Lors d’un déplacement dans l’arrière-pays, le dictateur de la républicaine dominicaine Rafael Trujillo, un despote qui a régné sans partage durant plus de 30 ans (1930/1961), est tombé sous le charme d’une magnifique ferme. Le bouc, c’est son surnom, décide d’acquérir sur le champ cette propriété agro-pastorale. Il envoie son aide de camp négocier avec le « propriétaire ». Après son retour, l’éclaireur du dictateur semble mal à l’aise :
« Eh bien quoi, il ne veut pas vendre ? Lui demande le despote.
Je ne sais pas au juste, bredouille l’aide de camp. L’intendant dit que le propriétaire, c’est vous, mon général. »
La scène de cette petite anecdote rapportée par les auteurs de l’excellent livre « les derniers jours des dictateurs » pourrait tout aussi bien se passer dans notre pays. Il n’est pas exagéré de noter qu’il existe beaucoup des similitudes entre le règne du dictateur dominicain et celui du régime de Guelleh/Khadra. L’un comme l’autre sont caractérisés par la négation des droits humains, l’asservissement du peuple, le pillage des richesses du pays, le droit à la prévarication pour leur famille. On dirait que la famille régnante de Djibouti a copié jusqu’à l’absurde le dictateur d’opérette dominicain. Dans certains domaines, elle a en même surpassé. Surtout dans l’enrichissement illicite du clan. A Djibouti, il existe une règle non écrite qui donne droit à tout membre de la caste de profiteurs de piller à tire-larigot les maigres richesses du pays. Cette règle n’est pas sans rappeler celle de la junte militaire qui régna au Nigeria dans les années 70, « The right to grab as much as you can ».
La famille régnante de Djibouti a mis main basse sur tout un pan de l’économie nationale : pas un secteur n’échappe à l’appétit vorace de cette clique mafieuse. Tous les commerces florissants appartiennent soit à un membre de cette famille soit à un prête-nom. Tous les moyens sont bons pour s’enrichir : la corruption, le vol pur et simple, le détournement, le recours à des crédits douteux (les fameux prêts non remboursables), etc.
Dans ce pillage effréné, la palme d’or revient à l’entourage directe du couple de haramous : leurs enfants se taillent la part du lion. En effet, le despote Guelleh fait gueuletonner sa progéniture sur le dos du peuple, depuis que les dents de ses rejetons sont devenues longues. Pour plus de détails sur ce vol en bande organisée, nous vous renvoyons à l’excellent dossier réalisé par la lettre de l’océan indien, dossier intitulé « comment Ismail Omar Guelleh gouverne en famille ».
Le dernier affairisme en date impliquant un membre de la famille régnante est cette histoire d’une usine de production des pâtes alimentaires. Pour ceux qui ne suivent pas l’actualité du régime de Guelleh/Khadra, les médias officiels du pays (tous à la solde du pouvoir en place) se félicitaient il y a deux ou trois jours de l’ouverture d’une usine de production des pâtes alimentaires sous les cieux de Djibouti. Une initiative qualifiée par ces porte-voix du régime de « très louable et pionnière» tout en tressant des lauriers au promoteur de cette unité de production industrielle. Dans le reportage de la RTD comme les dépêches de l’ADI ou de la nation, nulle mention du véritable propriétaire de cette usine. Au journal télévisé, on s’est juste contenté de citer le nom de la société, Twin Gulf Industries. Le mystérieux propriétaire de cette usine de production des pâtes alimentaires n’est autre que le fils aîné du tyran Guelleh, Liban Ismail Omar. Ah, ces médias de haramous qui essayent de cacher un secret de polichinelle. Avant d’aborder les circonstances de financement de cette usine, une petite présentation de son acquéreur s’impose.
