Reçu en audience par le chef de l'Etat le 17 Janvier, l'émissaire du président tchadien Idriss Deby Itno, Youssouf Saleh Abbas, a transmis au président gabonais la demande de son homologue tchadien, pour son soutien pour le retour de la paix au Tchad.
Au terme de l'audience, l'émissaire tchadien a tenu a expliqué à la presse la situation conflictuelle qui prévaut au Tchad depuis plusieurs mois. « La raison principale de cette montée de la tension à l'Est du Tchad, est liée à l'arrivée de la Force Européenne (UE FOR) d'un côté, et celle des Nations Unies et d'Europe (MINURCA, Mission de nations Unies en République Centrafricaine) de l'autre. (…) le Soudan a toujours refusé l'arrivée de la Force hybride chez lui ; cette montée de tension vise à décourager l'arrivée de ces forces. »
«Deux pays européens se sont déjà désistés par rapport à cette Force hybride. (…) Les forces qui viennent du côté du Tchad n'ont pour rôle que de protéger les camps des réfugiés et autres personnes déplacées, et ne seront pas à la frontière. Nous n'avons aucune raison d'amener ces forces pour déstabiliser nos voisins. C'est ce que nous voulons expliquer à l'opinion internationale car l'objectif final de cette agitation, de cette tension, est d'empêcher les déploiements de ces forces, que ce soit au Darfour ou au Tchad.»
Il y a quelques jours, le chef de l'Etat gabonais Bongo Ondimba recevait en audience des émissaires du président soudanais Oumar El Béchir, venus recueillir les conseils du doyen des chefs d'Etat d'Afrique sur les questions de paix et de sécurité au sein du continent, et particulièrement les issues envisageables dans la crise du Darfour qui s'étend au Tchad voisin.
C'est la voie de la médiation pacifique et du dialogue qui a été prônée par le chef de l'Etat gabonais lors de cette audience. Le président gabonais qui est devenu une référence en matière de médiation politique en Afrique trouvera sans doute le moyen de réunir autour d'une table les protagonistes de la crise du Darfour.
Gaboneco