AGANAYE AHMED, ARCHITECTE D.P.L.G.
L'architecture tchadienne. Crédit photo : leclairegerard
Etant architecte exerçant au Tchad et ayant sillonné le pays. Je me permets ; en tant que professionnel de l’architecture de vous livrer l’historique et ma vision de l’architecture dans notre pays.
Tout d’abord avec ses 1.284.000 km² notre vaste pays connait plus de 300 ethnies différentes avec leurs propres modes de vie.
Nous avons le nord du pays avec ses étendues désertiques et semi-désertiques ensuite nous avons le centre avec son climat sahélien et ses steppes enfin le sud avec ses savanes qui lui est principalement agricole avec une pluviométrie plus abondante.
Ces notions de géographie pour vous expliquer les divers modes de vie du Tchad à savoir :
• Le mode vie nomade
• Le mode vie semi-nomade
• Le mode vie sédentaire
Toutes ces communautés ont bien entendu des architectures propres à elles
Lorsqu'on parcourt les plaines du Tchad, on s'aperçoit très vite que, pour des conditions géographiques identiques, l'habitation présente des variétés et cette diversité ne saurait être expliquée par des différences de nécessités.
L'idée de style finit par s'imposer. Si, de plus, on a l'occasion de visiter les rives du Bas-Logone on est obligé de voir là une de ces régions, qui à travers le monde, constituent des foyers architecturaux, en ramenant cette expression à la mesure que lui impose le pays.
Le genre de vie auquel obéissent les populations conduit tout naturellement à distinguer ceux-ci en nomades, semi-nomades, et sédentaires. Cette classification doit être maintenue dans l'étude de l'habitat.
LES NOMADES.
1° Les Bororo. — Cette peuplade, encore mal connue, est représentée au Tchad par de minuscules fractions qui nomadisent dans le Nord- Ouest.
L'habitat paraît hors de leurs préoccupations. Se déplaçant constamment à la recherche de pâturages pour leurs moutons ou pour leurs bœufs, ils demeurent rarement plusieurs jours au même endroit. Pour se protéger de l'ardeur du soleil, ils se contentent simplement de la maigre frondaison des arbres ou de sortes de niches aménagées dans les taillis. Lorsque les pluies surviennent, ils s'en vont vers le Nord et évitent ainsi les grosses intempéries. Avec le temps, toutefois, quelques-uns commencent- à se fixer et certains ont même fondé de petits villages dans les régions du Sud.
2° Les Arabes. — De nombreuses tribus d'Arabes nomadisent dans la zone sahélienne, surtout dans le Nord du Batha et du Ouaddaï. Comme c'est de règle chez les pasteurs nomades, chaque tribu fait un circuit bien déterminé, jalonné par les points d'eau. Pendant la saison sèche ils partent vers les prairies du Sud et il leur arrive de faire plus d'un millier de kilomètres pour conduire leurs troupeaux dans de bons pâturages.
Leurs abris sont des ferrik faites à l'aide de nattes ou de peaux, montées et démontées très rapidement.
3° Les pêcheurs Sara. — Si la plupart des pêcheurs sont sédentaires certains d'entre eux cependant mènent une existence véritablement nomade. De nombreux Sara partent des régions méridionales et viennent vers les zones poissonneuses du Bas-Chari et du Bas-Logone. Déplaçant leurs campements après chaque saison de pêche, ils construisent des huttes cylindriques légères exiguës dont le toit à pente très forte rappelle qu'ils sont originaires d'un pays où les pluies sont abondantes.
Tout d’abord avec ses 1.284.000 km² notre vaste pays connait plus de 300 ethnies différentes avec leurs propres modes de vie.
Nous avons le nord du pays avec ses étendues désertiques et semi-désertiques ensuite nous avons le centre avec son climat sahélien et ses steppes enfin le sud avec ses savanes qui lui est principalement agricole avec une pluviométrie plus abondante.
