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Nelson Mandela s'est éteint après avoir écrit une très belle page de l'histoire dans sa vie, dans la vie de la nation sud africaine, et sur le continent africain. Jamais un homme n'a fait autant d'unanimité dans l'histoire de l'humanité. Toute la planète entière lui rend hommage. Mêmes les prophètes autoproclamés et autres prétendus envoyés de Dieu n'ont jamais réussi à faire une unanimité planétaire. Nelson Mandela a donc réussi là où les prophètes ont échoué : faire l'unanimité sur la terre entière sur leur personne. Moïse, Jésus ou Mahomet, ou Bouddha sont désormais des nains, minables à côté du géant Nelson Mandela. N'en déplaise aux croyants. Malheureusement, Mandela n'aura que très peu de disciples sur le continent noir. Il a prêché avec succès l'amour et rejeté la haine. Beaucoup de pays d'Afrique Noire ont connu des situations propices pour faire surgir des Nelson Mandela. Mais hélas ! Entre le pardon et la haine, les Noirs préfèrent la haine et la vengeance. En ce moment exceptionnel où l'Afrique du Sud fait l'objet de toutes les attentions, un autre pays d'Afrique Noire, fait également la une de l'actualité. Tristement parlant. Il s'agit de la République Centrafricaine. Les événements qui se déroulent dans ce pays rappellent étrangement le Tchad sous le règne des Forces Armées du Nord (FAN). Les Centrafricains ont leur FAN : ils parlent arabe, ils tuent, ils brûlent, ils volent et ils violent. La violence est leur comportement « normal ». Ils sont armés de Kalachikov. Face à eux, des mouvements d'autodéfense s'organisent, avec seulement des gourdins et des machettes. Le rapport des forces est inégal. L'intervention des forces françaises contribuera à limiter les tueries, du moins dans la capitale, sans les enrayer entièrement dans le pays dominés par les FAN de la Centrafrique. La presse internationale dit clairement qu'il s'agit d'une guerre civile entre musulmans et chrétiens. L'islam et le christianisme ne sont pas des religions africaines. L'islam et le christianisme ne sont autre chose que des facteurs de divisions. Ces deux religions sont source de souffrance pour les populations africaines, mais leurs adeptes sont loin de le comprendre.
Au Tchad, nous avons toujours connu des périodes troubles. Notre ancien président, Tombalbaye, a eu la lourde charge d'être le premier président. Il a certainement commis des erreurs. Mais à sa mort, d'aucuns croyaient à une véritable politique de réconciliation nationale. Mais on a vu l'inverse. Dès l'entrée des FAN, on a tout vu : exécutions sommaires, tortures atroces, des villages brûlés, des paysans assassinés en masse. Quand on pose la question : pourquoi tout ce comportement ? La réponse était toujours le même : « vous (les sudistes) avez fait pire. Sous Tombalbaye, on coupait les seins des femmes nordistes pour les jeter aux chiens ».
Hier, j'étais au téléphone avec un Tchadien. Il s'est posé la question suivante : les exactions des FAN au sud du Tchad étaient justifiées par le fait que Tombalbaye aurait fait couper les seins des femmes nordistes pour les jeter aux chiens. Mais en Centrafrique, est-ce que Tombalbaye a fait pareil ?
Le Tchad a connu une histoire très trouble. Et ce n'est pas encore fini. Certaines personnes, en prenant la défense du criminel Hissein Habré, n'hésitent pas à le comparer à Nelson Mandéla. Fatimé Habré, l'épouse du sadique, a osé faire allusion à Nelson Mandela dans son interview. Elle ne devrait même pas prononcer le nom du Sud Africain. Si Hissein Habré s'est comporté comme Nelson Mandela, le Tchad n'en serait pas là aujourd'hui. Le mort pardon et réconciliation n'existent certes dans le langage de Habré, mais pas dans son coeur. La vengeance ! C'est tout ce qu'il connait. La brutalité sauvage et barbare est son mode d'action. Ce que les nordistes aurait subit comme exactions sous Tombalbaye n'a rien à voir avec ce que les Noirs enduraient sous le régime de l'Apartheid. Mais Hissein Habré était pire, et plus cruel que Peter Botha et tous les dirigeants de l'Aparthei réunis. Tous les Tchadiens qui ont aujourd'hui au moins 35 ans, connaissent parfaitement les atrocités sans précédents auxquelles se sont livrées les FAN. C'est à la fois inouïe et incompréhensible. En Afrique du Sud, il s'agit de Blancs contre Noirs. Mais au Tchad, il s'agit de Noirs contre Noirs.
