30 ans de Travaux forcés contre un Entrepreneur
Suite au témoignage exclusif de monsieur Eric HATON sur ses déboires au sein dApave Congo (http://www.mampouya.com/article-apave-congo-temoignage-exclusif-d-un-expatrier-108052208.html) et qui nous avait permis de levé un coin du voile dans les intrigues rocambolesques au sein du groupe Apave, nous avons pu continuer notre enquête et remonter le fil de quelques évènements marquant de la filiale de ce grand mastodonte quest le Groupe Apave. Au fil de cette enquête nous avons plongé dans le monde des intrigues du grand business au Congo Brazzaville.
Réaction de Jacques MARLIER au Témoignage de Eric HATON
Je suis en accord avec ses affirmations. Si jai reçu plusieurs fois ce document, c'est pour la simple raison qu'en 1995, avec un collègue, nous avons relancé cette société mise en sommeil par M. Jean BERSEILLE.
Je connais le Congo Brazzaville depuis 1985. La société où travaillait mon collègue quittait le Congo. Nous avions des amis congolais communs. Pour lui, il n'était pas question de les abandonner sans travail. Moi, j'avais une petite société en France dans le domaine du contrôle non destructif. Ensemble, nous pouvions relancer Apave Congo et maintenir l'emploi de ces techniciens efficaces et compétents.
Apave Bordeaux n'était pas prêt à prendre beaucoup de risques financiers, j'ai donc aidé par la prise en charge des expatriés et l'envoi de matériel. Avec les différents évènements politiques, début 1998, je dus transformer les factures de ma petite société en prêt long terme afin d'assurer l'avenir d'Apave Congo.
En 2003, avec le regroupement d'Apave Lyon, Marseille, Bordeaux, Gérard LOUBET voulu placer la filiale d'Apave Marseille. Elle s'appelle Prorad et Gérard LOUBET en était le gérant. Celui ci fit tout son possible pour m'empêcher de travailler au Congo. Heureusement, le personnel que nous avions embauché m'a soutenu et beaucoup aidés pour démonter la manipulation de Gérard LOUBET. Celui-ci était soutenu par sa direction française.
Le 10 décembre, je fus définitivement acquitté par la cour de cassation de Brazzaville. Je pus ensuite déposer une plainte en France. Ce sont ces magouilles faites en cette période qui empêchent et qui contraignent la direction de Apave Congo à mettre comme responsable des personnes qu'ils manipulent depuis la France.
A un moment donné, on parle d'un Monsieur Régis RICHARD, c'est parce qu'il a refusé l'excès de manipulation du gérant Gérard LOUBET (demande de fausses déclarations) qu'il avait été licencié. Comme moi, en France, il est en procès avec les dirigeants d'Apave Congo.
Ce sont des procès très difficiles. Apave est un grand groupe qui utilise au maximum son argent et ses réseaux. En France, je perds régulièrement les procès pour diffamation. Les preuves sont pourtant irréfutables, mais je perds parce que je le dis avec soi-disant "animosité".
Au Congo Brazzaville, le procès s'était déroulé avec un sérieux qui peut servir d'exemple. La plainte que j'ai déposée au Pénal en France se déroulera de la même manière, j'en suis certain.
Apave Congo me doit de l'argent prêté en 1998 et des factures de 2003 et 2004 et je serai indemnisé un jour ou l'autre. Cest une question de patience. Les remarques faites par Monsieur Eric HATON sont donc vraies, mais ce problème est provoqué par la direction Apave Congo de France.
Suite au témoignage exclusif de monsieur Eric HATON sur ses déboires au sein dApave Congo (http://www.mampouya.com/article-apave-congo-temoignage-exclusif-d-un-expatrier-108052208.html) et qui nous avait permis de levé un coin du voile dans les intrigues rocambolesques au sein du groupe Apave, nous avons pu continuer notre enquête et remonter le fil de quelques évènements marquant de la filiale de ce grand mastodonte quest le Groupe Apave. Au fil de cette enquête nous avons plongé dans le monde des intrigues du grand business au Congo Brazzaville.
Réaction de Jacques MARLIER au Témoignage de Eric HATON
Je suis en accord avec ses affirmations. Si jai reçu plusieurs fois ce document, c'est pour la simple raison qu'en 1995, avec un collègue, nous avons relancé cette société mise en sommeil par M. Jean BERSEILLE.
