L'étonnant récit d'un jeune tchadien rescapé d'une attaque de Boko Haram

Boko Haram au Nigéria, c’est la barbarie humaine à l’état pur.  Ces images datent de décembre 2014. 

Il s’agit de mon neveu Madji dont j’ai perdu les traces depuis plusieurs années. Durant mon séjour à Moundou en novembre dernier, j’apprends de ses nouvelles. Il venait d’être évacué à N’Djaména. En provenance du Nigéria où il fut l’unique rescapé d’une attaque macabre de Boko Haram. Baigné dans le sang et laissé pour mort par ses bourreaux qui le croyaient achevé comme des dizaines d’autres, il s’en sortira avec le dos complètement carbonisé. C’est un miraculé. Son seul tort, c’est d’être sur un chantier de Bâtiment, dans une zone assiégée et incendiée par ces barbares. Sa carte consulaire va permettre aux secours arrivés sur les lieux de l’identifier et de favoriser son évacuation d’urgence sur N’Djaména. Surplace, il sera pris en charge en soins intensifs. Plusieurs litres d’huile auront eu raison de la chemise qu’il portait, complètement adhérée à la peau. Les personnes présentes à son arrivée sur le territoire n’avaient pu retenir leurs larmes. En pleine convalescence, Madji va me rejoindre trois semaines plus tard à Moundou. Son récit me bouleverse. Je n’ai pu retenir mes larmes au moment de prendre ces images. En quittant le Tchad, je lui ai promis de publier ces photos pour montrer de quoi ils sont capables les Boko Haram. 
Jusqu’où peut aller la barbarie humaine ?