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Djibouti : Hommage à Osman Miguil Wais


Alwihda Info | Par Ali - 22 Avril 2013



Par Farah Abdillahi Miguil et Souleiman Ahmed Mohamed
Djibouti, le 21 avril 2013
 
C’était le mardi 16 avril 2013 qu’Osman Miguil Waiss nous quittait pour toujours emporté par une crise cardiaque. Ecrire ou ne pas écrire. Témoigner ou ne pas témoigner. Evoquer ou ne pas évoquer. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas être fidèle. Autant d’interrogations qu’il a fallu affronter.  
 
Nos rapports …
 
Osman et moi (Farah) étions des camarades de promotion au Lycée de Djibouti. Le bac en poche en juin 1988 nous sommes partis en France pour poursuivre nos études universitaires. Lui a Bordeaux et moi à Reims. De retour au pays, nous sommes devenus des collègues en nous engageant dans l’Education. Lui comme professeur de français et moi comme enseignant de mathématiques.
 
Osman et moi (Souleiman) avions vécu des longues nuits de détention, condamnés à rester éveillés dans des conditions épouvantables. Je retiendrai de lui cette capacité de résistance, cette clairvoyance à toute épreuve, cette aptitude à garder la tête froide dans des situations extrêmes et à ne jamais perdre de vue la mesure des enjeux. Ce qui lui a valu de ma part et depuis lors le surnom de « l’os miguilus).
 
Osman était, pour nous deux, à la fois un camarade, un collègue, un ami et un frère irremplaçable.
 
Engagement syndical …
 
L’année scolaire 1995/1996 coïncida avec notre (Osman et Farah) engagement syndical, au sein du SYNESE D (SYNdicat des Enseignants du SEcond Degré) appelé communément Syndicat des professeurs des collèges et lycées dont le 1er Secrétaire General est Souleiman. Osman avait été délégué syndical puis Secrétaire General Adjoint du SYNESED.  Depuis, cette date une seule constance animait notre amitié et notre fraternité le partage d’un certains nombre de valeurs comme la défense de la dignité, des droits humains et des libertés fondamentales pour tout être humain. D’ailleurs, nous faisions partie des 11 enseignants qui ont été traduits en justice en 1997 pour activités syndicales. Il y avait chez lui cette force de caractère, cette assurance, cette conviction qu’un jour la justice et la démocratie sortiraient vainqueur. 
 
Comme tous les syndicalistes Djiboutiens, Osman avait connu la prison, les arrestations, les interrogatoires, les intimidations, les suspensions de salaires. Et pourtant, sa foi était toujours restée inébranlable. Même si après la grande répression antisyndicale du pouvoir en place, il s’est montré discret, il était toujours là à nous prodiguer des conseils en nous disant que c’était un devoir de continuer le combat pour la justice et la démocratie.
 
Parcours professionnel
 
Apres avoir été enseignant de français puis proviseur-adjoint au Lycée de Djibouti, il avait été successivement conseiller du Ministre de l’Education puis celui de la Santé. Il avait travaillé sous la responsabilité de trois ministres comme conseiller. Malheureusement tous ont eu le même reflexe celui de suspendre son salaire. Pourtant, malgré toutes les difficultés, malgré tous les obstacles, malgré toutes les pressions, Osman était toujours debout, affable, fier et digne.  
 
Relation avec autrui …
 
Osman avait le sourire facile, le contact facile. Il avait cette propension et cette intelligence de trouver la fréquence et les mots justes pour dire les choses sans fard mais sans choquer. Il avait cette liberté de parole et de pensée, denrée rare par le temps qui court.
 
Osman avait le verbe facile au service d’une grande culture générale. Une qualité appréciée par tous ceux qui l’ont connu et approché.  C’était un être social par excellence. Toujours prêt à aider son prochain. Osman était un être sans apriori. Il avait un sens très développé du consensus et des compromis. C’était un être plein de tolérance.
 
Osman symbolisait ce trait d’union entre les différentes couches sociales par sa sociabilité, sa simplicité et sa compréhension des autres. Osman était une passerelle entre les différentes sensibilités. C’était l’ami de l’artiste, de l’intellectuel et du simple citoyen.
 
Sa femme a perdu un mari, ses enfants ont perdu un père. Ses parents ont perdu un fils. Ses frères et sœurs ont perdu un grand frère. Et une grande majorité d’entre nous ont perdu un ami cher. Mais surtout la disparition d’Osman constitue une grosse perte pour le pays.



1.Posté par Stéphanie le 26/05/2013 01:22 (depuis mobile) | Alerter
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njour. J''ai bien connu Osman sur le campus universitaire de Bordeaux. Je me souviens de sa gentillesse de son écoute et de son envie de changer les choses. Le monde a encore perdu un être exceptionnel...

2.Posté par Stéphanie le 26/05/2013 01:23 (depuis mobile) | Alerter
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njour. J''''ai bien connu Osman sur le campus universitaire de Bordeaux. Je me souviens de sa gentillesse de son écoute et de son envie de changer les choses. Le monde a encore perdu un être exceptionnel...

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