Ces notions de géographie pour vous expliquer les divers modes de vie du Tchad à savoir :
• Le mode vie nomade
• Le mode vie semi-nomade
• Le mode vie sédentaire
Toutes ces communautés ont bien entendu des architectures propres à elles
Lorsqu'on parcourt les plaines du Tchad, on s'aperçoit très vite que, pour des conditions géographiques identiques, l'habitation présente des variétés et cette diversité ne saurait être expliquée par des différences de nécessités.
L'idée de style finit par s'imposer. Si, de plus, on a l'occasion de visiter les rives du Bas-Logone on est obligé de voir là une de ces régions, qui à travers le monde, constituent des foyers architecturaux, en ramenant cette expression à la mesure que lui impose le pays.
Le genre de vie auquel obéissent les populations conduit tout naturellement à distinguer ceux-ci en nomades, semi-nomades, et sédentaires. Cette classification doit être maintenue dans l'étude de l'habitat.
LES NOMADES.
1° Les Bororo. — Cette peuplade, encore mal connue, est représentée au Tchad par de minuscules fractions qui nomadisent dans le Nord- Ouest.
L'habitat paraît hors de leurs préoccupations. Se déplaçant constamment à la recherche de pâturages pour leurs moutons ou pour leurs bœufs, ils demeurent rarement plusieurs jours au même endroit. Pour se protéger de l'ardeur du soleil, ils se contentent simplement de la maigre frondaison des arbres ou de sortes de niches aménagées dans les taillis. Lorsque les pluies surviennent, ils s'en vont vers le Nord et évitent ainsi les grosses intempéries. Avec le temps, toutefois, quelques-uns commencent- à se fixer et certains ont même fondé de petits villages dans les régions du Sud.
2° Les Arabes. — De nombreuses tribus d'Arabes nomadisent dans la zone sahélienne, surtout dans le Nord du Batha et du Ouaddaï. Comme c'est de règle chez les pasteurs nomades, chaque tribu fait un circuit bien déterminé, jalonné par les points d'eau. Pendant la saison sèche ils partent vers les prairies du Sud et il leur arrive de faire plus d'un millier de kilomètres pour conduire leurs troupeaux dans de bons pâturages.
Leurs abris sont des ferrik faites à l'aide de nattes ou de peaux, montées et démontées très rapidement.
3° Les pêcheurs Sara. — Si la plupart des pêcheurs sont sédentaires certains d'entre eux cependant mènent une existence véritablement nomade. De nombreux Sara partent des régions méridionales et viennent vers les zones poissonneuses du Bas-Chari et du Bas-Logone. Déplaçant leurs campements après chaque saison de pêche, ils construisent des huttes cylindriques légères exiguës dont le toit à pente très forte rappelle qu'ils sont originaires d'un pays où les pluies sont abondantes.
AGANAYE AHMED, ARCHITECTE D.P.L.G.
LES SEMI-NOMADES.
Ils sont placés en bordure de la steppe sahélienne ou dans les zones de savane transformées en steppe. Leur genre de vie leur impose une habitation permanente et une habitation temporaire.
L'habitation temporaire n'est utilisée que durant la transhumance c'est- à-dire, à la saison sèche. C'est un simple abri, mais malgré sa précarité, sa construction obéit à des lois et on reconnaît trois types :
1° La tente légère faite de nattes ou de peaux qui est un reste du nomadisme ; elle se réduit parfois à une seule natte ou un homme accroupi trouve difficilement de l'ombre.
2° Une petite hutte ronde faite à l'aide de minces/baguettes recouvertes de paille.
3° Une hutte ovoïde dont l'armature faite à l'aide de baguettes ou de tiges de mil est recouverte de paille.
C’est un modèle plus évolué que les deux précédents et mieux adapté à sa destination, il permet en effet, en juxtaposant les huttes les unes à la suite des autres, de décrire une vaste circonférence à l'intérieur de laquelle les animaux sont parqués pendant la nuit.