Le calvaire des Tchadiens n'est pour autant pas fini. Les Tchadiens sont loin de voir bout du tunnel en terme de violence. En 1990, à la fuite du criminel Habré, on pensait que son successeur allait prendre conscience de tout ce que le Tchad a connu et subi comme violence et bain de sang, rancoeur et rancune. Idriss Déby a bien parlé quand il venait de prendre le pouvoir abandonné le criminel Habré. Vingt-tois ans après, nous sommes à la case de départ. Idriss Déby Itno entend se faire réélire « démocratiquement » et indéfiniment. [...] Aujourd'hui, tous les ingrédients sont réunis pour assister à un changement de régime par la violence au Tchad. On n'a pas besoin d'être devin ou prophète pour prédire ce qui arrivera au Tchad. Les Tchadiens vivent dans l'incertitude.
Les Tchadiens n'ont pas encore enterré la hache de guerre. Ils n'entendent pas le faire d'ailleurs. La haine fait son chemin. Les habréistes notamment, veulent encore en découdre une fois de plus avec les sudistes. Ils accusent ces derniers d'être derrière l'affaire Habré. Selon Aladji Ngarondé Djarma, le jugement de Habré déclenchera à nouveau la guerre nord-sud. Pourquoi ? Lui seul le sait. Pour les habréistes, les sudistes ne sont pas des Tchadiens, comme témoigne ce mail que j'ai reçu en juin dernier, de Mahamat Abakar, l'habréiste qui tient le blog Ambenatna. Il m'a écrit ceci, tenez-vous bien : « C'est de la pure kartchatude !
Moi, je travaille sur une loi qui impose aux kartchas de présenter un laisser-passer à Koundoul pour entrer à Ndjaména. On ne supporte plus ces odeurs ! Il faut que tu te cherches dès à présent un toit en RCA car pour le Tchad, vous êtes désormais de second rang et ne pourrez plus vous présenter à certaines responsabilités.
Les kartchas en question sont les sudistes. Ce que dit Mahamat Abakar traduit exactement la politique de l'Apartheid contre laquelle Nelson Mandela passé une grande partie de sa vie à lutter. Mahamat Abakar prône la politique de l'exclusion, telle que pratiquée par son maître et criminel Habré. « Vérité et Réconciliation au Tchad » n'est pas pour demain.
On attend maintenant de savoir si oui ou non Idriss Déby Itno se rendra aux obsèques de Nelson Mandéla. Bien sûr, là où Hollande et Obama s'apprêtent à se rendre, les petits roitelets d'Afrique viendront pointer leur nez. [...] Petits et grands chefs d'Etat vont se bousculer en Afrique du Sud, mais c'est l'occasion de rappeler que ceux qui s'accrochent au pouvoir n'ont pas leur place aux obsèques de Nelson Mandela. Ce serait salir la mémoire de Nelson Mandéla que d'accueillir ces gens à cette occasion. Nelson Mandela avait tout pour se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de sa vie. Après 27 ans de prison, il est devenu président, mais il a abandonné rapidement et dignement le pouvoir pour mettre son pays sur le chemin d'une paix durable entre deux communautés qui se haïssaient encore hier. Et il a réussi.
Si vraiment notre PR, Idriss Déby Itno tient à se rendre aux obsèques de Mandela, qu'il revienne de l'Afrique du Sud avec une nouvelle idée : qu'il renonce au pouvoir à son retour, pour marquer l'histoire de son pays, comme l'a fait Mandela pour l'Afrique du Sud. Ceci assurera au Tchad une transition et un changement de président sans violence, pour la première fois dans l'histoire de notre pays.
BELEMGOTO Macaoura ([email protected])
Au Tchad, nous avons toujours connu des périodes troubles. Notre ancien président, Tombalbaye, a eu la lourde charge d'être le premier président. Il a certainement commis des erreurs. Mais à sa mort, d'aucuns croyaient à une véritable politique de réconciliation nationale. Mais on a vu l'inverse. Dès l'entrée des FAN, on a tout vu : exécutions sommaires, tortures atroces, des villages brûlés, des paysans assassinés en masse. Quand on pose la question : pourquoi tout ce comportement ? La réponse était toujours le même : « vous (les sudistes) avez fait pire. Sous Tombalbaye, on coupait les seins des femmes nordistes pour les jeter aux chiens ».
Hier, j'étais au téléphone avec un Tchadien. Il s'est posé la question suivante : les exactions des FAN au sud du Tchad étaient justifiées par le fait que Tombalbaye aurait fait couper les seins des femmes nordistes pour les jeter aux chiens. Mais en Centrafrique, est-ce que Tombalbaye a fait pareil ?
