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CULTURE

Tchad : réconcilier les élèves avec la lecture grâce aux clubs et concours


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 3 Janvier 2025


La problématique de la lecture dans le milieu scolaire et universitaire fait ressortir une inquiétante baisse du niveau des élèves et étudiants.


Face à l’omniprésence des écrans, des téléphones portables et d’Internet, ainsi qu’aux difficultés quotidiennes, l’habitude de lire perd progressivement du terrain, du primaire jusqu’à l’université.

Dans ce contexte, quelles solutions peuvent être envisagées pour raviver l'intérêt pour la lecture ? En effet, la lecture est une compétence clé qui s’acquiert à l’école. C’est là que l’enfant apprend à reconnaître les lettres, à former des mots, à comprendre des textes et à développer une pensée critique.

Cependant, de nombreux établissements primaires manquent de ressources et de cadres adéquats pour encourager cette pratique. Il est donc essentiel d’introduire des espaces dédiés à la lecture dès le plus jeune âge, afin de poser les bases d’une culture de lecture durable. Une éducation de qualité nécessite des outils essentiels pour développer la réflexion et la réussite des enfants.

La création de mini-bibliothèques dans les salles de classe pourrait être une solution pratique et immédiate. Cependant, bien que l’État organise chaque année le Mois du Livre et de la Lecture, pour inciter la jeunesse tchadienne à lire, les écoles restent sous-équipées en documents.

L’absence notable d’élèves et d’étudiants lors de ces événements reflète un manque d’intérêt pour la lecture. Créer des clubs de lecture, en partenariat avec des bibliothèques locales, pourrait motiver les élèves à s’impliquer davantage dans cette pratique enrichissante.

La lecture joue un rôle crucial dans la formation intellectuelle, permettant aux jeunes d’acquérir des savoirs, de comprendre les enseignements et de réussir dans leur parcours éducatif. Pourtant, une génération absorbée par les écrans et les jeux vidéo tend à délaisser les livres.

Comme le souligne Padeu Moudinet Dieudonné, responsable du service commercial de la Librairie La Source : « Le livre n'est pas une priorité pour les parents en manque de moyens financiers. Pire encore, les jeunes ne lisent pas, ce qui affecte leur maîtrise de la langue comparée à celle des Burkinabés, Ivoiriens ou Camerounais. »

Avec un taux élevé de familles vivant sous le seuil de pauvreté, acheter un livre est souvent considéré comme un luxe. Les enfants, en plus de leurs études, doivent souvent accomplir des tâches domestiques, ce qui laisse peu de temps et de ressources pour la lecture. La mise en place de mini-bibliothèques dans les écoles, accessible à tous les élèves, pourrait répondre à ce défi.

Les enseignants et les parents ont également un rôle clé à jouer en motivant et en accompagnant les jeunes dans cette pratique. Le ministère de l’Éducation nationale, de son côté, devrait fournir des documents aux établissements et adopter des mesures concrètes pour promouvoir la lecture.

Le Mois du Livre et de la Lecture, organisé chaque année par le ministère de la Culture, pourrait devenir une occasion d’évaluer et d’encourager la lecture dans les établissements scolaires. Une compétition entre écoles primaires, secondaires et universitaires, avec des prix pour les gagnants, pourrait susciter un véritable engouement pour la lecture. Lire est un moyen privilégié de formation intellectuelle, de réflexion et de développement personnel.

Cependant, organiser des événements sans atteindre des objectifs tangibles reste vain. Il est temps d’investir dans des bibliothèques locales, accessibles dans chaque commune, voire dans les quartiers. Les moyens financiers existent, mais ce sont la volonté et la détermination qui manquent pour faire de la lecture une priorité nationale.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)