Je connais le Congo Brazzaville depuis 1985. La société où travaillait mon collègue quittait le Congo. Nous avions des amis congolais communs. Pour lui, il n'était pas question de les abandonner sans travail. Moi, j'avais une petite société en France dans le domaine du contrôle non destructif. Ensemble, nous pouvions relancer Apave Congo et maintenir l'emploi de ces techniciens efficaces et compétents.
Apave Bordeaux n'était pas prêt à prendre beaucoup de risques financiers, j'ai donc aidé par la prise en charge des expatriés et l'envoi de matériel. Avec les différents évènements politiques, début 1998, je dus transformer les factures de ma petite société en prêt long terme afin d'assurer l'avenir d'Apave Congo.
En 2003, avec le regroupement d'Apave Lyon, Marseille, Bordeaux, Gérard LOUBET voulu placer la filiale d'Apave Marseille. Elle s'appelle Prorad et Gérard LOUBET en était le gérant. Celui ci fit tout son possible pour m'empêcher de travailler au Congo. Heureusement, le personnel que nous avions embauché m'a soutenu et beaucoup aidés pour démonter la manipulation de Gérard LOUBET. Celui-ci était soutenu par sa direction française.
Le 10 décembre, je fus définitivement acquitté par la cour de cassation de Brazzaville. Je pus ensuite déposer une plainte en France. Ce sont ces magouilles faites en cette période qui empêchent et qui contraignent la direction de Apave Congo à mettre comme responsable des personnes qu'ils manipulent depuis la France.
A un moment donné, on parle d'un Monsieur Régis RICHARD, c'est parce qu'il a refusé l'excès de manipulation du gérant Gérard LOUBET (demande de fausses déclarations) qu'il avait été licencié. Comme moi, en France, il est en procès avec les dirigeants d'Apave Congo.
Ce sont des procès très difficiles. Apave est un grand groupe qui utilise au maximum son argent et ses réseaux. En France, je perds régulièrement les procès pour diffamation. Les preuves sont pourtant irréfutables, mais je perds parce que je le dis avec soi-disant "animosité".
Au Congo Brazzaville, le procès s'était déroulé avec un sérieux qui peut servir d'exemple. La plainte que j'ai déposée au Pénal en France se déroulera de la même manière, j'en suis certain.
Apave Congo me doit de l'argent prêté en 1998 et des factures de 2003 et 2004 et je serai indemnisé un jour ou l'autre. Cest une question de patience. Les remarques faites par Monsieur Eric HATON sont donc vraies, mais ce problème est provoqué par la direction Apave Congo de France.
Condamné à 30 ans de travaux forcés au Congo Brazzaville avant dêtre acquitté, un chef dentreprise auvergnat porte plainte à Bordeaux pour dénonciation calomnieuse.
Le 27 janvier 2004, le chef dentreprise auvergnat Jacques MARLIER franchissait pour la dernière fois la porte des locaux dApave Sudeurope à Artigues, dans la banlieue de Bordeaux. En colère. Entre ce professionnel autodidacte et les responsables de la filiale du groupe spécialisé dans la maîtrise des risques industriels, la hache de guerre était déterrée.
Après huit ans de collaboration au Congo Brazzaville, lApave venait de rompre le contrat de sous-traitance qui le liait à Jacques MARLIER SA. Présente aujourdhui dans plusieurs pays dAfrique, cette PME détient un savoir-faire dans les contrôles non destructifs relatifs à la recherche de défauts dans les matériaux.
Prison Porcherie
Au mois de décembre dernier, après sept ans de procédure, Jacques MARLIER a été définitivement lavé de tout soupçon par la justice congolaise. Les accusations de fausses factures et descroquerie portées contre lui par le gérant dApave Congo, lentité coiffée par Apave Sudeurope, ont été jugées sans fondement.
Elles lui avaient valu en 2008 dêtre condamné en première instance à trente ans de travaux forcés par la cour criminelle de Pointe-Noire. A lépoque, lindustriel avait même passé quelques jours en prison. Un souvenir douloureux pour ce quinquagénaire plutôt réservé. "Cétait une ancienne porcherie où lon mettait trois détenus dans chaque réduit à cochons".
