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L'Europe refuse de soutenir la France en Centrafrique


Alwihda Info | Par Adil Abou - 31 Décembre 2013


" Nous ne pouvons pas financer une mission militaire dans laquelle nous ne participons pas au processus de décision". La politique de Hollande n'était pas du gout de tous les européens


L'Europe n'a t-elle pas appréciée le parti pris de la France en Centrafrique? C'est fort probable. Après l'intervention française en Centrafrique, deux éléments importants sont à retenir: D'abord les défilés dans les rues de Bangui de la milice Anti Balaka et les déclarations hauts et forts devant la presse internationale qu'elle veut lyncher tous les musulmans sans exception. Cette milice brandit des machette, des couteaux et des flèches. Ce phénomène n'existait pas avant l'arrivée des soldats français à Bangui. Tout le monde a suivi par la suite le week end dernier, la tentative des anti Balaka de prise de pouvoir par la force et la chasse à toutes les communautés musulmanes en Centrafrique.
Deuxième élément: Le sauve qui peut des
étrangers de la Centrafrique. Puisque les milices ne font pas de différence entre musulman tchadien, centrafricain ou autre, elle ne fait pas de différence entre musulman ou chrétien étranger. Toutes les communautés étrangères ont été victimes des atrocités des milices chrétiennes Anti-Balaka proche de l'ancien président déchu, le général François Bozizé. Le Tchad, a pour la première fois de son histoire, se voit obligé d'organiser le rapatriement par vol par terre de plus de 500 000 ressortissants tchadiens. Certes, les organisations des droits de l'homme ont commencé à décortiquer les vrais responsables des atrocités et en premiers éloges de la CPI seraient installés le général Bozizé et certains de son entourage qui dans un communiqué ont soutenu clairement les Anti Balaka a égorger les musulmans en Centrafrique. Il y a aussi des éléments de Séléka qui sont accusés des atrocités, sans oublier certains éléments du contingent tchadien. On ne doit perdre de vue la responsabilité des soldats français accusés d'impartialité par les organisations des droits de l'homme. C'est pourquoi, l'Europe a refusé de s'impliquer dans la crise en cours conformément à la demande de la France. Hollande s'est même senti un peu seul, vendredi, à la table du Conseil européen. La chancelière allemande, Angela Merkel, a rappelé à Hollande, le minimum des principes fondamentaux de la politique européenne. " Nous ne pouvons pas financer une mission militaire dans laquelle nous ne participons pas au processus de décision". La politique de Hollande n'était pas du gout de tous les européens car "l'argent vient quand on fait une politique ensemble, on peut pas venir présenter a facture après", a rappelé la chancelière autrichienne, Werner Faymann. Rupo, a expliqué à Hollande que la Belgique n'était pas encore annexée à la France. Il a rappelé que la Belgique prête déjà deux avions et c'est tout pour le moment, il n y a rien d'autre.

Tous les pays européens, à part la Pologne qui enverrait une cinquantaine de soldats, ne sont pas chaud pour se ranger derrière la France, dans cette entreprise interventionniste dont la stratégie n'était pas claire. On veut reprocher tout simplement au président français que sa déclaration d'évincer le président de transition centrafricain n'était pas la bienvenue et elle ne doit pas concerner l'Europe. Puis, la France a commis une grosse erreur en commençant par désarmer une partie, en laissant une autre se venger au vue et au su du média et au nez et à la barbe des soldats français. Si les forces françaises sont intervenues c'était pour déjouer la tentative de prise de pouvoir par la force des Anti Balaka, or ceux qui sont impliqués dans le coup de force n'ont pas été désarmés. Le devoir de la France était de désarmer et de protéger tout le monde sans exception aucune.

Même l'Angleterre dont les traités en vigueur auraient permis d'envoyer en Centrafrique la force de réaction rapide, a fait un profit bas. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, à tué dans l’œuf toute velléité d'aide au contingent français. Motif : la désinvolture de Hollande, qui a voulu brûler toutes les étapes. Les européens en général ne veulent pas se retrouver dans une situation en contradiction au respect de droits de l'Homme. La position européenne a renforcé la mise en garde africaine qui a demandé à la France de ne pas contribuer à la chute e Michel Djotodia mais de respecter la feuille de route africaine qui vise à assurer une transition pour permettre enfin aux centrafricains d'instaurer une réelle démocratie chez eux. Il semble que ce message ait été entendu par la France.



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