Kolda, Sénégal, le 18 mars 2013. Les députés originaires de Kolda ont entrepris ce 17 et 18 mars, avec l’Association des Parlementaires Européens partenaires de l’Afrique (AWEPA), des rencontres de sensibilisation dans différents villages de la région et quartiers de Kolda, dans le sud du Sénégal, où le taux de prévalence de l’excision reste élevé. Notamment, le dimanche 17 ils ont été à Médina Cherif, le lundi 18 au matin à Lengueto dans la commune de Dioulacolon et l’après-midi du 18 à Sare Moussa Ndourou dans la commune de Sarebidji. L’objectif est de renforcer la sensibilisation pour l’abandon de cette pratique. L’activité permettra aussi aux élus de s’approprier des réalités et besoins sur le terrain en vue de consolider leur capacité d’agir en tant que représentants du peuple.
Les 15 et 16 mars, les députés sénégalais se sont réunis à Saly dans le cadre d’un atelier sur le rôle des parlementaires dans l’abandon des mutilations génitales féminines/ excision. Organisé par l’Assemblée nationale sous la tutelle de la Commission Santé, Population, Affaires sociales et Solidarité nationale, présidée par l’Honorable Alpha Baldé, l’atelier a été soutenu par l’Association des Parlementaires Européens partenaires de l’Afrique (AWEPA), en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « Les chiffres font parler et secouent les cervelles » a souligné le représentant de l’Assemblée nationale, l’Honorable Aimé Assine, qui a ouvert les travaux de l’atelier, car si la moyenne nationale de femmes et filles excisées est de 26%, dans certaines régions (Kédougou, Kolda, Matam, Sédhiou et Tambacounda) la prévalence est supérieure à 80%.
L’atelier a rassemblé les députés sénégalais, entre autres les membres de la Commission Santé, Population, Affaires Sociales et Solidarité Nationale, les représentants du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, du ministère de la Femme, de l’Enfant et de l’Entrepreneuriat Féminin et du ministère de la Justice, ainsi que des experts en la matière. Les débats se sont vus rehaussés par la participation d’une délégation du parlement du Mali et d’anciennes parlementaires belges, membres de l’AWEPA. Les agences des Nations Unies, UNFPA et UNICEF, ainsi que des ONG Tostan et AWEPA ont contribué aux travaux de l’atelier.
Dans la déclaration finale de l’atelier, les parlementaires ont reconnu le rôle capital que peuvent jouer les parlementaires dans la conscientisation des populations pour une plus grande réduction de la mortalité maternelle et néo-natale, par une meilleure sensibilisation des populations et une mise en œuvre effective de la loi 99/05 en son article 299bis, relatif à l’élimination les MGF/E. Les parlementaires ont reconnu également la nécessité de veiller à une meilleure allocation des ressources financières dans le budget national pour la mise en œuvre du plan d’action national pour l’accélération de l’abandon de l’excision, en vue d’un développement harmonieux des enfants et d’un plus grand épanouissement des femmes au sein de leur ménage.
Un plan d’action parlementaire a été adopté identifiant des initiatives concrètes pour favoriser l’abandon de l’excision d’ici 2015, par le biais d’activités de mise à niveau sur la pratique, le renforcement des capacités, la sensibilisation des populations dans les zones à haute prévalence sur l’argumentaire médical, sanitaire et religieux, la proposition de mesures pour améliorer le cadre législatif et l’application de la loi, la mobilisation des ressources nationales et auprès des partenaires techniques et financiers, la coordination et enfin l’harmonisation des efforts au niveau national et sous régional.
L’Association des Parlementaires Européens partenaires de l’Afrique (AWEPA) œuvre depuis près de 30 ans, en partenariat avec les parlements africains, au renforcement de la démocratie et à la promotion du développement, des droits humains et de l’égalité des genres en Afrique. Pour plus d’informations, veuillez consulter notre site web : www.awepa.org.
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