Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes,
Voilà plus de trois décennies bientôt, que je me suisdécidé, à travers mes activités à la fois économiques, sociales et politiques, de m’engager pleinement, auprès de tous mes compatriotes Centrafricains, pour être au service de la Centrafrique, notre cher beau pays. En effet, cette terre, jamais ingrate, de mes aïeux, grands-parents et parents, m’aura personnellement tout donné : éducation, savoir et savoir-faire, paix et sécurité, opportunités diverses. Plus encore, en ces jours incertains que nous vivons, je peux particulièrement m’enorgueillir, de l’amour, de l’amitié, de la fraternité, de la sollicitude et de la confiance que n’ont cessé de me témoigner plusieurs centaines de milliers de mes frères et sœurs Centrafricains, dispersés sur les 622 000 km2 de superficie, soit sept (7) régions administratives au total que compte notre pays
Qu’il me soit donc permis avant toute chose, d’exprimer ma vive reconnaissance à l’endroit de ma chère patrie profondément meurtrie. Aucun sacrifice, même celui de ma vie, ne me sera jamais de trop, tant qu’il s’agira de défendre l’intégrité de la RCA mon pays, et de redonner à tous mes frères Centrafricains leur dignité.
Saisissant cette opportunité, je voudrais aussi m’incliner très humblement, devant la mémoire de tous mes compatriotes, hommes, femmes et enfants de tous âges, toutes régions et toutes confessions, victimes de cette barbarie de la pire espèce, qui s’est installée au cœur de notre nation et imposée le silence ou la mort à toutes les voix discordantes. J’ai pour ma part, payé par la prison, les tortures et l’exil, le prix de la vérité. C’est encore au nom de cette même vérité, que j’avais jugé nécessaire depuis quelques mois, d’observer le silence, pour analyser profondément et avec lucidité, tous les événements qui se déroulent présentement en RCA, afin de décider du sens et de la forme à donner à mon combat pour la justice et la liberté dans mon pays.
Chers compatriotes,
La richesse première de la RCA, réside dans la qualité de ses citoyens. Tous, autant que nous sommes, n’avons pas à rougir de nos origines diverses, de nos sensibilités différentes et de nos histoires personnelles. Le « sango », notre langue nationale demeure la principale marque de l’identité centrafricaine, et le sentiment profond d’appartenir à une même nation, à laquelle nous sommes solidairement attachés grâce aux valeurs d’Unité, de Dignité et de Travail, doit toujours et partout faire la fierté du Centrafricain.
Aux uns, je voudrais dire clairement, qu’en Centrafrique il n’y a pas de place pour une nationalité musulmane, ou une nationalité chrétienne. La RCA est avant tout un pays laïc et devra le demeurer dans toutes les revendications, les débats, et diverses initiatives à caractère politique. Être musulman ou chrétien, Centrafricain du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, ne saurait constituer un critère de choix ou d’exclusion.
Aux autres, je rappelle simplement que la terre est très vaste. Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. On peut encore tuer, violer, piller mais la Centrafrique ne pourra être rayée, ni les Centrafricains totalement supprimés de la terre. Contre les envahisseurs et tous leurs complices, nous saurons nous battre jusqu’à la victoire finale, celle du règne de la paix et de la démocratie.
Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes,
Toute ma jeune vie d’adulte, je l’ai consacré au combat de la vérité et de la liberté. Et tant que je vivrai, l’honneur de la Centrafrique et des Centrafricains, n’est pas à jeter aux chiens.
ENSEMBLE NOUS VAINCRONS
Fait à paris, le 10 juillet 2014