Pour Laurent Fabius, "le président Morsi avait été élu dans des conditions régulières mais le sentiment qu'ont eu beaucoup de personnes, c'est qu'il voulait aller vers un islamisme à marche forcée et d'autre part la situation économique était catastrophique".
Ce qui explique qu'il ait été renversé. "Nous n'avons pas appelé cela juridiquement un coup d'Etat", car, a expliqué Laurent Fabius, cela impliquerait l'arrêt de l'aide internationale à ce pays et "ce n'est pas le moment de rendre la situation économique plus difficile".
M. Morsi n'est pas apparu en public depuis sa destitution par l'armée après des manifestations réclamant son départ. Depuis, il a été officiellement mis en détention et doit être transféré à la prison Torah. La France souhaite que l'arm ée égyptienne soit désormais "en retrait", et que "le régime qui s'est installé retourne le plus vite possible vers une approche démocratique et refuse les violences".Côté américain, Barack Obama a annoncé que deux sénateurs vont se rendre en Egypte à sa demande la semaine prochaine afin d'exhorter le régime d'organiser des élections. Les sénateurs John McCain et Lindsey Graham, deux membres influents de l'opposition républicaine, se rendront au Caire après celle de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
CATHERINE ASHTON : "MORSI VA BIEN"
Mardi 30 juillet, Mme Ashton avait pu s'entretenir avec lui pendant deux heures, assurant que "M. Morsi [allait] bien" et avait "accès aux informations". "Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe, a indiqué Mme Ashton, se refusant à divulguer le contenu de ces discussions. Elle est toutefois prête à se rendre de nouveau en Egypte pour faciliter une sortie de crise, selon son porte-parole, Michael Mann.
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Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Mme Ashton avait demandé publiquement la libération de M. Morsi, et avait déploré n'avoir pu le rencontrer. Les militaires affirment que la détention de Mohamed Morsi est seulement une mesure de précaution visant à assurer sa sécurité.
BLOCAGE PERSISTANT
Le partisans de Mohamed Morsi ont une nouvelle fois, dans un communiqué publié après la rencontre, affirmé qu'il ne pouvait y avoir de solution à la crise actuelle en dehors d'un "retour du président" et d'un "rejet du coup d'Etat". Des groupes islamistes ont affirmé avoir dit à Catherine Ashton que les manifestations se poursuivraient jusqu'au retour à la "légitimité constitutionnelle".
Les autorités ont maintenu leurs avertissements envers le camp pro-Morsi, promettant des "mesures décisives et fermes" s'ils "outrepassaient leur droit à l'expression pacifique".
Des manifestations étaient prévues mardi malgré les menaces du pouvoir militaire. Une marche de plusieurs milliers de personnes en direction du quartier général de la sécurité nationale au Caire s'est déroulée dans la soirée sans incident. En revanche, à Ismaïliya, des heurts entre partisans et adversaires de M. Morsi ont fait 18 blessés, selon les services de sécurité. Le Monde