Longtemps sur le défensive, Jacques MARLIER vient de se rebiffer. Au mois davril, son avocat Maître Daniel LALANNE a porté plainte auprès du procureur de Bordeaux pour dénonciation calomnieuse contre lApave Congo et lApave Sudeurope et leurs dirigeants respectifs. "Par leur faute, jai été mis à lindex. Jai déposé le bilan ? plus de subventions, plus daides, plus de prêts bancaire. Jai failli disparaître tout simplement parce que je leur faisais de lombre au Congo Brazzaville", sindigne Jacques MARLIER.
Audit et Révocation
Créée il y a 150 ans par des industriels français soucieux de sécuriser leurs équipements, lApave salarie aujourdhui près de 7000 ingénieurs et techniciens chargés dévaluer la conformité des installations et des bâtiments de quelques 200 000 adhérents. Le groupe accentue depuis peu son développement à létranger. Son implantation au Congo Brazzaville sétait faite dans le sillage de la multinationale pétrolière Elf Aquitaine.
Dans les années 90, lApave avait confié une partie de ses activités à DTS, la société fondée par Jacques MARLIER et à son associé Paul GAVAERTS. Les deux hommes détenaient 20% dApave Congo, dont Paul GOVAERTS était le gérant.
"El leur laissant les clés de la maison, nous avons été naïfs, avoue Jean Claude HERAUD, le directeur dApave International. Ce nest quen 2003 quon sest aperçu quil se passait des choses bizarres. Apave Congo avait mauvaise réputation, les résultats nétaient pas satisfaisants.
Après une première inspection interne, nous avons lancé un audit. Il a été mené par un expert-comptable agrée, installé dans un autre pays dAfrique. Tout cela dans un souci de neutralité. Comme il mettait en évidence des malversations, nous avons aussitôt saisi la justice congolaise".
Une Nouvelle Péripétie
Avant même les résultats de laudit, Paul GOVAERTS avait été révoqué et lApave avait repris la main sur sa filiale. Lexamen de la comptabilité sest déroulé hors présence de Jacques MARLIER.
Il na jamais pu sexpliquer sur les prétendues fausses factures quon lui reprochait. Laudit avait été décidé lors dune réunion tenue le 27 janvier à Artigues, sous lautorité de Jean BERSEILLE, lactuel président dApave Sudeurope, alors actionnaire à 80% dApave Congo.
"Lors de cette assemblée générale extra-ordinaire, nous avons aussi révoqué Paul GOVAERTS", précise le PDG. Présent ce jour-là, Jean MARLIER soutient quil sagissait dune simple réunion de travail. "On en a fait une fausse assemblée générale, insiste son avocat, Maître LALANNE. Tout cela est parfaitement illustratif dune certaine Françafrique aux murs postcoloniales, de la politique de filialisation des grands groupes économiques offshore et de loppression quils font peser sur leurs sous-traitants, toutes choses analysées par le rapport Sartorius remis récemment au ministre de lindustrie".
Autant de propos qui font sourire les responsables de lApave. "Cest une nouvelle péripétie dans un contentieux qui nen finit pas", soupire Maître Mathieu BAFERT, lavocat du groupe.
Jacques MARLIER a dit beaucoup de choses sur nous. A chaque fois, nous lavons fait condamner pour diffamation. Jean BERSEILLE et les dirigeants de lApave ont régit comme il se devait lorsque les irrégularités ont été dévoilées. Sils ne lavaient pas fait, on le leur aurait reproché".
Létat-major de lApave se défend vigoureusement davoir voulu expédier son ancien sous-traitant croupir derrière les barreaux. Mais les faux en écriture privés étant toujours passibles au Congo Brazzaville des cours dassises, les trente années de travaux forcés prononcées en première instance font malgré tout un peu froid dans le dos.
"On tremble à lidée de ce quil serait advenu si lApave, au lieu déchouer lamentablement, avait réussi dans sa folle entreprise", insiste Maître LALANNE.
Le 27 janvier 2004, le chef dentreprise auvergnat Jacques MARLIER franchissait pour la dernière fois la porte des locaux dApave Sudeurope à Artigues, dans la banlieue de Bordeaux. En colère. Entre ce professionnel autodidacte et les responsables de la filiale du groupe spécialisé dans la maîtrise des risques industriels, la hache de guerre était déterrée.
