"L'attitude de l'allié français qui a promis de soutenir le Tchad nous a désagréablement surpris"

Les ressortissants et officiels tchadiens rencontrés à Abidjan sont sérieusement touchés par ce cuisant échec face au Nigeria, bien que les autorités tchadiennes et l'ensemble de la délégation aient fait de leur maximum pour faire prévaloir le candidat Bedoumra Kordjé.

Une "trahison de l'allié français"

L'attitude de l'allié français qui a promis de soutenir le Tchad mais s'est désisté en faveur du Nigeria, à la dernière minute, aurait été déterminant dans l'échec du Tchad, d'après une source recueillie auprès de la délégation tchadienne. "Nous, nous adressons aux Français mais ils font semblant de ne pas nous écouter. Ils sortent tranquillement sans nous répondre, ce qui nous a désagréablement surpris", assure un officiel tchadien ayant requis l'anonymat.

Le maintien d'une barrière linguistique

Le Niger et la Mauritanie ont soutenu le Tchad jusqu'au bout, du premier au 6ème tour ainsi que les pays de l'Afrique Centrale. Ce qui a favorisé le Nigeria parce qu'il a obtenu la quasi totalité de droit de vote de tous les pays anglophones qui ont voulu à tout prix maintenir cette barrière linguistique au sein du groupe de la Banque Africaine de Développement et de la plupart des pays de l'Afrique australe.

Une performance étonnante du Tchad pour une première candidature

Après avoir échoué à trois reprises sa propulsion à la tête du groupe de la Banque Africaine de Développement, nanti de cette expérience amère, le candidat du Nigeria a vraiment su tirer en sa faveur pour parvenir à y accéder aujourd'hui.

Contrairement au Tchad, qui tente pour la première fois face à des poids lourds qui ne parviennent pas à s'imposer, le Tchad s'en sort avec une confortable position. Cette expérience semble être belle pour un pays comme le Tchad qui se lance pour la première fois dans une telle aventure avec un résultat acceptable, même s'il n'a pas atteint l'objectif visé.

Djimet Wiche Wahili, envoyé spécial à Abidjan.