L'habitat permanent est celui que les indigènes reviennent occuper au début de chaque saison des pluies ; son style diffère suivant les tribus :
1° Les Arabes. — Dans les populations arabes ou arabisées on peut décrire trois types de cases :
Les Arabes des régions situées au Nord et à l'Est construisent de vastes cases dont l'armature comprend deux parties. La charpente, en forme de coupole faite de gros rondins de bois est soutenue à sa périphérie par des pieux de 1m. 80 de hauteur, régulièrement espacés. Six troncs d'arbres viennent en outre étayer le centre de l'édifice ; le toit est recouvert de tiges de mil disposées en couche épaisse ; des bottes de ces mêmes tiges forment la paroi du mur.
Comme les animaux sont généralement nombreux et ne pourraient pas tous loger dans l'habitation, une case analogue est souvent construite à côté, servant d'étable aux heures chaudes de la journée.
Toutes les cases sont disposées en cercle et sont reliées les unes aux autres par des balustrades de bois ; le village forme ainsi un grand cirque à l'intérieur duquel sont parqués les animaux pendant la nuit.
Les Arabes Ghoa qui habitent à proximité du Chari, dans la région autrefois dépendante de l'Empire Bornouan, ont des cases du modèle précédent, mais les tiges de mil sont remplacées par de la paille. Le travail est plus soigné ; il faut y voir l'influence du contact avec des sédentaires et même un dans un but de sédentarisation. Leur cheptel est d'une importance très modeste, il n'y a pas d'étable, les animaux couchent dans l'habitation.
Les Arabes du Salamat habitent cette partie méridionale du Tchad où au sein même de la savane existe une vaste steppe périodiquement inondée. Le style de leur case, qu'ils auraient, paraît-il, apporté de leurs pays d'origine diffère du précédent. L'habitation est une hutte circulaire, dans laquelle on ne distingue pas les murs de la toiture ; son aspect rappelle, en plus sommaire, la case Kanembou. La porte est très basse et les animaux bœufs, chevaux sont obligés de se livrer à une véritable gymnastique obstétricale pour la franchir.
Les dimensions de la case arabe sont en général les suivantes : diamètre 9 à 10 m. hauteur au centre 2 m.50 à 3 m. hauteur des murs 1 m. 80, elles sont beaucoup plus réduites pour les cases des Arabes du Salamat.
A l'intérieur de la case est aménagée une sorte d'alcôve, le kurara qui ne doit pas être considérée comme une pièce d'ameublement mais comme une véritable partie architecturale, c'est un vaste cube de2 à 3 m. de côté dont les parois sont faites avec des nattes, qui repose sur une plateforme élevée à 30 cm. au-dessus du sol. A l'intérieur sont placés les objets les plus précieux, et toute la famille y dort à l'abri des moustiques.
Les Peuhl. — Au Tchad les Peuhl ne constituent des communautés importantes que dans le Baguirmi et surtout dans le Mayo-Kebbi ; quelques-uns, venus de l'Est, étaient déjà installés dans le Baguirmi avant le XVe siècle, mais la plus grande-partie sont venus plus récemment de l'Ouest.
Ce sont des éleveurs et des agriculteurs. Ils construisent généralement des cases circulaires avec un mur en pisé ; ils ont fondé des villages importants ou l'artisanat est prospère ; beaucoup d'entre eux cependant habitent de petites huttes de 2 m. de haut et de 3 m. de diamètre groupées en agglomérations minuscules.
L'intérieur de l'habitation est très propre, les animaux sont parqués à l’extérieure ou logés dans des étables pendant la mauvaise saison.
Ils sont placés en bordure de la steppe sahélienne ou dans les zones de savane transformées en steppe. Leur genre de vie leur impose une habitation permanente et une habitation temporaire.
L'habitation temporaire n'est utilisée que durant la transhumance c'est- à-dire, à la saison sèche. C'est un simple abri, mais malgré sa précarité, sa construction obéit à des lois et on reconnaît trois types :
1° La tente légère faite de nattes ou de peaux qui est un reste du nomadisme ; elle se réduit parfois à une seule natte ou un homme accroupi trouve difficilement de l'ombre.
2° Une petite hutte ronde faite à l'aide de minces/baguettes recouvertes de paille.