Après huit ans de collaboration au Congo Brazzaville, lApave venait de rompre le contrat de sous-traitance qui le liait à Jacques MARLIER SA. Présente aujourdhui dans plusieurs pays dAfrique, cette PME détient un savoir-faire dans les contrôles non destructifs relatifs à la recherche de défauts dans les matériaux.
Prison Porcherie
Au mois de décembre dernier, après sept ans de procédure, Jacques MARLIER a été définitivement lavé de tout soupçon par la justice congolaise. Les accusations de fausses factures et descroquerie portées contre lui par le gérant dApave Congo, lentité coiffée par Apave Sudeurope, ont été jugées sans fondement.
Elles lui avaient valu en 2008 dêtre condamné en première instance à trente ans de travaux forcés par la cour criminelle de Pointe-Noire. A lépoque, lindustriel avait même passé quelques jours en prison. Un souvenir douloureux pour ce quinquagénaire plutôt réservé. "Cétait une ancienne porcherie où lon mettait trois détenus dans chaque réduit à cochons".
Longtemps sur le défensive, Jacques MARLIER vient de se rebiffer. Au mois davril, son avocat Maître Daniel LALANNE a porté plainte auprès du procureur de Bordeaux pour dénonciation calomnieuse contre lApave Congo et lApave Sudeurope et leurs dirigeants respectifs. "Par leur faute, jai été mis à lindex. Jai déposé le bilan ? plus de subventions, plus daides, plus de prêts bancaire. Jai failli disparaître tout simplement parce que je leur faisais de lombre au Congo Brazzaville", sindigne Jacques MARLIER.
Audit et Révocation
Créée il y a 150 ans par des industriels français soucieux de sécuriser leurs équipements, lApave salarie aujourdhui près de 7000 ingénieurs et techniciens chargés dévaluer la conformité des installations et des bâtiments de quelques 200 000 adhérents. Le groupe accentue depuis peu son développement à létranger. Son implantation au Congo Brazzaville sétait faite dans le sillage de la multinationale pétrolière Elf Aquitaine.
Dans les années 90, lApave avait confié une partie de ses activités à DTS, la société fondée par Jacques MARLIER et à son associé Paul GAVAERTS. Les deux hommes détenaient 20% dApave Congo, dont Paul GOVAERTS était le gérant.
"El leur laissant les clés de la maison, nous avons été naïfs, avoue Jean Claude HERAUD, le directeur dApave International. Ce nest quen 2003 quon sest aperçu quil se passait des choses bizarres. Apave Congo avait mauvaise réputation, les résultats nétaient pas satisfaisants.
Après une première inspection interne, nous avons lancé un audit. Il a été mené par un expert-comptable agrée, installé dans un autre pays dAfrique. Tout cela dans un souci de neutralité. Comme il mettait en évidence des malversations, nous avons aussitôt saisi la justice congolaise".
Une Nouvelle Péripétie
Avant même les résultats de laudit, Paul GOVAERTS avait été révoqué et lApave avait repris la main sur sa filiale. Lexamen de la comptabilité sest déroulé hors présence de Jacques MARLIER.
Il na jamais pu sexpliquer sur les prétendues fausses factures quon lui reprochait. Laudit avait été décidé lors dune réunion tenue le 27 janvier à Artigues, sous lautorité de Jean BERSEILLE, lactuel président dApave Sudeurope, alors actionnaire à 80% dApave Congo.
"Lors de cette assemblée générale extra-ordinaire, nous avons aussi révoqué Paul GOVAERTS", précise le PDG. Présent ce jour-là, Jean MARLIER soutient quil sagissait dune simple réunion de travail. "On en a fait une fausse assemblée générale, insiste son avocat, Maître LALANNE. Tout cela est parfaitement illustratif dune certaine Françafrique aux murs postcoloniales, de la politique de filialisation des grands groupes économiques offshore et de loppression quils font peser sur leurs sous-traitants, toutes choses analysées par le rapport Sartorius remis récemment au ministre de lindustrie".