Le Tchad a connu une histoire très trouble. Et ce n'est pas encore fini. Certaines personnes, en prenant la défense du criminel Hissein Habré, n'hésitent pas à le comparer à Nelson Mandéla. Fatimé Habré, l'épouse du sadique, a osé faire allusion à Nelson Mandela dans son interview. Elle ne devrait même pas prononcer le nom du Sud Africain. Si Hissein Habré s'est comporté comme Nelson Mandela, le Tchad n'en serait pas là aujourd'hui. Le mort pardon et réconciliation n'existent certes dans le langage de Habré, mais pas dans son coeur. La vengeance ! C'est tout ce qu'il connait. La brutalité sauvage et barbare est son mode d'action. Ce que les nordistes aurait subit comme exactions sous Tombalbaye n'a rien à voir avec ce que les Noirs enduraient sous le régime de l'Apartheid. Mais Hissein Habré était pire, et plus cruel que Peter Botha et tous les dirigeants de l'Aparthei réunis. Tous les Tchadiens qui ont aujourd'hui au moins 35 ans, connaissent parfaitement les atrocités sans précédents auxquelles se sont livrées les FAN. C'est à la fois inouïe et incompréhensible. En Afrique du Sud, il s'agit de Blancs contre Noirs. Mais au Tchad, il s'agit de Noirs contre Noirs.
Le calvaire des Tchadiens n'est pour autant pas fini. Les Tchadiens sont loin de voir bout du tunnel en terme de violence. En 1990, à la fuite du criminel Habré, on pensait que son successeur allait prendre conscience de tout ce que le Tchad a connu et subi comme violence et bain de sang, rancoeur et rancune. Idriss Déby a bien parlé quand il venait de prendre le pouvoir abandonné le criminel Habré. Vingt-tois ans après, nous sommes à la case de départ. Idriss Déby Itno entend se faire réélire « démocratiquement » et indéfiniment. [...] Aujourd'hui, tous les ingrédients sont réunis pour assister à un changement de régime par la violence au Tchad. On n'a pas besoin d'être devin ou prophète pour prédire ce qui arrivera au Tchad. Les Tchadiens vivent dans l'incertitude.
Les Tchadiens n'ont pas encore enterré la hache de guerre. Ils n'entendent pas le faire d'ailleurs. La haine fait son chemin. Les habréistes notamment, veulent encore en découdre une fois de plus avec les sudistes. Ils accusent ces derniers d'être derrière l'affaire Habré. Selon Aladji Ngarondé Djarma, le jugement de Habré déclenchera à nouveau la guerre nord-sud. Pourquoi ? Lui seul le sait. Pour les habréistes, les sudistes ne sont pas des Tchadiens, comme témoigne ce mail que j'ai reçu en juin dernier, de Mahamat Abakar, l'habréiste qui tient le blog Ambenatna. Il m'a écrit ceci, tenez-vous bien : « C'est de la pure kartchatude !
Moi, je travaille sur une loi qui impose aux kartchas de présenter un laisser-passer à Koundoul pour entrer à Ndjaména. On ne supporte plus ces odeurs ! Il faut que tu te cherches dès à présent un toit en RCA car pour le Tchad, vous êtes désormais de second rang et ne pourrez plus vous présenter à certaines responsabilités.
Les kartchas en question sont les sudistes. Ce que dit Mahamat Abakar traduit exactement la politique de l'Apartheid contre laquelle Nelson Mandela passé une grande partie de sa vie à lutter. Mahamat Abakar prône la politique de l'exclusion, telle que pratiquée par son maître et criminel Habré. « Vérité et Réconciliation au Tchad » n'est pas pour demain.
On attend maintenant de savoir si oui ou non Idriss Déby Itno se rendra aux obsèques de Nelson Mandéla. Bien sûr, là où Hollande et Obama s'apprêtent à se rendre, les petits roitelets d'Afrique viendront pointer leur nez. [...] Petits et grands chefs d'Etat vont se bousculer en Afrique du Sud, mais c'est l'occasion de rappeler que ceux qui s'accrochent au pouvoir n'ont pas leur place aux obsèques de Nelson Mandela. Ce serait salir la mémoire de Nelson Mandéla que d'accueillir ces gens à cette occasion. Nelson Mandela avait tout pour se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de sa vie. Après 27 ans de prison, il est devenu président, mais il a abandonné rapidement et dignement le pouvoir pour mettre son pays sur le chemin d'une paix durable entre deux communautés qui se haïssaient encore hier. Et il a réussi.
Si vraiment notre PR, Idriss Déby Itno tient à se rendre aux obsèques de Mandela, qu'il revienne de l'Afrique du Sud avec une nouvelle idée : qu'il renonce au pouvoir à son retour, pour marquer l'histoire de son pays, comme l'a fait Mandela pour l'Afrique du Sud. Ceci assurera au Tchad une transition et un changement de président sans violence, pour la première fois dans l'histoire de notre pays.
BELEMGOTO Macaoura ([email protected])