3° Une hutte ovoïde dont l'armature faite à l'aide de baguettes ou de tiges de mil est recouverte de paille.
C’est un modèle plus évolué que les deux précédents et mieux adapté à sa destination, il permet en effet, en juxtaposant les huttes les unes à la suite des autres, de décrire une vaste circonférence à l'intérieur de laquelle les animaux sont parqués pendant la nuit.
L'habitat permanent est celui que les indigènes reviennent occuper au début de chaque saison des pluies ; son style diffère suivant les tribus :
1° Les Arabes. — Dans les populations arabes ou arabisées on peut décrire trois types de cases :
Les Arabes des régions situées au Nord et à l'Est construisent de vastes cases dont l'armature comprend deux parties. La charpente, en forme de coupole faite de gros rondins de bois est soutenue à sa périphérie par des pieux de 1m. 80 de hauteur, régulièrement espacés. Six troncs d'arbres viennent en outre étayer le centre de l'édifice ; le toit est recouvert de tiges de mil disposées en couche épaisse ; des bottes de ces mêmes tiges forment la paroi du mur.
Comme les animaux sont généralement nombreux et ne pourraient pas tous loger dans l'habitation, une case analogue est souvent construite à côté, servant d'étable aux heures chaudes de la journée.
Toutes les cases sont disposées en cercle et sont reliées les unes aux autres par des balustrades de bois ; le village forme ainsi un grand cirque à l'intérieur duquel sont parqués les animaux pendant la nuit.
Les Arabes Ghoa qui habitent à proximité du Chari, dans la région autrefois dépendante de l'Empire Bornouan, ont des cases du modèle précédent, mais les tiges de mil sont remplacées par de la paille. Le travail est plus soigné ; il faut y voir l'influence du contact avec des sédentaires et même un dans un but de sédentarisation. Leur cheptel est d'une importance très modeste, il n'y a pas d'étable, les animaux couchent dans l'habitation.
Les Arabes du Salamat habitent cette partie méridionale du Tchad où au sein même de la savane existe une vaste steppe périodiquement inondée. Le style de leur case, qu'ils auraient, paraît-il, apporté de leurs pays d'origine diffère du précédent. L'habitation est une hutte circulaire, dans laquelle on ne distingue pas les murs de la toiture ; son aspect rappelle, en plus sommaire, la case Kanembou. La porte est très basse et les animaux bœufs, chevaux sont obligés de se livrer à une véritable gymnastique obstétricale pour la franchir.
Les dimensions de la case arabe sont en général les suivantes : diamètre 9 à 10 m. hauteur au centre 2 m.50 à 3 m. hauteur des murs 1 m. 80, elles sont beaucoup plus réduites pour les cases des Arabes du Salamat.
A l'intérieur de la case est aménagée une sorte d'alcôve, le kurara qui ne doit pas être considérée comme une pièce d'ameublement mais comme une véritable partie architecturale, c'est un vaste cube de2 à 3 m. de côté dont les parois sont faites avec des nattes, qui repose sur une plateforme élevée à 30 cm. au-dessus du sol. A l'intérieur sont placés les objets les plus précieux, et toute la famille y dort à l'abri des moustiques.
Les Peuhl. — Au Tchad les Peuhl ne constituent des communautés importantes que dans le Baguirmi et surtout dans le Mayo-Kebbi ; quelques-uns, venus de l'Est, étaient déjà installés dans le Baguirmi avant le XVe siècle, mais la plus grande-partie sont venus plus récemment de l'Ouest.
Ce sont des éleveurs et des agriculteurs. Ils construisent généralement des cases circulaires avec un mur en pisé ; ils ont fondé des villages importants ou l'artisanat est prospère ; beaucoup d'entre eux cependant habitent de petites huttes de 2 m. de haut et de 3 m. de diamètre groupées en agglomérations minuscules.
L'intérieur de l'habitation est très propre, les animaux sont parqués à l’extérieure ou logés dans des étables pendant la mauvaise saison.