Monsieur Hollande veut pénaliser la négation du génocide arménien pour tenir un engagement de campagne. Bonne idée qui montre la force du lobby arménien mais qui comparée aux difficultés persistantes à reconnaitre les crimes et méfaits de la colonisation en Algérie en cette année du cinquantenaire de l’indépendance, apparait étonnante!
On pourrait faire un catalogue morbide des « bienfaits » de la colonisation célébrés par un article d’une loi 2005, loi dont les auteurs étaient sans doute bien inspirés par un lobby plus puissant que celui des défenseurs de « la repentance » vilipendée par monsieur Sarkozy .On pourrait citer à titre illustratif les « enfumades » du Maréchal Bugeaud consistant à asphyxier ceux qui s’étaient réfugiés dans des cavernes, les déportations au bagne des révoltés d’ El Mokrani de 1871 (qui retrouvèrent les communards),les massacres du 8 mai 1945 dits de « Sétifs » qui firent environ 50000 morts ou les noyades du 17 octobre 1961 conduite par la main experte du préfet Papon sous l’autorité du ministre de l’Intérieur Roger Frey …Certes on opposera les violences du FLN elles aussi condamnables mais proportionnellement non comparable et les actions de développement et de construction de l’Algérie pendant la guerre, sauf que celles furent menées par l’Etat et les colons essentiellement pour ceux qu’on appelaient « les européens »
Faut-il rappeler ce qu’était la colonisation, formidable opération d’inféodation et d’acculturation car comme le disait un négociateur des accords d’Evian à Louis Joxe « le plus grand crime que vous avez commis c’est que je ne puisse m’exprimer à vous dans ma langue »
Il y a en France 7 millions gens ayant un lien avec l’Algérie, pays essentiel au Maghreb et dans la région sub saharienne comme le montre les événements au Mali, pays le plus grand d ‘Afrique avec l’armée la plus solide et la mieux équipée du continent et du monde Arabe. Sa dette est quasi nulle et les réserves de change estimées à 150 milliards de dollars. C’est dire si par-delà les arguments moraux il y a des arguments économiques et géo stratégiques à une résolution du contentieux historique.
Aujourd’hui on constate que la présence de la France va en reculant. On roule désormais, japonais, coréen et même depuis peu chinois ! Le métro ouvert après plusieurs décennies de travaux par des sociétés françaises et l’arbre qui cache mal la forêt des aéroports, hôpitaux, bâtiments (il manque un million de logements en Algérie), autoroutes,…, construits par des entreprises étrangères, chinoises, japonaises, italiennes et de moins en moins françaises. Même si on regarde toujours autant les chaines « métropolitaines » captées par satellite, les chaines arabophones moyennes orientales ont fait une percée remarquée. Récemment dans un congrès médical à Tissemsilt, j’étais surpris lors des séances de questions du décalage dans la qualité de langue des médecins de plus de 50 ans et du français hésitants des plus jeunes ayant pourtant étudiés dans la langue de Molière. 25 ans de réduction du nombre des visas et des échanges entre les deux rives ainsi qu’une politique d’arabisation de masse sont en train de faire changer les références culturelles. Il est certain que le nationalisme ombrageux du régime algérien ne facilite pas la relation entre les deux pays, mais on doit sortir de l’impasse actuelle. La relation franco algérienne devrait être au Maghreb et dans le monde arabe, l’équivalent de ce qu’est la relation franco-allemande, un partenariat stratégique et unique. D’ailleurs collision surprenante, le cinquantenaire de l’indépendance algérienne coïncide avec celui de la visite fondatrice du chancelier Adenauer à Reims qui scellera la réconciliation, seulement 17 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. On en est bien loin 5O ans après les accords d’Evian.
Il faut pour relancer et apaiser la relation franco algériennes apurer le contentieux que représente la colonisation, il ne s’agit pas d’une repentance que personne ne demande mais juste une reconnaissance du viol qu’a représenté la colonisation. Il faut monsieur Hollande, faire un geste fort qui soit l’égal de ce que fit monsieur Chirac en 1995 sur Vichy. Pourquoi ne nommeriez-vous pas un ambassadeur extraordinaire ou un groupe de négociateurs qui préparerait avec les Algériens les conditions d’un nouvel élan du partenariat avec l’Algérie, de nouveaux accords d’Evian qui eux organiseraient le vivre ensemble franco algérien et non pas la séparation. Mais le préalable à la relance ne peut être que la reconnaissance des méfaits et de l’injustice qu’a représentée la colonisation. Près de 200 ans d’histoire passée et l’histoire à venir l’impose !