Liban Ismail Omar est le fils aîné de Guelleh, né d’un premier lit. Vous l’aurez compris, sa mère n’est pas l’actuelle épouse du despote. Celle qui l’a mis au monde en 1975 s’appelle warmog Ahmed Abar, une brave femme originaire de la ville d’Ali-sabieh. Le petit Liban va venir au monde après le divorce de ses parents. Il est élevé par sa mère qui a épousé en secondes noces un certain Ahmed Omar Farah. Liban côtoiera vraiment son père à partir de 1994, date à laquelle il rentre à Djibouti après un long séjour parisien. Il va très vite se familiariser avec le système de la dictature clanique, se frayant sans problème une place au sein de la nomenclature. Sous l’aile protectrice de son père, le petit Liban devient un homme d’affaires très prospère et influent. Du népotisme à l’état pur !
Après la création de moult entreprises, pour la plupart des sociétés fantômes au financement opaque ou des véritables lessiveuses, Liban Ismail se lance depuis peu dans l’industrie alimentaire et crée une usine de production des pâtes alimentaires. Une usine sise dans la zone industrielle de Gabode, tout près de la résidence de son géniteur. Comment le fils aîné de Guelleh a-t-il pu financer cette usine à la capacité de production considérable ? C’est ce que nous vous révélons.
Exclusivité : Pour mettre sur pieds cette usine, Liban Ismail a eu recours à des crédits douteux. Un financement opaque. Il a bénéficié d’un double financement : il a dans un temps contracté un prêt de plusieurs centaines de millions de nos francs auprès de la banque BCIMR avant de compléter ce financement avec celui provenant d’une autre institution financière publique, le fonds de développement économique de Djibouti (la FDED). Il a donc emprunté une somme faramineuse pour financer son usine, au nom de son entreprise dénommée Senex. Ce détail est très important. Les prêts sont contractés au nom de Senex mais une fois encaissés les fonds, Liban change l’appellation de son entreprise en Twin Gulf Industries. Que cache ce tour de passe-passe ? Pour connaître le fin mot de cette histoire qui a tout l’air d’une escroquerie, il fallait lire l’article de l’hebdomadaire français le JDD qui a vendu la mèche. Dans un article publié sur leur site internet, ce journal a révélé au grand jour un scandale financier concernant la principale banque de Djibouti, la BCIMR. L’article intitulé « les crédits douteux de la BRED à Djibouti » a mis à jour une énorme escroquerie : ce journal a dévoilé que la BCIMR a accordé à la famille régnante plus de 45 millions d’euros sous forme de prêts. « Ces 45 millions de prêts sont en partie fictifs car ils ne sont ni payés, ni dépréciés dans les comptes. Finalement, cet argent sera comptabilisé en perte » précise un ancien cadre de cette banque interrogé par le JDD. Il va de soi que Liban comme ses autres frangins qui ont bénéficié de ces crédits non remboursables ne seront jamais inquiétés pour ce vol flagrant. Le premier financement de l’usine des pâtes provient ainsi des fonds volés à une banque de la place dont l’état est actionnaire à hauteur de 33 %.
Quant à la deuxième source de financement de l’usine du fils d’IOG, il s’agit du Fonds de développement économique de Djibouti. Liban Ismail s’est servi d’un fonds de 20 millions de dollars destiné initialement à soutenir le programme djiboutien de développement des PME-PMI. Ce fonds a été prêté au FDED par le fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) dans le cadre d’une convention. Dans son entreprise de prédation, Liban a été aidé par le directeur du FDED, le dénommé Said Ismail Hassan dit caoutchouc, qui lui a carrément ouvert les coffres de cette institution publique. Ce dernier est une crapule, un pur produit du système. Les centaines de millions de nos francs ponctionnés dans les caisses du FDED par le fils aîné du dictateur Guelleh sont un crédit à fonds perdus. Inutile de souligner que cet argent tombé dans le tonneau des danaïdes ne sera jamais remboursé. Voilà comment la progéniture du tyran IOG spolie sans vergogne et toute impunité les fonds destinés à la promotion de la politique de développement.