Autant de propos qui font sourire les responsables de lApave. "Cest une nouvelle péripétie dans un contentieux qui nen finit pas", soupire Maître Mathieu BAFERT, lavocat du groupe.
Jacques MARLIER a dit beaucoup de choses sur nous. A chaque fois, nous lavons fait condamner pour diffamation. Jean BERSEILLE et les dirigeants de lApave ont régit comme il se devait lorsque les irrégularités ont été dévoilées. Sils ne lavaient pas fait, on le leur aurait reproché".
Létat-major de lApave se défend vigoureusement davoir voulu expédier son ancien sous-traitant croupir derrière les barreaux. Mais les faux en écriture privés étant toujours passibles au Congo Brazzaville des cours dassises, les trente années de travaux forcés prononcées en première instance font malgré tout un peu froid dans le dos.
"On tremble à lidée de ce quil serait advenu si lApave, au lieu déchouer lamentablement, avait réussi dans sa folle entreprise", insiste Maître LALANNE.
30 ans de Travaux forcés C'est la Peine Prononcée Contre Jacques MARLIER le 24 juin 2008 par la Cour Criminelle de Pointe-Noire Pour Faux et Escroquerie
Jacques MARLIER, petit entrepreneur auvergnat (France) a une société de contrôles non destructifs basée à Pérignat-sur-Allier (Puy-de-Dôme) et emploie 38 personnes. Depuis 1995, il dirige une entreprise similaire au Congo Brazzaville à Pointe-Noire.
Jacques MARLIER était lié par un contrat de prestations de services à Apave Sudeurope, un colosse de la maîtrise des risques qui laccuse davoir conduit une "opération de déstabilisation" contre lui.
Du récit de Jacques MARLIER transpire les rapports rudes entre les géants de léconomie et leurs sous-traitants. Et aussi ces pratiques douteuses dont lAfrique narrive pas à se défaire.
Pour un peu, il se retrouvait à casser des cailloux. Lironie aurait été cruelle car, en bon spécialiste des contrôles non destructifs, Jacques MARLIER est habitué à rechercher des défauts dans les matériaux de construction.
Cet homme de 56 ans a monté sa société en 1990 dans un bâtiment prêté par un paysan de Pérignat-sur-Allier. "Jétais tout à fait autodidacte. Il faut voir les jonglages que jai faits pour en arriver là", samuse-t-il.
Il se Retranche Derrière le Contrat
La SA MARLIER est en effet passée tout près du gouffre. Il y a eu les 35 heures "qui ont fait beaucoup de dégâts dans les PME" et surtout laventure africaine qui a failli tourner au drame.
Le petit patron auvergnat a lancé en 1995 une filiale au Congo Brazzaville, où lindustrie pétrolière offre de beaux débouchés. Il se met en affaire avec la filiale locale de lApave.
Le grand groupe français (9650 collaborateurs à travers le monde, 672millions deuros de chiffre daffaire en 2009) signe un contrat de prestations de service avec DTS, la création de Jacques MARLIER et de son associé sur place Paul GAUVAERTS. Le business est florissant.
En 2000, DTS représente un sixième des bénéfices de MARLIER. Mais, à la suite dun changement à la tête de lApave, les choses vont se gâter. En 2003, Jacques MARLIER est convoqué au siège bordelais de lApave Sudeurope, dont dépend lApave Congo.
Le Pérignatois raconte que les nouveaux dirigeants lui annoncent quils ne veulent plus travailler avec lui. La (première) crise ivoirienne est passée par là, ils cherchent un nouveau terrain dexpansion au Congo, analyse lAuvergnat.
Il se retranche derrière le contrat et réclame des indemnités. "Ils ont répondu, en substance que je navais pas les moyens financiers de lutter contre eux". Toutefois, le combat ne va pas se dérouler sur le terrain économique... Car cest une plainte au pénal qui est déposé.
Ce nest pas du Madoff !
"Ils demandaient un million deuros de préjudice pour fausses factures. Jai été entendu par un juge dinstruction. Tout sest bien passé. Mais ce qui a été transmis au tribunal ne correspondait en rien à mon audition".
Jacques MARLIER sétonne du déroulement de la procédure. Il rapporte que lordonnance de prise de corps (qui permet larrestation du mis en examen) passe devant la cour un jour où il ny a pas daudience !
