Dans quel contexte avez-vous connu Lionel Manga qui vient de nous quitter ?
Je l'ai connu, et plus tard, fréquenté avec une certaine assiduité, au détour d'une sorte de « hasard objectif », si j'ose dire ! Nous étions tous conviés à une conférence au Goethe Institut de Yaoundé, à l'époque, situé au niveau de l'Avenue Kennedy aujourd'hui, avec un mur mitoyen aux Galeries Lafayette qui n'existent plus de nos jours. Nous devisâmes longuement, et depuis nous n'avons plus cessé d'échanger sur divers sujets, notamment culturels dans une acception large. Il était d'un excellent commerce intellectuel avec une sorte de côté, je dirai très « humain » aussi.
Que pouvez-vous retenir du parcours comme intellectuel avisé ?
Lionel Manga était un intellectuel marginal dans l'acception stricte du terme, avec un petit côté anarcho-nihiliste, à l'esprit extrêmement vif aussi, exactement comme son ami au long cours Vincent Ndumbè, parti quelques jours avant lui.
Il était capable de passer du « simple » au complexe, avec une aisance déconcertante : des exemples existent et beaucoup de personnes ont pu le constater par elles-mêmes, en l'écoutant à l'occasion. Féru de Michel Serres, ceci peut donc bien très bien expliquer cela... Donc, la « casquette » du débatteur de très haut vol, à l'évidence !
Selon vous, qui était véritablement à la base de cet ambitieux projet dans lequel il a mené son action d’intellectuel ?
C'est Dooh Collins qui était, si je ne m'abuse, porteur de ce formidable projet qui se présentait comme un incubateur de talents à Yaoundé. Et qui permettait par conséquent de s'exprimer sur divers aspects du génie humain. C'était une époque de très grande effervescence culturelle dans la capitale politique grâce, entre autres, à l'emplacement idéal de son site (quartier Bastos), et à l'offre plurielle et ingénieuse du maître des céans.
En effet, conférences, art du design africain sublimé par le génie de très jeunes créateurs ; musiques urbaines (c'est là que je vis Krotal sur scène la toute première fois ; le groupe Otoulbaka aussi, etc.), et autres : tout y passait ! Pour ce qui concerne l'avènement du Hip-Hop, la radiodiffusion de l'époque aura été décisive, African Logik ayant davantage œuvré sur l'opérationnel et ce n'est pas rien !
Comment pouvez-vous finalement définir Lionel Manga ?
Lionel Manga est une sorte d'intellectuel humaniste à mon humble avis. Le partage de la connaissance aura illustré cet homme à la voix forte et bon vivant !
Sur le plan politique, est-ce que l'intellectuel s'est-il remarqué par certains faits d'armes ?
En politique, je ne lui connais pas de faits d'armes et ce n'est pas parce qu'il en était incapable : ses interventions dans l'espace dans l'entre-deux 80-90 l'attestent pour ceux et celles qui l'auront suivi depuis son émission de grande écoute « Chlorophylle », diffusée sur la radio FM 94.
Je l'ai connu, et plus tard, fréquenté avec une certaine assiduité, au détour d'une sorte de « hasard objectif », si j'ose dire ! Nous étions tous conviés à une conférence au Goethe Institut de Yaoundé, à l'époque, situé au niveau de l'Avenue Kennedy aujourd'hui, avec un mur mitoyen aux Galeries Lafayette qui n'existent plus de nos jours. Nous devisâmes longuement, et depuis nous n'avons plus cessé d'échanger sur divers sujets, notamment culturels dans une acception large. Il était d'un excellent commerce intellectuel avec une sorte de côté, je dirai très « humain » aussi.
Que pouvez-vous retenir du parcours comme intellectuel avisé ?
Lionel Manga était un intellectuel marginal dans l'acception stricte du terme, avec un petit côté anarcho-nihiliste, à l'esprit extrêmement vif aussi, exactement comme son ami au long cours Vincent Ndumbè, parti quelques jours avant lui.
Il était capable de passer du « simple » au complexe, avec une aisance déconcertante : des exemples existent et beaucoup de personnes ont pu le constater par elles-mêmes, en l'écoutant à l'occasion. Féru de Michel Serres, ceci peut donc bien très bien expliquer cela... Donc, la « casquette » du débatteur de très haut vol, à l'évidence !
Selon vous, qui était véritablement à la base de cet ambitieux projet dans lequel il a mené son action d’intellectuel ?
C'est Dooh Collins qui était, si je ne m'abuse, porteur de ce formidable projet qui se présentait comme un incubateur de talents à Yaoundé. Et qui permettait par conséquent de s'exprimer sur divers aspects du génie humain. C'était une époque de très grande effervescence culturelle dans la capitale politique grâce, entre autres, à l'emplacement idéal de son site (quartier Bastos), et à l'offre plurielle et ingénieuse du maître des céans.
En effet, conférences, art du design africain sublimé par le génie de très jeunes créateurs ; musiques urbaines (c'est là que je vis Krotal sur scène la toute première fois ; le groupe Otoulbaka aussi, etc.), et autres : tout y passait ! Pour ce qui concerne l'avènement du Hip-Hop, la radiodiffusion de l'époque aura été décisive, African Logik ayant davantage œuvré sur l'opérationnel et ce n'est pas rien !
Comment pouvez-vous finalement définir Lionel Manga ?
Lionel Manga est une sorte d'intellectuel humaniste à mon humble avis. Le partage de la connaissance aura illustré cet homme à la voix forte et bon vivant !
Sur le plan politique, est-ce que l'intellectuel s'est-il remarqué par certains faits d'armes ?
En politique, je ne lui connais pas de faits d'armes et ce n'est pas parce qu'il en était incapable : ses interventions dans l'espace dans l'entre-deux 80-90 l'attestent pour ceux et celles qui l'auront suivi depuis son émission de grande écoute « Chlorophylle », diffusée sur la radio FM 94.