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Egypte: 13 morts dans une nouvelle flambée de violences


Alwihda Info | Par - 24 Juillet 2013


Les autorités de transition appliquaient leur «feuille de route» pour la transition, avec la poursuite des travaux de révision de la Constitution adoptée sous M. Morsi, en prélude à la tenue d’élections législatives en principe début 2014, puis d’une présidentielle.


L’Egypte a connu mardi une nouvelle flambée de violences entre partisans et adversaires du président destitué Mohamed Morsi qui ont fait 13 morts en 24 heures, les autorités transitoires prévenant qu’elles ne laisseraient pas le pays basculer dans la guerre civile.
 
 
L’impasse semblait toujours totale, les Frères musulmans, le mouvement de M. Morsi, comptant sur la mobilisation de rue pour faire plier le nouveau pouvoir, qui continuait imperturbablement la mise en place d’institutions transitoires.
«L’Egypte ne sera pas une deuxième Syrie et quiconque pousse dans cette voie est un traître», a affirmé un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, dans une déclaration publiée par l’agence officielle MENA.
Neuf personnes ont été tuées mardi matin près de l’Université du Caire, selon un bilan révisé à la hausse en soirée par Mohamed Soltan, chef adjoint des services d’urgence au ministère de la Santé, dans les médias.
Deux d’entre elles au moins ont été tuées par un homme qui a ouvert le feu sur des militants pro-Morsi.
Dans l’après-midi, de nouveaux heurts ont éclaté brièvement dans le même secteur, où une quinzaine de véhicules ont été brûlés.
Les abords de l’Université, proches du centre-ville, sont, avec ceux de la mosquée Rabaa al-Adawiya dans le nord-est du Caire, l’un des deux sites occupés en permanence par les islamistes depuis près de trois semaines.
Dans la soirée, huit policiers ont été blessés, certains grièvement, ainsi qu’un nombre indéterminé de civils, par une attaque à la grenade devant le commissariat central de Dahqaliya, dans le nord, selon des sources de sécurité.
Quatre Egyptiens avaient été tués lundi soir. Plus de 150 personnes ont péri dans des heurts liés aux troubles politiques depuis les manifestations massives réclamant le départ de M. Morsi fin juin.
Au moins une quarantaine d’autres ont été tuées durant cette période dans la région instable du Sinaï, frontalière d’Israël et de la bande de Gaza, principalement lors d’attaques contre l’armée et la police, ou d’opérations militaires contre des radicaux islamistes.
«Nouvelle page»
Violences contre les coptes
Les partisans de Mohamed Morsi, déposé par l’armée le 3 juillet, réclament son retour, faisant valoir qu’il est le premier président égyptien élu démocratiquement.
Ses adversaires estiment qu’il s’est disqualifié par un exercice du pouvoir au profit de son seul camp et que l’ampleur des manifestations contre lui a traduit sa perte de légitimité.
Deux anciens conseillers de M. Morsi détenus par l’armée ont demandé à leurs familles des vêtements de prisonniers, laissant entendre qu’ils pourraient être jugés, ont indiqué mardi des membres de leurs familles.
Lundi, la famille de M. Morsi, détenu au secret depuis sa destitution, a accusé le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, de l’avoir «enlevé», et annoncé des poursuites devant les juridictions égyptiennes et internationales.
Le nouveau pouvoir n’a donné aucun écho aux demandes des Etats-Unis et de l’Union européenne de libérer M. Morsi, se bornant à assurer qu’il était bien traité.
Les autorités de transition appliquaient leur «feuille de route» pour la transition, avec la poursuite des travaux de révision de la Constitution adoptée sous M. Morsi, en prélude à la tenue d’élections législatives en principe début 2014, puis d’une présidentielle.
Les organisations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont lancé un cri d’alarme face à une recrudescence des violences contre la communauté chrétienne copte (6 à 10% de la population), reprochant à la police son inertie.
Depuis le 3 juillet, HRW a recensé «au moins six attaques contre des chrétiens», dont la plus grave le 5 juillet à Naga Hassan, près de Louxor (sud), où selon Amnesty «les forces de sécurité ont abandonné six hommes encerclés --dont quatre ont été tués et un hospitalisé-- à la merci d’une foule en colère».



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