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TCHAD

L’armée française quitte officiellement le Tchad


Alwihda Info | Par Alwihda - 31 Janvier 2025


L’armée française a rendu officiellement ce 31 janvier la base Sergent Adji Kosseï de N’Djamena, marquant ainsi définitivement son retrait du Tchad. La veille dans la journée, les 180 derniers militaires français quittaient le sol tchadien.


Lors d’une cérémonie solennelle à N’Djamena ce 31 janvier, le Président Mahamat Idriss Déby Itno est revenu sur cette décision de retrait, consacrant selon lui la souveraineté totale du Tchad. « Ce 31 janvier 2025 marque ainsi le retrait définitif et complet des Forces françaises stationnées au Tchad », a déclaré le chef de l’Etat.

Si N’Djamena met un terme à la coopération militaire, Mahamat Idriss Déby Itno a tenu à préciser que le Tchad ne rompait pas ses relations avec la France : « Nous ne rompons pas notre relation avec la France mais nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération. Cette précision mérite d’être soulignée dans la clarté la plus absolue ». Précision rappelée également par Abderaman Koulamallah, Président de la Commission chargée de la dénonciation de l’accord de défense entre le Tchad et la France, qui a rappelé que le retrait de l’armée française n’entamait en rien la coopération dans d’autres domaines entre les deux pays : « La France a compris que cette décision n’est pas une rupture, mais une transition marquant l’ouverture d’une nouvelle ère dans nos relations bilatérales. Le Tchad est prêt à marcher seul avec fierté et dignité sur le chemin de son destin », a-t-il affirmé. 

La reconfiguration de la présence militaire française au Tchad s’inscrit pleinement dans l’évolution de son partenariat, et dans le respect de la décision souveraine du Tchad prononcée le 28 novembre dernier. Ce jour-là, qui voyait également les célébrations du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Tchad, le Tchad prenait en effet la volonté de rompre son partenariat sécuritaire avec la France, marquant l’évolution de ses besoins, et notamment en matière de coopération de défense. Le retrait progressif de la présence militaire française dans le pays, visible depuis plusieurs semaines, s’inscrit donc naturellement dans ce cadre. 

Après les rétrocessions des bases de Faya-Largeau et d’Abéché les 26 novembre et 11 janvier derniers, une cérémonie en petit comité, entre militaires français et tchadiens, s’est déroulée le 30 janvier au matin au sein de la base d’Adji Kosseï de N’Djamena. Le Général Abakar Abdelkerim Daoud, Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA) et le Général Pascal Ianni, à la tête du Commandement pour l’Afrique de l’armée française, ont procédé à la rétrocession de la base, drapeau français baissé, clé de la base rendue, et signature par les deux Généraux des procès-verbaux de transfert. Le dernier avion militaire français a ensuite décollé à 15h50, signant la fermeture de la dernière base française installée dans la capitale depuis plusieurs décennies.

De source militaire française, les deux armées se quittent bonnes amies, après un désengagement rapide souhaité de part et d’autre, et « de nombreuses années passées à combattre côte à côte ». Lors de la cérémonie du 31 janvier, le chef de l’Etat a en effet rappelé que « la coopération militaire avec la France a marqué pendant des décennies notre histoire. Nous reconnaissons qu’à certains moments, par le biais de cette coopération, la France a joué un rôle important ! ». Côté français, on affirme également que ce départ du Tchad marque la fin d’un modèle « ancien », celui d’une présence militaire permanente sur le continent, tout en rappelant que d’autres formes de coopération restent possibles, allant de la formation à l’entraînement grâce à des missions ponctuelles. Ce qui n’exclurait pas, en cas de demande formelle des autorités tchadiennes, un appui au combat, notamment lors d’opérations conjointes. 

Opérations militaires françaises au Tchad, l’accord de coopération militaire entre le Tchad et la France a été signé en 1976 (et révisé en 2019), dans un contexte de menaces sécuritaires et politiques mettant en cause l’intégrité et la stabilité du Tchad. 

L’opération Manta (1983-1984) a été déclenchée en réponse à l’agression libyenne et aux troubles internes. Par la suite, l’opération Épervier (1986-2014) a vu la France établir une présence militaire permanente pour protéger le régime tchadien contre diverses menaces. 

Puis, l’opération Serval en 2013, bien que principalement centrée sur le Mali, a également conduit le Tchad à envoyer des troupes pour soutenir les actions françaises contre les groupes terroristes dans le cadre de leur partenariat sécuritaire conjoint. L’opération Barkhane qui s’est ensuivie (2014-2022) visait à combattre le terrorisme dans la région du Sahel.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)