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INTERNATIONAL

L'Erythrée demande à l'ONU d'enquêter sur le trafic d'êtres humains


Alwihda Info | Par ATS - 25 Juillet 2015



Réfugiés subsahariens brûlés au fer rouge et au plastique fondu, peu après leur libération. © Baptiste de Cazenove
Réfugiés subsahariens brûlés au fer rouge et au plastique fondu, peu après leur libération. © Baptiste de Cazenove
L'Erythrée a demandé samedi à l'ONU d'enquêter sur le trafic "abject" d'êtres humains vers l'Europe. Le régime d'Asmara est pourtant régulièrement accusé de provoquer ce flot de réfugiés en se livrant à des violations massives des droits de l'homme.

Les Erythréens sont, après les Syriens, le deuxième groupe le plus important de réfugiés à risquer leur vie en traversant la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. En Suisse, ils sont même le premier groupe, avec 3248 demandes d'asile déposées durant le seul deuxième trimestre de cette année, selon le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).

"Le gouvernement de l'Erythrée demande au Conseil de sécurité de l'ONU - bien que certains de ces membres soient eux-mêmes complices de ces crimes - d'enquêter sur ce problème et de s'assurer que justice soit rendue", affirme le ministère érythréen des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Les décès, privations et perspectives d'avenir gâchées pour les victimes de ce trafic d'êtres humains sont trop abjects pour qu'on en donne des détails", ajoute-t-il. "Ce crime organisé a pris des dimensions qui dépassent les simples contours d'une entreprise mafieuse".

Le gouvernement, qui par le passé a accusé la CIA et des organisations de défense des droits de l'homme d'être à l'origine de cet exode, assure avoir des "preuves indiscutables" de ce trafic et se tient prêt à les donner "une fois qu'un processus crédible sera amorcé" à l'ONU.

Violations des droits de l'homme

Dans un rapport de 500 pages, l'ONU a elle-même dénoncé début juin les violations "systématiques et à grande échelle" des droits de l'homme - cas de torture, exécutions, disparitions - par le gouvernement d'Asmara.

Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes Erythréens bravent les barbelés, champs de mine et gardes armés pour quitter le pays, dirigé depuis plus de vingt ans par le président Issaias Aferworki. Ils tentent d'échapper à la répression mais aussi à un service militaire qui peut durer plusieurs années.

A la suite de la publication du rapport de l'ONU, le pays a défendu son très controversé service militaire, expliquant ne "pas avoir d'autre choix" en raison des menaces que fait peser l'Ethiopie voisine sur sa sécurité.

Les relations entre l'Erythrée et l'Ethiopie, dont elle a obtenu l'indépendance en 1993 après 30 ans de lutte, demeurent très tendues depuis qu'une nouvelle guerre frontalière les a opposées entre 1998 et 2000.



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