Alors, professeur, le monde vient-il vraiment de vivre la fin d’un cauchemar et le début d’une nouvelle ère, avec la rencontre historique le 12 juin 2018 à Singapour entre le leader Nord-Coréen KIM JONG UN et le chef de l’exécutif Américain Donald TRUMP ?
Effectivement, l’événement mérite d’être salué, mais quant à l’interprétation, la portée, la signification et l’ensemble des implications, il est extrêmement important de rester prudent, mesuré et même très réservé.
Mais, vous surprenez, et surtout vous semblez faire bande à part, quand on observe l’unanimité qui se dégage pour le jugement concernant la rencontre ?
Non, je ne le pense pas. Retenez tout de même qu’intervenir dans un commentaire ou se faire entendre, même avec les titres les plus prestigieux au plan académique et professionnel, ne garantit en rien de la lucidité, de la raison, de la valeur et de la justesse des propos.
Pouvez-vous être plus précis ?
Ecoutez, c’est tout simple, moi j’appartiens à une école des relations internationales et du droit international assez critique, à la limite passionnelle et plus prospective. J’ai une idée de l’ordonnancement conflictuel des rapports des forces qui m’interdit de plonger dans l’analyse des faits, des actes et des événements diplomatiques, en faisant abstraction de la dimension idéologique, et surtout de la dialectique temporelle. En somme, je ne crois ni à la bonté des Etats, ni à leur naïveté et encore moins à leur défaillance dans leurs rapports multiformes avec leurs différents partenaires, que ces derniers soient publics ou privés.
Mais qu’est-ce qui vous fait adopter une telle attitude de recul, dans le cas précis ?
D’abord, fixons le contexte historique et diplomatique par quelques rappels indispensables. La Péninsule Coréenne dans sa configuration géopolitique et géostratégique actuelle, résulte d’un des conflits majeurs qui a marqué le monde presque immédiatement après le conflit de 1939 – 1945 encore appelé deuxième guerre mondiale. Un même peuple a produit deux Etats et deux systèmes politiques, économiques et idéologiques différents, l’un capitaliste attelé au camp occidental, et l’autre communiste attelé au camp socialiste. Mais simplement, le conflit s’était soldé aussi par une sorte de tricherie au sein de l’ONU, précisément au sein du Conseil de sécurité, conduisant à une intervention de très grande amplitude sous le couvert du drapeau de l’organisation internationale universelle.
Les conditions du déclenchement de cette intervention n’ont jamais fait l’unanimité et demeure dans les enseignements du droit international du maintien de la paix et de la sécurité internationale, une source de controverse sur la mise en œuvre des mécanismes du chapitre VII de la charte. La résolution Dean Acheson, du nom du Secrétaire d’Etat américain de l’époque, est considérée comme ayant été adoptée frauduleusement, allant au-delà du consentement des membres permanents, et profitant d’une situation pour le moins unique, l’absence du représentant de l’URSS. La Chine, la grande Chine, la Chine mère, n’est pas encore, à ce moment-là, présente, car ostracisée par les Occidentaux qui lui ont préféré l’autre Chine, leur Chine, celle de la petite île fantoche et dissidente de Tchan kai Tchek. En réalité ce ne sont pas les troupes internationales, mais l’armée américaine qui y va, pour repousser, il faut le dire, des troupes communistes de KIM IL SUNG qui sont aux portes de Séoul. Pour éviter un retournement trop brutal de la situation, Pékin enverra à son tour ses troupes, face à la réticence de Staline. En somme si le chef du Kremlin avait décidé d’intervenir à son tour en donnant aux communistes Coréens le matériel qui leur faisait défaut ou en y dépêchant son armée, la configuration de la péninsule aurait été autre aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il n’y aurait jamais eu de Corée du Sud, et peut-être jamais de Samsung. Toujours est-il que pour éviter une conflagration généralisée, un cessez-le-feu fut vite négociée et un armistice fut conclue entre les belligérants. Depuis lors, les Etats Unis maintiennent sur la ligne de front, le fameux 38ème parallèle, près de quarante mille hommes, toujours, et c’est ici la supercherie, au nom des nations unies.
Et d’où vient le problème maintenant, au point que la menace nucléaire se soit invitée dans les enjeux ?
