est du moins ce que soutien un observateur averti de la scène politique congolaise – et, il n’est pas le seul.

En effet, le secrétaire général du Mcddi n’avait pas fait mystère de sa position sur ce débat qui focalise l’attention de tous aujourd’hui. Quelques actes ont été posés par Guy Brice Parfait Kolelas pour dire à qui voulait l’entendre que son parti était foncièrement opposé à l’idée émise par le Pct sur le changement de la constitution du 20 janvier 2002.

De façon officielle, tout commence dès janvier 2015, le ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’Etat sonne le tocsin sur radio France internationale (RFI) ce, au lendemain des vœux du chef de l’Etat à la Nation et à la déclaration du Pct qui rendait publique sa position tant attendue dans le débat sur le changement ou non de la constitution.

Il affirmait, mot pour mot, le 03 janvier 2015 sur les antennes de radio France internationale (Rfi) : « […] Il y a changement de constitution quand il y a crise des institutions, alors qu’au jour d’aujourd’hui, au Congo, il n’y a pas crise des institutions. Donc, je ne vois pas pourquoi, ce débat s’invite à la table des politiciens au jour d’aujourd’hui. Notre conviction c’est qu’il y a des arrières pensées. Personnellement, je n’ai jamais fait confiance au PCT. Le projet du PCT c’est de s’accrocher au pouvoir. En tant que Secrétaire général du MCDDI, je ne pense pas qu’on puisse participer à un débat sur le changement de la constitution […] ».

Certains avaient dit qu’il s’agissait de son point de vue et que le parti donnerait le sien. Mais, les Congolais savaient que le congrès, l’assemblée générale, le Conseil national ou le Bureau exécutif (c’est selon), placé sous son autorité, ne devait et ne pouvait pas prendre le contrepied du secrétaire général, quand on sait que les partis politiques congolais sont, pour la plupart, réduits à leur leader qui décide de tout, sans consulter ni la base, ni les instances dirigeantes.

Plus tard, le 18 janvier 2015, son parti était présent lorsque le front uni contre la violation de l’ordre constitutionnel a été porté sur les fonds baptismaux.

Ainsi, quand « son » congrès répète son discours, comme un refrain, il n’a rien appris aux Congolais qui le savaient déjà, autant qu’ils savaient que le secrétaire général du Mcddi s’était déjà porté candidat pour la présidentielle de 2016.

En fait, Guy Brice Parfait Kolelas est, comme la plupart des opposants au changement de la constitution actuelle, dans la logique hypocrite, démagogique, face au peuple : ils disent non à son changement tout en étant contre cette constitution. Elle est mauvaise, mais on ne la change pas, ruminent-ils, sans conviction.

Car en 2002, par exemple, lors de la campagne référendaire pour l’adoption de la constitution actuelle, le Mcddi, alors à l’opposition, s’y était opposé, même s’il n’a pas été suivi par les militants qui, conscients du contexte, ont massivement voté le 20 janvier 2002 pour cette constitution.

Par ailleurs, en prenant un virage à 90° sans clignoter, Guy Brice Parfait Kolelas est en train de conduire le parti de Bernard Kolelas vers une deuxième faute politique : sans résilier les accords avec le Pct, il choisit de faire cavalier seul comme en 1997, quand le Mcddi intégra l’Espace Républicain pour la Démocratie et l’Unité Nationale (Erdun), en plein conflit du 05 juin 1997, sans avoir préalablement quitté l’alliance Urd-Pct et apparentés, considérée à juste titre comme socle de l’unité nationale.

Le fait est que Guy Brice Parfait Kolelas évitait comme il évite encore aujourd’hui de démissionner du gouvernement, pour ne pas se priver d’une facile source de financement. Il est certain qu’il attend que le président de la République l’évince pour qu’il grossisse les rangs des aigris.

Autant le Mcddi n’a rien dit de nouveau au sortir de son congrès, autant le rassemblement citoyen (RC) de Claude Alphonse N’Silou n’étonnera point le jour où il officialisera son ‘’non’’ au changement de la Constitution. Il en est de même pour Claudine Munari dont le parti, le mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) s’est déjà prononcé contre le changement de la constitution. Ce ne sera pas une éventuelle interview sur radio France internationale de la dirigeante du parti qui constituerait une information.

Il est vrai que le débat a librement cours. Ni les partis politiques, ni leurs leaders, encore moins le président de la République, personne n’imposera ses points de vue. C’est pourquoi, le dernier mot doit revenir au peuple souverain. Ainsi va la démocratie !

Huguette Mboma



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