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POINT DE VUE

Issa Mahamat : La vie est chère à Ndjaména, selon Mercer ...!


Alwihda Info | Par Issa Mahamat Abdelmamout - 4 Juillet 2010



Issa Mahamat Abdelmamout
Issa Mahamat Abdelmamout

Issa Mahamat Abdelmamout - [email protected]

Dire que la vie est chère, ce n’est pas une vue de l’esprit ou un complot occidental, mais une réalité vécue par une grande partie de la population tchadienne. Si le cabinet Mercer s’est préoccupé plus des migrants européens, l’étude n’en est pas moins pertinente et appelle à réfléchir sur la réalité vécue par la population locale.

Dans toute l’Afrique et en particulier au Tchad, dire que les gens consomment des produits locaux, comme l’a dit le Pr Ali Souleymane, c’est très mal définir la consommation d’une société en pleine transformation sinon transformée et pleinement intégrée dans un monde globalisé où tout se trouve tout près de la maison.

Notre compatriote laisse entendre que les Africains consomment des produits locaux, ce qui est une affirmation dénuée de toute réalité. C’est le contraire qui peut être vrai. Nous cultivons le coton et importons les basins d’Europe pour l’habillement ; tout ce qui est national est dénigré et ceci englobe tous les secteurs même l’éducation nationale, c'est-à-dire le savoir n’est pas épargné. A ce titre, Ndjamena-Hebdo n’a-t-il pas titré avec mépris « médecin made in Gordolé » pour qualifier les diplômés de la faculté des sciences de la santé de Ndjamena ? Par ailleurs, remarquons par exemple que :

- l’essence consommée au Tchad est raffinée ailleurs ;
- Les matériaux de construction sont quasiment tous importés ;
- Les médicaments n’ont pas un prix fixe, quasiment importé et ils sont chers pour tout le monde, migrant ou population local.
- La STT de Sarh avait fermé ses portes pour la simple raison que les tchadiennes préfèrent le WAX venu de l’étranger.

Bref les exemples sur la préférence des articles étrangers ne manquent pas.

Quand on s’habille, mange, se soigne, roule, se loge… avec des produits finis étrangers la moindre des choses est de ne pas accusé les autres et le bon sens veut qu’on saisisse l’occasion pour proposer des solutions.

Si l’étude est sérieuse et ses données sont tchadiennes, elle doit toucher et concerner toute la population ; migrante ou non. Puisqu’on sait que par effet de contagion, les indicateurs économiques sont des paramètres d’une équation ou la mise en écart d’un élément ne peut produire un résultat fiable. Il faut donc plus d’information pour apprécier la situation sur la vie chère ou l’inflation.

Ce pourquoi même si le cabinet Mercer dissociait, les migrants de la population locale l’étude en elle-même parle à tout les Tchadiens.

Ceci dit, il est normal que Mercer ou autres cabinet du genre s’occupent de leurs ressortissants et cela n’empêche pas les tchadiens de donner leurs opinions, visions ou études sur leur pays. Nous sommes tous, très occupés à pondre des logorrhées politiques interminables donc on ne devrait pas s’étonner de lire des études biaisées avec des données imaginaires.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)