Le chef de l'arm ée égyptienne, le général Abdel Fattah Al-Sissi, a appelé, mercredi 24 juillet, la population à manifester vendredi, pour soutenir l'action de l'armée contre "la violence et le terrorisme".
"J'appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme", a déclaré le général Al-Sissi lors d'une cérémonie militaire.
Egalement ministre de la défense et vice-premier ministre dans le nouveau gouvernement, il s'est engagé à respecter le processus de transition politique annoncé à la suite de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.
Les partisans de M. Morsi, qui est détenu dans un lieu tenu secret depuis sa destitution par l'armée, le 3 juillet, ont promis de rester dans la rue jusqu'à son rétablissement au pouvoir.
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DEUX ATTAQUES DANS LE PAYS
Ces déclarations interviennent dans un contexte de montée des violences dans l'ensemble du pays. Depuis la fin du mois de juin, les tensions politiques sont à l'origine de 170 morts en Egypte, et le bilan continue de s'agrandir.
Un soldat a été tué mercredi par des hommes armés dans le Sinaï, une région frontalière d'Israël et de la bande de Gaza, ont annoncé des sources de sécurité. Le soldat a été touché à la poitrine à un barrage à Al-Arich, chef-lieu du gouvernorat du nord-Sinaï, où plusieurs attaques meurtrières contre des policiers et des militaires ont déjà eu lieu ces dernières semaines.
Une trentaine de soldats, policiers et civils ont été tués dans cette région depuis le renversement le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi, traduisant un fort regain de violence dans la péninsule. L'armée égyptienne, qui a intensifié sa présence et ses opérations dans le Sinaï, a fait état la semaine dernière d'une dizaine de djihadistes tués.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un policier a également été tué et 28 autres personnes blessées dans l'explosion d'un engin dans le gouvernorat de Dakahlia, dans le delta du Nil, au nord de l'Egypte. La ville de Mansoura est l'un des principaux foyers de tension du pays. Une personne y avait été tuée le 26 juin en marge de troubles politiques, et trois femmes avaient trouvé la mort dans cette ville le 19 juillet lors d'affrontements entre clans politiques rivaux.
Le Monde