Après une année et demie de crise postélectorale générée par le refus du pouvoir d’Ismael Omar Guelleh de respecter le verdict des urnes qui ont donné une victoire éclatante à la coalition de l’Union pour le Salut National (USN), assiste t’on à une bataille décisive entre l’autre force de l’opposition à savoir le FRUD et le régime de Guelleh? Les américains ont été les premiers à s’inquiéter des tournures que prennent les événements dans le Nord de Djibouti. Dans un message de sécurité daté du 18 août ont demandé à leurs citoyens, et au personnel de leur ambassade, de ne pas se rendre dans les 2 districts du Nord (Tadjourah et Obock) et d'éviter surtout les zones de Goda et de Mabla. où ils ont fait état des accrochages importants entre la rébellion de FRUD et l’Armée Djiboutienne, ce qui a mis en porte à faux le régime djiboutien qui est dans les dénégations La revue spécialisée de l’Océan Indien (LOI n°I385 du 20/09/2014) a de son côté confirmé que l’armée djiboutienne qui menaient une opération de ratissage a été repoussés par les rebelles du FRUD à 20km de Tadjourah (la 2ème ville du pays), qui auraient fait plusieurs victimes dans les rangs des forces gouvernementales. Ces derniers accrochages dans les Mablas et dans les Goda ont eu un effet dévastateur sur le moral des troupes gouvernementales qui n’étaient déjà pas très enthousiaste à l’idée d’affronter les combattants du FRUD. Mais cela a surtout réveillé l’espoir de la population en quête d’une véritable alternative. Comme d’habitude, selon l'Observatoire pour le respect des Droits Humains (ORDHD), les autorités djiboutiennes ont persécuté les villageois à Ardo et à Bisirha (où se trouvent les proches familles des responsables militaires), Bankoualé, à Galela ; à Sismo dans les Mablas, en s’en prenant aux civils que les soldats brutalisent, accusés de nourrir et héberger les combattants, et en arrêtant les proches familles familles des combattants : - Othman Mohamed Ali et à Ali mohamed Ali arrêté à Harka ; - Otban Ali Mohamed et Hassan Ali Mohamed oncles d’un cadre du FRUD ; Moussa Harbou et Ali Moussa dit Kouhlaytu arrêtés à Sagalou ; Et plusieurs autres personnes à Dalha, Adaylou etc… Ces événements ont lieu au moment où les pourparlers entre la coalition de l’USN et le Président Ismael Omar Guelleh pour trouver une issue à la crise post électorale s’enlise du fait de volte face de ce dernier qui lors de son entretien avec Ismael Guedi Hared, un leader de l'opposition avait accepté de signer un accord cadre pourtant très en deçà des attentes des démocrates. Le Président est contesté dans son propre camp qui estime que la plus petite ouverture est un danger pour leur position Ces évenements se déroulent aussi dans un contexte diplomatique plutôt favorable au FRUD qui commence à avoir plus de visibilité sur la scène internationale. D’où l’intérêt nouveau des Etats Unis intrigués par cette organisation. Selon la Lettre de l’Océan Indien (LOI du 23/05/14), les américains interrogent beaucoup leurs interlocuteurs sur la rébellion du FRUD et ses alliés dans la région dont l’impact pourrait encore s’amplifier si le président continue à fermer la porte aux réformes démocratiques et à réprimer systématiquement l’opposition. Toujours selon la LOI, durant sa visite à Addis-Abeba, début mai, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a également interrogé les dirigeants de l'Ethiopian People's Revolutionary Democratic Front (EPRDF, coalition gouvernementale éthiopienne) sur les alliances du FRUD dans la région et sa position vis-à-vis des États-Unis. La France, s’intéresse aussi de prés au Front pour la Restauration de l'Unité et la démocratie (FRUD), la présidence de la République française s’est inquiétée du sort du prisonnier politique du FRUD, Mohamed Ahmed dit Jabha (détenu depuis mai 2010, après avoir été férocement torturé) sans avoir accès à un médecin ni à un avocat. C'est aussi dans ce contexte que le dirigeant du FRUD Hassan Ahmed Mokbel, chargé de relations extérieures s'est rendu en Amérique du Nord début août. Il fut reçu au Canada le 4 août 2014 par Mme Nadia STUEWER, chargée de dossiers Djibouti, Érythrée, Éthiopie et Somalie à la Direction Relations avec l'Afrique orientale et Australe du Ministère Affaires Étrangères et commerce International Canada où il a expliqué l'impasse politique actuelle et la crise profonde qui affecte Djibouti depuis 20 ans. Il lui a transmis un Mémorandum contenant l'analyse de la situation à Djibouti qui prévaut depuis 37 ans et les solutions du FRUD pour la sortie de crise. Hassan Mokbel a aussi participé avec d’autres dirigeants dont Ali Chehem à des manifestations aux États Unis (Washington et Minnesota) organisées avec les autres forces de l'opposition contre la visite d'Ismael Omar Guelleh le 6 et le 7 août
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