En somme, l’usine de production des pâtes alimentaires appartenant au fils aîné du despote Guelleh a été financé avec les deniers de l’état. Un pillage de plus des maigres ressources de l’état. Gageons que ce bien mal acquis qui tout l’air d’un éléphant blanc ou d’une lessiveuse de l’argent sale ne fonctionnera pas longtemps ou juste le temps de permettre à Liban Ismail de se remplir davantage les poches.
« Eh bien quoi, il ne veut pas vendre ? Lui demande le despote.
Je ne sais pas au juste, bredouille l’aide de camp. L’intendant dit que le propriétaire, c’est vous, mon général. »
La scène de cette petite anecdote rapportée par les auteurs de l’excellent livre « les derniers jours des dictateurs » pourrait tout aussi bien se passer dans notre pays. Il n’est pas exagéré de noter qu’il existe beaucoup des similitudes entre le règne du dictateur dominicain et celui du régime de Guelleh/Khadra. L’un comme l’autre sont caractérisés par la négation des droits humains, l’asservissement du peuple, le pillage des richesses du pays, le droit à la prévarication pour leur famille. On dirait que la famille régnante de Djibouti a copié jusqu’à l’absurde le dictateur d’opérette dominicain. Dans certains domaines, elle a en même surpassé. Surtout dans l’enrichissement illicite du clan. A Djibouti, il existe une règle non écrite qui donne droit à tout membre de la caste de profiteurs de piller à tire-larigot les maigres richesses du pays. Cette règle n’est pas sans rappeler celle de la junte militaire qui régna au Nigeria dans les années 70, « The right to grab as much as you can ».
La famille régnante de Djibouti a mis main basse sur tout un pan de l’économie nationale : pas un secteur n’échappe à l’appétit vorace de cette clique mafieuse. Tous les commerces florissants appartiennent soit à un membre de cette famille soit à un prête-nom. Tous les moyens sont bons pour s’enrichir : la corruption, le vol pur et simple, le détournement, le recours à des crédits douteux (les fameux prêts non remboursables), etc.
Dans ce pillage effréné, la palme d’or revient à l’entourage directe du couple de haramous : leurs enfants se taillent la part du lion. En effet, le despote Guelleh fait gueuletonner sa progéniture sur le dos du peuple, depuis que les dents de ses rejetons sont devenues longues. Pour plus de détails sur ce vol en bande organisée, nous vous renvoyons à l’excellent dossier réalisé par la lettre de l’océan indien, dossier intitulé « comment Ismail Omar Guelleh gouverne en famille ».
Le dernier affairisme en date impliquant un membre de la famille régnante est cette histoire d’une usine de production des pâtes alimentaires. Pour ceux qui ne suivent pas l’actualité du régime de Guelleh/Khadra, les médias officiels du pays (tous à la solde du pouvoir en place) se félicitaient il y a deux ou trois jours de l’ouverture d’une usine de production des pâtes alimentaires sous les cieux de Djibouti. Une initiative qualifiée par ces porte-voix du régime de « très louable et pionnière» tout en tressant des lauriers au promoteur de cette unité de production industrielle. Dans le reportage de la RTD comme les dépêches de l’ADI ou de la nation, nulle mention du véritable propriétaire de cette usine. Au journal télévisé, on s’est juste contenté de citer le nom de la société, Twin Gulf Industries. Le mystérieux propriétaire de cette usine de production des pâtes alimentaires n’est autre que le fils aîné du tyran Guelleh, Liban Ismail Omar. Ah, ces médias de haramous qui essayent de cacher un secret de polichinelle. Avant d’aborder les circonstances de financement de cette usine, une petite présentation de son acquéreur s’impose.
Liban Ismail Omar est le fils aîné de Guelleh, né d’un premier lit. Vous l’aurez compris, sa mère n’est pas l’actuelle épouse du despote. Celle qui l’a mis au monde en 1975 s’appelle warmog Ahmed Abar, une brave femme originaire de la ville d’Ali-sabieh. Le petit Liban va venir au monde après le divorce de ses parents. Il est élevé par sa mère qui a épousé en secondes noces un certain Ahmed Omar Farah. Liban côtoiera vraiment son père à partir de 1994, date à laquelle il rentre à Djibouti après un long séjour parisien. Il va très vite se familiariser avec le système de la dictature clanique, se frayant sans problème une place au sein de la nomenclature. Sous l’aile protectrice de son père, le petit Liban devient un homme d’affaires très prospère et influent. Du népotisme à l’état pur !