Mais écoutez, ...cliquez ici pour lire la suite.http://www.lescoopsdafrique.com/2018/06/16/lafrique-est-elle-concernee/
Effectivement, l’événement mérite d’être salué, mais quant à l’interprétation, la portée, la signification et l’ensemble des implications, il est extrêmement important de rester prudent, mesuré et même très réservé.
Mais, vous surprenez, et surtout vous semblez faire bande à part, quand on observe l’unanimité qui se dégage pour le jugement concernant la rencontre ?
Non, je ne le pense pas. Retenez tout de même qu’intervenir dans un commentaire ou se faire entendre, même avec les titres les plus prestigieux au plan académique et professionnel, ne garantit en rien de la lucidité, de la raison, de la valeur et de la justesse des propos.
Pouvez-vous être plus précis ?
Ecoutez, c’est tout simple, moi j’appartiens à une école des relations internationales et du droit international assez critique, à la limite passionnelle et plus prospective. J’ai une idée de l’ordonnancement conflictuel des rapports des forces qui m’interdit de plonger dans l’analyse des faits, des actes et des événements diplomatiques, en faisant abstraction de la dimension idéologique, et surtout de la dialectique temporelle. En somme, je ne crois ni à la bonté des Etats, ni à leur naïveté et encore moins à leur défaillance dans leurs rapports multiformes avec leurs différents partenaires, que ces derniers soient publics ou privés.
Mais qu’est-ce qui vous fait adopter une telle attitude de recul, dans le cas précis ?
D’abord, fixons le contexte historique et diplomatique par quelques rappels indispensables. La Péninsule Coréenne dans sa configuration géopolitique et géostratégique actuelle, résulte d’un des conflits majeurs qui a marqué le monde presque immédiatement après le conflit de 1939 – 1945 encore appelé deuxième guerre mondiale. Un même peuple a produit deux Etats et deux systèmes politiques, économiques et idéologiques différents, l’un capitaliste attelé au camp occidental, et l’autre communiste attelé au camp socialiste. Mais simplement, le conflit s’était soldé aussi par une sorte de tricherie au sein de l’ONU, précisément au sein du Conseil de sécurité, conduisant à une intervention de très grande amplitude sous le couvert du drapeau de l’organisation internationale universelle.
Les conditions du déclenchement de cette intervention n’ont jamais fait l’unanimité et demeure dans les enseignements du droit international du maintien de la paix et de la sécurité internationale, une source de controverse sur la mise en œuvre des mécanismes du chapitre VII de la charte. La résolution Dean Acheson, du nom du Secrétaire d’Etat américain de l’époque, est considérée comme ayant été adoptée frauduleusement, allant au-delà du consentement des membres permanents, et profitant d’une situation pour le moins unique, l’absence du représentant de l’URSS. La Chine, la grande Chine, la Chine mère, n’est pas encore, à ce moment-là, présente, car ostracisée par les Occidentaux qui lui ont préféré l’autre Chine, leur Chine, celle de la petite île fantoche et dissidente de Tchan kai Tchek. En réalité ce ne sont pas les troupes internationales, mais l’armée américaine qui y va, pour repousser, il faut le dire, des troupes communistes de KIM IL SUNG qui sont aux portes de Séoul. Pour éviter un retournement trop brutal de la situation, Pékin enverra à son tour ses troupes, face à la réticence de Staline. En somme si le chef du Kremlin avait décidé d’intervenir à son tour en donnant aux communistes Coréens le matériel qui leur faisait défaut ou en y dépêchant son armée, la configuration de la péninsule aurait été autre aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il n’y aurait jamais eu de Corée du Sud, et peut-être jamais de Samsung. Toujours est-il que pour éviter une conflagration généralisée, un cessez-le-feu fut vite négociée et un armistice fut conclue entre les belligérants. Depuis lors, les Etats Unis maintiennent sur la ligne de front, le fameux 38ème parallèle, près de quarante mille hommes, toujours, et c’est ici la supercherie, au nom des nations unies.
Et d’où vient le problème maintenant, au point que la menace nucléaire se soit invitée dans les enjeux ?
Mais écoutez, ...cliquez ici pour lire la suite.http://www.lescoopsdafrique.com/2018/06/16/lafrique-est-elle-concernee/