L'écrivain Thomas Dietrich.
2016 avait été pour moi l’année de toutes les audaces et de toutes les émotions. J’avais sorti mon second roman « Les enfants de Toumaï », j’avais démissionné de mon poste au ministère de la santé français, j’avais été expulsé de trois pays (Tchad, Cameroun, Niger) pour avoir exprimé mon opposition au régime dictatorial d’Idriss Deby et aussi à la Françafrique…
En comparaison, 2017 était beaucoup plus calme ! Du moins en apparence… Car la lutte continue ; une lutte pour un grand rêve : que les Hommes apprennent à vivre tous ensemble comme des frères au lieu de s’entretuer comme des idiots. Il faut bien avouer que c’est loin d’être gagné. En France, la société est de plus en plus divisée sur fond de crise économique, d’antisémitisme et d’islamophobie latents. L’étranger n’est plus vu comme une richesse, mais comme une menace. Au Tchad, mon pays de cœur, ce n’est guère mieux. Le pays ploie sous le joug d’un régime sanguinaire qui s’est accaparée la manne pétrolière. Et depuis quelques temps, sur les réseaux sociaux, je vois avec horreur fleurir des insultes, où le Tchadien n’est plus considéré en raison de son mérite, mais vilipendé pour son origine ethnique ou sa religion (ce que j’avais dénoncé dans mon deuxième roman Les enfants de ToumaÏ). Et que dire de ces centaines de milliers de pauvres hères réduits en esclavage en Libye, au vu et au su de la communauté internationale, laquelle ne bouge pas le petit doigt…
Toutefois, malgré ce sombre tableau, je suis persuadé qu’il ne faut surtout pas céder à l’abattement. Quelques soient les épreuves rencontrées, les blessures infligées, les sacrifices consentis, il convient de croire encore et toujours en la beauté du monde. La littérature, j’en suis persuadé, peut être un moyen de sauver les Hommes de leurs propres turpitudes. Et si j’avais un souhait pour moi-même pour 2018, ce serait de finir ce grand livre que tout écrivain aspire à écrire un jour. Un livre sans doute autobiographique mais surtout un ouvrage pour parler de la grandeur de la vie et de la profonde humanité de ceux qui ont marqués mes jeunes années, que ce soit en France, au Tchad ou en Centrafrique. Je ne sais si j’ai le talent pour mener à bien ce projet mais j’ai en tout cas la folie de m’y atteler.
Le héros de Cervantés, Don Quichotte, disait que la liberté est le bien le plus précieux que le Ciel ait fait descendre sur cette terre. Alors, si j’avais un vœu que je puisse faire pour le peuple tchadien, c’est tout simplement qu’il soit libre ; libre du régime qui l’opprime depuis vingt-sept années mais aussi de la tutelle de l’ancienne puissance coloniale, la France.
Et peut-être pourrions-nous tous commencer 2018 avec ces mots sublimes d’Hugo dans les Misérables, ces quelques lignes qui doivent à jamais guider nos vies et nos combats :
« Tenter, braver, persister, persévérer, s'être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu'elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l'exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise. »
Bonne et heureuse année 2018
En comparaison, 2017 était beaucoup plus calme ! Du moins en apparence… Car la lutte continue ; une lutte pour un grand rêve : que les Hommes apprennent à vivre tous ensemble comme des frères au lieu de s’entretuer comme des idiots. Il faut bien avouer que c’est loin d’être gagné. En France, la société est de plus en plus divisée sur fond de crise économique, d’antisémitisme et d’islamophobie latents. L’étranger n’est plus vu comme une richesse, mais comme une menace. Au Tchad, mon pays de cœur, ce n’est guère mieux. Le pays ploie sous le joug d’un régime sanguinaire qui s’est accaparée la manne pétrolière. Et depuis quelques temps, sur les réseaux sociaux, je vois avec horreur fleurir des insultes, où le Tchadien n’est plus considéré en raison de son mérite, mais vilipendé pour son origine ethnique ou sa religion (ce que j’avais dénoncé dans mon deuxième roman Les enfants de ToumaÏ). Et que dire de ces centaines de milliers de pauvres hères réduits en esclavage en Libye, au vu et au su de la communauté internationale, laquelle ne bouge pas le petit doigt…
Toutefois, malgré ce sombre tableau, je suis persuadé qu’il ne faut surtout pas céder à l’abattement. Quelques soient les épreuves rencontrées, les blessures infligées, les sacrifices consentis, il convient de croire encore et toujours en la beauté du monde. La littérature, j’en suis persuadé, peut être un moyen de sauver les Hommes de leurs propres turpitudes. Et si j’avais un souhait pour moi-même pour 2018, ce serait de finir ce grand livre que tout écrivain aspire à écrire un jour. Un livre sans doute autobiographique mais surtout un ouvrage pour parler de la grandeur de la vie et de la profonde humanité de ceux qui ont marqués mes jeunes années, que ce soit en France, au Tchad ou en Centrafrique. Je ne sais si j’ai le talent pour mener à bien ce projet mais j’ai en tout cas la folie de m’y atteler.
Le héros de Cervantés, Don Quichotte, disait que la liberté est le bien le plus précieux que le Ciel ait fait descendre sur cette terre. Alors, si j’avais un vœu que je puisse faire pour le peuple tchadien, c’est tout simplement qu’il soit libre ; libre du régime qui l’opprime depuis vingt-sept années mais aussi de la tutelle de l’ancienne puissance coloniale, la France.
Et peut-être pourrions-nous tous commencer 2018 avec ces mots sublimes d’Hugo dans les Misérables, ces quelques lignes qui doivent à jamais guider nos vies et nos combats :
« Tenter, braver, persister, persévérer, s'être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu'elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l'exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise. »
Bonne et heureuse année 2018