Laccusation porte sur un détournement de 36 millions de francs CFA, soit 50 000 euros. Ce nest pas du Madoff et pourtant il est condamné à 30 ans de travaux forcés. "Comme par hasard, je faisais le tour du mont Blanc. Jétais injoignable cette semaine-là".
A son retour de congés, il fonce à Pointe-Noire, malgré la perspective du bagne. Il est placé en détention. Il obtient un procès en appel, quil gagne. Innocenté, Jacques MARLIER entend retourner en justice, française cette fois-ci contre lApave quil accuse de dénonciation calomnieuse. "Une authentique forgerie réalisée de longue main", lit-on dans la plainte.
"Quand je pense aux sommes quils ont dépensées là-dedans alors que, sils avaient payé ce quils me devaient, je serais parti", médite lentrepreneur.
Enfermé Dans Une Porcherie Coloniale
"On peut dire : il na fait que six jours de prison. Mais chaque millième de seconde, dans son cas, cest déjà trop ! ". Maître Daniel LALANNE estime que son client, Jacques MARLIER, a subi un lourd préjudice et que la détention constitue le moment le plus douloureux de ces "six ans et dix mois" dune situation "totalement absurde" et "lourdement menaçante".
Lentrepreneur pérignatois est en effet emprisonné à Pointe-Noire. "En fait, il sagit de lancienne porcherie coloniale", décrit-il.
"Là où on mettait un cochon, ils mettent trois prisonniers". Lui est placé à linfirmerie. "Le directeur ma reçu à mon arrivée. Il ma dit que normalement, pour des affaires comme la mienne, il recevait des courriers et les journaux en parlaient. Là, il na rien eu. Alors il a trouvé ça louche".
Le Juge a Refait Toute lEnquête à la Barre
Autre (bonne) surprise pour lAuvergnat : le déroulement de son procès en appel. "Il y a eu une vraie instruction. Les témoins ont été entendus. Le juge a refait toute lenquête à la barre. On a même pris des taxis pour aller dans les locaux de DTS et récupérer des pièces. Ça a duré de 8h30 à 18 heures".
Nous Avons Toujours Gagné Nos Procès Contre Lui
Entre lApave Sudeurope et Jacques MARLIER, la plainte pour dénonciation calomnieuse ne constitue pas le premier round dune bataille judiciaire. Loin de là.
Maître Mathieu BAFFERT, du barreau de Marseille, fait valoir que le groupe quil représente a déjà obtenu quatre condamnations. "Il (Jacques MARLIER) a commencé à nous diffamer par lettre, puis par e-mail", relate lavocat. "Nous avons toujours gagné nos procès contre lui".
Il ajoute que des contentieux sont encore pendants au Congo Brazzaville. "Nous ne savons plus comment faire face à ce monsieur. Cest profondément irritant. On gère son cas depuis cinq ou six ans. Ça commence maintenant à bien faire".
Deux Rapports Pour Invalider la Calomnie
Dans lautre camp, Maître Daniel LALANNE, du barreau de Bordeaux, a produit vingt-deux pièces justificatives à lappui des accusations portées par Jacques MARLIER : "Il faut le rétablir, il le mérite. Il a été victime de quelque chose dabsolument scandaleux et monté de toutes pièces".
Maître Mathieu BAFFERT rétorque quil détient aussi des pièces : "Un audit a permis de démontrer que lApave Congo allait très mal. On sest mis a creuser. Un expert externe à lentreprise nous a dit quil y avait des malversations graves".
Des malversations attribuées à Jacques MARLIER qui produirait des fausses factures à son profit. Lavocat de lApave justifie ainsi la révocation des accords passés avec DTS et la mise en action de la justice congolaise.
"Un second rapport commandé par un juge dinstruction a dit la même chose que le premier expert", précise-t-il. "Pour quil y ait dénonciation calomnieuse, il faut quil y ait certitude de la fausseté des faits. Or, jai deux rapports qui disent le contraire, je suis dune tranquillité... Aucun souci !".
Nous Sommes le Congo Cessons d'Avoir Peur Pour Construire un Etat de Droit http://www.mampouya.com/ Pour Résilier ou Recevoir nos infos Ecrivez à [email protected] |