Après la création de moult entreprises, pour la plupart des sociétés fantômes au financement opaque ou des véritables lessiveuses, Liban Ismail se lance depuis peu dans l’industrie alimentaire et crée une usine de production des pâtes alimentaires. Une usine sise dans la zone industrielle de Gabode, tout près de la résidence de son géniteur. Comment le fils aîné de Guelleh a-t-il pu financer cette usine à la capacité de production considérable ? C’est ce que nous vous révélons.
Exclusivité : Pour mettre sur pieds cette usine, Liban Ismail a eu recours à des crédits douteux. Un financement opaque. Il a bénéficié d’un double financement : il a dans un temps contracté un prêt de plusieurs centaines de millions de nos francs auprès de la banque BCIMR avant de compléter ce financement avec celui provenant d’une autre institution financière publique, le fonds de développement économique de Djibouti (la FDED). Il a donc emprunté une somme faramineuse pour financer son usine, au nom de son entreprise dénommée Senex. Ce détail est très important. Les prêts sont contractés au nom de Senex mais une fois encaissés les fonds, Liban change l’appellation de son entreprise en Twin Gulf Industries. Que cache ce tour de passe-passe ? Pour connaître le fin mot de cette histoire qui a tout l’air d’une escroquerie, il fallait lire l’article de l’hebdomadaire français le JDD qui a vendu la mèche. Dans un article publié sur leur site internet, ce journal a révélé au grand jour un scandale financier concernant la principale banque de Djibouti, la BCIMR. L’article intitulé « les crédits douteux de la BRED à Djibouti » a mis à jour une énorme escroquerie : ce journal a dévoilé que la BCIMR a accordé à la famille régnante plus de 45 millions d’euros sous forme de prêts. « Ces 45 millions de prêts sont en partie fictifs car ils ne sont ni payés, ni dépréciés dans les comptes. Finalement, cet argent sera comptabilisé en perte » précise un ancien cadre de cette banque interrogé par le JDD. Il va de soi que Liban comme ses autres frangins qui ont bénéficié de ces crédits non remboursables ne seront jamais inquiétés pour ce vol flagrant. Le premier financement de l’usine des pâtes provient ainsi des fonds volés à une banque de la place dont l’état est actionnaire à hauteur de 33 %.
Quant à la deuxième source de financement de l’usine du fils d’IOG, il s’agit du Fonds de développement économique de Djibouti. Liban Ismail s’est servi d’un fonds de 20 millions de dollars destiné initialement à soutenir le programme djiboutien de développement des PME-PMI. Ce fonds a été prêté au FDED par le fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) dans le cadre d’une convention. Dans son entreprise de prédation, Liban a été aidé par le directeur du FDED, le dénommé Said Ismail Hassan dit caoutchouc, qui lui a carrément ouvert les coffres de cette institution publique. Ce dernier est une crapule, un pur produit du système. Les centaines de millions de nos francs ponctionnés dans les caisses du FDED par le fils aîné du dictateur Guelleh sont un crédit à fonds perdus. Inutile de souligner que cet argent tombé dans le tonneau des danaïdes ne sera jamais remboursé. Voilà comment la progéniture du tyran IOG spolie sans vergogne et toute impunité les fonds destinés à la promotion de la politique de développement.
En somme, l’usine de production des pâtes alimentaires appartenant au fils aîné du despote Guelleh a été financé avec les deniers de l’état. Un pillage de plus des maigres ressources de l’état. Gageons que ce bien mal acquis qui tout l’air d’un éléphant blanc ou d’une lessiveuse de l’argent sale ne fonctionnera pas longtemps ou juste le temps de permettre à Liban Ismail de se remplir davantage les poches.