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REACTION

L’opposition tchadienne sortira t-elle du gouffre de l’histoire ?


Alwihda Info | Par Moussa Goudja - 22 Avril 2015


La chronique de Moussa


Le Kit biometrique n'est pas une urgence

Depuis l’avènement du multipartisme, le Tchad s’est installé dans une interminable palabre au sujet des textes qui encadrent les élections et les structures d’arbitrage en charge de leur organisation. Des accords en accord, mais toujours pas l’ombre d’un consensus même minimal sur les mécanismes de production de la légitimité.

Ce qui frappe l’observateur, le jeu est à double vitesse. Pour les mêmes raisons, les partis, soit disant de l’opposition, boycottent les élections présidentielles de 2006 et 2011 et se présentent aux élections législatives et communales. Dans la même logique, on rejette la proposition de la biométrie sans Kit, alors qu’on a déjà accepté la proposition venant de la même structure relative à la reconduction de mandat de députés. De qui se moque t-on ? Par quel canal sont-ils élus députés ?

Depuis la déclaration récente du Secrétaire Général du MPS, les Partis d’opposition ont retrouvé leurs cordes vocales pour chanter biométrie. Cela montre que ces partis politiques se constituent et agissent dans l’unique optique de parvenir à l’acquisition et gestion du pouvoir d’État. Le bien être de la population leur importe peu.

La démocratie est souvent analysée sous l’angle de l’élection. Ainsi, l’organisation d’élections devient un critère d’évaluation de la vitalité démocratique d’un pays. Cependant, réduire la démocratie à l’organisation d’élections aussi libres et transparentes soient-elles, revient à vider cette notion de tout son sens. D’où la pertinence de penser la démocratie au delà des élections.

En effet, une démocratie au quotidien suppose des citoyens éclairés qui s’informent des affaires de la cité. Le manque d’information des citoyens et le désintérêt qu’ils manifestent vis à vis de la chose publique renforcent le taux d’abstention aux élections. Les citoyens s’abstiennent parce qu’ils ne croient pas que leur voix peut faire la différence. Ainsi, l’éducation et la formation sont des éléments essentiels pour un vote éclairé.

Les Tchadiens sont, dans leur majorité, politiquement analphabètes. Très peu d’entre eux connaissent leurs droits et devoirs constitutionnels. Nos partis politiques se souviennent d’eux qu’à l’approche des élections. Ils (ces partis) sont obsédés par le sujet des élections qu’aux problèmes de la société.

La biométrie ne viendra jamais remplacer les hommes dans le processus. C’est un dispositif fiable qui, s’il est respecté, viendra éliminer les votes multiples et les doublons. S’il est renforcé par un programme informatique fiable, ça nous permettrait d’avoir des résultats très rapides.

Mais il faut comprendre que la biométrie ne vient pas gérer tout le système électoral. Il vient résoudre deux problèmes : celui de l’identification des électeurs et celui des votes multiples.

L’essentiel de la biométrie est déjà accepté par le pouvoir, l’aspect résultat rapide ou kit n’est pas une urgence. Un grand penseur de notre temps disait je cite : le plus grave danger qui pourrait menacer le processus démocratique serait d’exiger de l’État, ce qu’on sait qu’il n’a pas.

Mes chers frères préservons notre faune, ne mangeons pas nos phacochères.

Moussa Goudja
66 24 03 08



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