Madjid Si Hocine –membre fondateur du forum France Algérie
On pourrait faire un catalogue morbide des « bienfaits » de la colonisation célébrés par un article d’une loi 2005, loi dont les auteurs étaient sans doute bien inspirés par un lobby plus puissant que celui des défenseurs de « la repentance » vilipendée par monsieur Sarkozy .On pourrait citer à titre illustratif les « enfumades » du Maréchal Bugeaud consistant à asphyxier ceux qui s’étaient réfugiés dans des cavernes, les déportations au bagne des révoltés d’ El Mokrani de 1871 (qui retrouvèrent les communards),les massacres du 8 mai 1945 dits de « Sétifs » qui firent environ 50000 morts ou les noyades du 17 octobre 1961 conduite par la main experte du préfet Papon sous l’autorité du ministre de l’Intérieur Roger Frey …Certes on opposera les violences du FLN elles aussi condamnables mais proportionnellement non comparable et les actions de développement et de construction de l’Algérie pendant la guerre, sauf que celles furent menées par l’Etat et les colons essentiellement pour ceux qu’on appelaient « les européens »
Faut-il rappeler ce qu’était la colonisation, formidable opération d’inféodation et d’acculturation car comme le disait un négociateur des accords d’Evian à Louis Joxe « le plus grand crime que vous avez commis c’est que je ne puisse m’exprimer à vous dans ma langue »
Il y a en France 7 millions gens ayant un lien avec l’Algérie, pays essentiel au Maghreb et dans la région sub saharienne comme le montre les événements au Mali, pays le plus grand d ‘Afrique avec l’armée la plus solide et la mieux équipée du continent et du monde Arabe. Sa dette est quasi nulle et les réserves de change estimées à 150 milliards de dollars. C’est dire si par-delà les arguments moraux il y a des arguments économiques et géo stratégiques à une résolution du contentieux historique.
Aujourd’hui on constate que la présence de la France va en reculant. On roule désormais, japonais, coréen et même depuis peu chinois ! Le métro ouvert après plusieurs décennies de travaux par des sociétés françaises et l’arbre qui cache mal la forêt des aéroports, hôpitaux, bâtiments (il manque un million de logements en Algérie), autoroutes,…, construits par des entreprises étrangères, chinoises, japonaises, italiennes et de moins en moins françaises. Même si on regarde toujours autant les chaines « métropolitaines » captées par satellite, les chaines arabophones moyennes orientales ont fait une percée remarquée. Récemment dans un congrès médical à Tissemsilt, j’étais surpris lors des séances de questions du décalage dans la qualité de langue des médecins de plus de 50 ans et du français hésitants des plus jeunes ayant pourtant étudiés dans la langue de Molière. 25 ans de réduction du nombre des visas et des échanges entre les deux rives ainsi qu’une politique d’arabisation de masse sont en train de faire changer les références culturelles. Il est certain que le nationalisme ombrageux du régime algérien ne facilite pas la relation entre les deux pays, mais on doit sortir de l’impasse actuelle. La relation franco algérienne devrait être au Maghreb et dans le monde arabe, l’équivalent de ce qu’est la relation franco-allemande, un partenariat stratégique et unique. D’ailleurs collision surprenante, le cinquantenaire de l’indépendance algérienne coïncide avec celui de la visite fondatrice du chancelier Adenauer à Reims qui scellera la réconciliation, seulement 17 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. On en est bien loin 5O ans après les accords d’Evian.
Il faut pour relancer et apaiser la relation franco algériennes apurer le contentieux que représente la colonisation, il ne s’agit pas d’une repentance que personne ne demande mais juste une reconnaissance du viol qu’a représenté la colonisation. Il faut monsieur Hollande, faire un geste fort qui soit l’égal de ce que fit monsieur Chirac en 1995 sur Vichy. Pourquoi ne nommeriez-vous pas un ambassadeur extraordinaire ou un groupe de négociateurs qui préparerait avec les Algériens les conditions d’un nouvel élan du partenariat avec l’Algérie, de nouveaux accords d’Evian qui eux organiseraient le vivre ensemble franco algérien et non pas la séparation. Mais le préalable à la relance ne peut être que la reconnaissance des méfaits et de l’injustice qu’a représentée la colonisation. Près de 200 ans d’histoire passée et l’histoire à venir l’impose !
Madjid Si Hocine –membre fondateur du forum France Algérie