
Dans un marché du travail de plus en plus compétitif, les jeunes diplômés tchadiens se heurtent à une barrière majeure : les exigences d'expérience professionnelle imposées par les entreprises, qu'elles soient locales, multinationales ou ONG.
Il est courant de voir des offres d'emploi demandant un minimum de trois à cinq années d'expérience. Pour les jeunes fraîchement diplômés, ces critères de sélection se transforment en un véritable casse-tête. Khadidja Abdelkerim, titulaire d'un master en gestion des ressources humaines, exprime la frustration ressentie : « Comment pouvons-nous acquérir de l'expérience si personne ne nous donne notre première chance ? »
Cette situation crée un cercle vicieux. Les jeunes diplômés, privés d'opportunités en raison de leur manque d'expérience, sont contraints d'accepter des emplois précaires ou des stages non rémunérés. Cela alimente le chômage des jeunes et peut mener à une démotivation généralisée. Dr. Youssouf Adoum, sociologue, souligne : « Les jeunes diplômés sont souvent sous-employés, acceptant des postes qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification simplement pour entrer sur le marché du travail. »
Les experts en recrutement estiment que les entreprises cherchent à minimiser les risques en engageant des candidats ayant déjà une expérience avérée. Cependant, cette approche exclut une grande partie de la jeunesse tchadienne, pleine de potentiel mais sans les années d'expérience requises.
Pour remédier à cette problématique, plusieurs solutions sont proposées :
- Programmes de Formation Interne : Les entreprises pourraient mettre en place des programmes permettant aux jeunes recrues de développer les compétences nécessaires tout en contribuant activement à l'entreprise.
- Politiques Incitatives : Des subventions ou allégements fiscaux pour les employeurs qui embauchent des jeunes diplômés pourraient être envisagés pour encourager leur intégration professionnelle.